Sortir du panier de crabes…

Vous connaissez l’expression « panier de crabes », qui désigne un milieu dans lequel les personnes se nuisent mutuellement… Darren Hardy s’appuie sur cette image dans son ouvrage « Le grand frisson » pour montrer aux entrepreneurs combien leur entourage peut les mettre en situation d’échec, ou, a minima de doute. Ces comportements toxiques de panier de crabes font partie de notre nature humaine, à nous d’en prendre connaissance et de composer avec.

« Attention aux crabes

J’ai entendu parler un jour d’une espèce de crabe qui, en principe, ne peut être capturée – ils sont suffisamment agiles et intelligents pour s’échapper de n’importe quel casier. Or ces crabes se font capturer par milliers chaque jour parce qu’ils possèdent une caractéristique typiquement humaine.

Le piège qui les attire est simple : une cage métallique pourvue d’un trou au sommet. Un appât y est placé, puis la cage est plongée dans l’eau. Un premier crabe s’y engouffre et commence à s’attaquer à l’appât. Un second le rejoint. Puis un troisième. Pendant quelques instants, c’est Thanksgiving pour les crabes. Jusqu’à ce que l’appât soit dévoré.

À ce stade, les crabes pourraient facilement quitter la cage en grimpant le long de ses parois. Mais ce n’est pas le cas. Ils restent dans le piège. Et longtemps après la disparition de l’appât, d’autres crabes continuent de les rejoindre (parce qu’ils sont attirés par la foule… cela vous rappelle quelque chose ?).

Aucun ne fuit. Parce que si l’un d’eux se rend compte que plus rien ne le retient dans le casier, les autres feront tout pour l’empêcher de s’échapper. S’il persévère, ils lui arracheront les pinces. Et s’il insiste encore, ils le tueront.

Les crabes – soumis au pouvoir du troupeau- restent dans le piège. Tout ce dont le pêcheur a besoin est un appât. La suite est simple. Il lui suffit de hisser le casier hors de l’eau et le festin commence.

Comme les crabes, la majeure partie des êtres humains suit la foule sans réfléchir. Cette mentalité est conditionnée par le milieu universitaire, la culture d’entreprise, les médias et la société. Nous sommes encouragés à maintenir le statu quo. Pour la plupart des gens, cela signifie devenir un « employé » (ce que sont précisément 90% d’entre eux). Et lorsque vous décidez de vous écarter de ces 90% et de vous engager sur les montagnes russes de l’entrepreneuriat, vous devenez le crabe solitaire qui tente de quitter le piège.

Si vous choisissez de devenir entrepreneur – donc de vous démarquer – et de vous différencier des 90% de vos pairs, un événement surprenant se produit. Plutôt que de vous encourager et de vous soutenir, vos amis, votre famille et vos collègues tentent de vous ramener dans le « casier ».

(…) Quelle raison les motive ? Parmi ces personnes, beaucoup vous aiment. Alors pourquoi cherchent-elles à vous blesser (émotionnellement), à tuer vos espoirs, vos rêves et votre désir de voir en grand ?

Il existe deux raisons majeures à ce comportement :

1. Vous leur donnez une mauvaise image d’elles-mêmes. Lorsque vous quittez le statu quo, vous devenez un miroir géant qui reflète la réalité de leur vie. Elles savent devoir faire comme vous, mais sont tenaillées par la peur – et vos choix deviennent dès lors les plus parfaits révélateurs de leur lâcheté. Plutôt que de vous rejoindre, elles trouvent plus facile de vous railler ou de enter de vous convaincre que ce que vous faites est insensé, risqué ou voué à l’échec dans l’espoir que vous abandonniez, reveniez dans la meute et éloigniez d’elles ce miroir révélateur.
2. Elles ne sont tout simplement pas aussi courageuses que vous. Elles ne peuvent imaginer quitter la sécurité de l’entreprise – leur virement mensuel et leurs « avantages ». ce que vous faites ne correspond tout simplement à leur modèle, et elles ne sont pas assez audacieuses pour suivre votre exemple. Il est donc plus aidé de vous railler que de vous suivre.

(…) Mais vous comprendrez bientôt qu’il ne s’agit pas de vous. Vos détracteurs se disent « non » à eux-mêmes. ils refoulent leur propre voix intérieure qui les pousse à agir, à faire preuve de courage, à prendre des risques… comme vous le faites avec tant d’audace. Ces personnes ne vous en veulent pas. Leur ressentiment ne s’adresse qu’à elles-mêmes. »

Vous le comprenez bien, votre entourage ne vous soutient pas voire sape votre moral et vos espoirs, mais ce comportement n’est pas dirigé contre vous. Il montre plutôt une forme d’envie de trouver le courage de faire comme vous. C’est pourquoi il est parfois préférable de rester discret sur ses projets entrepreneuriaux avec son entourage et chercher plutôt à s’entourer d’autres entrepreneurs pour en discuter et s’apporter un soutien mutuel.