Quatrième de couverture :
À Venise, le commissaire Brunetti reçoit la visite d’une très belle jeune femme, religieuse défroquée. Parce que des morts suspectes sont survenues dans l’institution où elle travaillait, elle a quitté son ordre. Est-elle victime d’une imagination débordante, ou se passe-t-il réellement des choses effrayantes autour de ces personnes âgées qui lèguent leur fortune à diverses congrégations religieuses ?
Le printemps commence à faire son apparition à Venise mais Maria Testa, jeune religieuse fraîchement défroquée, vient confier des faits bien noirs au commissaire Brunetti : elle s’est sentie obligée de quitter l’ordre de la Sainte-Croix suite aux réactions de ses supérieurs face à ses observations autour des personnes âgées qu’elle soignait. Brunetti est d’autant plus sensible à ces observations que sa propre mère vit dans une résidence pour personnes âgées gérée par la Sainte-Croix. En outre, à la maison, les notes de sa fille Chiara en religion sont catastrophiques mais Chiara ne veut pas en expliquer clairement les raisons. Elle renforce ainsi le point de vue de Paola, sa mère, qui a accepté à contrecoeur que ses enfants reçoivent une éducation religieuse.
Avec son fidèle sergent Vianello, Brunetti va enquêter auprès des familles des personnes décédées en maison de repos mais il ne découvrira d’abord rien de probant. C’est en demandant l’avis de ses beaux-parents qu’il fait connaissance de membres éminents de l’ordre de la Sainte-Croix et qu’il apprend l’existence de l’Opera Pia, une organisation catholique (ou plutôt pas très catholique) soutenue par le Vatican.
Les intuitions de Brunetti vont être mises à rude épreuve lors de cette enquête et lui-même va payer de sa personne face à des ennemis au pouvoir glaçant. Ce n’est pas l’enquête la plus palpitante du commissaire vénitien mais elle pointe du doigt les dérives malheureuses d’une certaine frange de l’Eglise catholique et elle creuse davantage s’il en était besoin les qualités psychologiques de Brunetti. Et heureusement, les pointes d’humour allègent la gravité des thèmes du roman.
« – Qu’est-ce qui te fait penser qu’il s’agit d’un prêtre ?
Une fois de plus, la comtesse agita la main.
– Le ton. Les mots ne signifient rien, en réalité; tout est dans le ton, l’inflexion de la voix, l’allusion qui se cache sous la remarque en apparence la plus innocente. »
« Obsédé par le thème de la religion, lequel l’envahissait aussi bien dans sa vie privée que professionnelle sans qu’il puisse, apparemment, arriver à s’y opposer, Brunetti consacra le reste de sa soirée à la lecture des premiers pères de l’Eglise, forme de distraction à laquelle il ne s’adonnait que rarement. »
Donna LEON, Péchés mortels, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par William Oliver Desmond, Points, 2001 (Calmann-Lévy, 2000)