C’est par un superbe dimanche après-midi d’été dans le nord, que je me suis posé cette question… avec toute l’Europe ou presque conquise par l’Obamanisme, la France politique sur un très large spectre prête à signer un chèque en blanc au candidat démocrate… et moi et même si tout le monde s’en fout.
Je l’avoue, cet œcuménisme me dérange de plus en plus. Il va de soi que si j’avais à choisir entre lui et McCain, ce non-choix ne se poserait même pas. Cependant, n’étant pas américain, la question n’a pas lieu d’être alors je m’interroge sur cet emballement qui semble transcender les habituels clivages partisans.
Au-delà de sa couleur de peau qui effectivement peut ouvrir une nouvelle ère particulièrement symbolique non seulement pour les Etats-Unis mais peut-être davantage encore pour la première puissance, de nombreuses interrogations politiques me laissent de plus en plus perplexe sur ses réelles volontés de changement.
Le premier Obama, au moment des primaires démocrates, pouvait m’apparaître sympathique, certes son programme n’avait rien de fondamentalement exaltant cependant sous certains aspects, on pouvait lui reconnaître une certaine rupture avec les 8 ans de bushisme.
Hélas, depuis juin, le recentrage voire la droitisation de son discours transforme mon léger optimisme en une méfiance vis-à-vis du candidat démocrate et je suis loin, très loin de la ferveur dont il bénéficie encore dans notre pays et auprès de nos élites dirigeantes.
Et ce d’autant plus que j’ai encore la fâcheuse tendance à me considérer comme un citoyen de gauche… partisan donc et par conséquent has been en cette pleine période de relativisme.
Il ne s’agit pas pour moi de demander à Obama un programme dûment approuvé par les militants socialistes… non… mais à en juger les évolutions pointées par le New York Times, celles-ci sont suffisamment importantes pour s’interroger, au-delà de la nécessité de campagne, sur qui est réellement Barak Obama.
De l’annonce de donner des fonds publics aux organisations religieuses, de l’acceptation d’une loi de surveillance électronique, du port d’arme ou encore sur la peine de mort… ces brusques changements et leur nature brouillent fondamentalement son image.
Alors… oui cela renforce peut-être son coté au dessus des clivages… pour ma part, je trouve cette posture assez similaire à ce qu’on nous rabâche depuis plusieurs années, à savoir qu’il n’y aurait pas d’autres solutions.
Ye Guozhu
Détenu et torturé pour avoir contesté les évictions forcées.
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