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Accusé d'un vol de Velo'V, Oussama a frôlé l'expulsion

Publié le 10 août 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa



Il est arrivé souriant, en compagnie de Laura, sa fiancée. Presque gêné par les applaudissements des militants de son collectif de soutien. Presque gêné d'être libre. Il était dix-sept heures passées, jeudi. Derrière son sourire, Oussama (19 ans) était peu bavard. Mais il était « soulagé ». Arrêté le 30 juillet après un contrôle d'identité, Oussama L., il était en attente d'expulsion. Mais hier, ce jeune marocain a finalement été libéré du centre de rétention de Saint-Exupéry et il devrait rester en France. Dans un communiqué de presse, la préfecture du Rhône a annoncé lui avoir octroyé un délai de quinze jours pour produire l'original de la promesse d'embauche d'une entreprise locale. « Document nécessaire à son admission exceptionnelle au séjour en France en qualité de salarié », explique le préfet...

Il est arrivé souriant, en compagnie de Laura, sa fiancée. Presque gêné par les applaudissements des militants de son collectif de soutien. Presque gêné d'être libre. Il était dix-sept heures passées, jeudi. Derrière son sourire, Oussama (19 ans) était peu bavard. Mais il était « soulagé ». Arrêté le 30 juillet après un contrôle d'identité, Oussama L., il était en attente d'expulsion. Mais hier, ce jeune marocain a finalement été libéré du centre de rétention de Saint-Exupéry et il devrait rester en France. Dans un communiqué de presse, la préfecture du Rhône a annoncé lui avoir octroyé un délai de quinze jours pour produire l'original de la promesse d'embauche d'une entreprise locale. « Document nécessaire à son admission exceptionnelle au séjour en France en qualité de salarié », explique le préfet...
« Bouffe périmée ». En retrouvant son comité de soutien, les premiers mots d'Oussama ont été consacré au récit de son arrestation. Ce jeudi 30 juillet, il se promène dans les rues de Lyon avec Laura et deux amis de Paris « venus visiter la ville ». Les jeunes gens empruntent des Vélo'v pour l'occasion. Ils sont contrôlés par la police, qui patrouille dans le cadre d'une enquête judiciaire au sujet d'un vol de Vélo'v. Oussama n'a pas de papiers. « Ils étaient huit dans la voiture, ils savaient que ce n'était pas moi, mais cette histoire de vélo'v a été un prétexte », dit-il. Il est arrêté et placé en garde à vue pendant douze heures.
La suite, c'est le rituel enduré par tous les sans papiers transitant par le centre de rétention de Saint-Exupéry. Levé à huit heures. Les chambres fermées jusqu'à onze heures. « C'est comme une prison. Ils nous servaient de la bouffe périmée », dit-il. Parmi les retenus que se trouvent là, Oussama est celui qui a passé le plus de temps en France. Pendant cinq jours, il s'imagine le pire : devoir se séparer de Laura pour repartir au Maroc, qu'il avait quitté à treize ans. Depuis son arrivée en France, il vivait à Lyon avec son frère, dans le cinquième arrondissement et suivait une scolarité normale. Il venait d'obtenir son diplôme de chaudronnier-métallier.
« Promesse d'embauche ». Dans son communiqué de presse, la préfecture annonce avoir pris sa décision après avoir eu la « certitude qu'il n'était pas impliqué dans le vol ou le recel du Vélov ». Elle ajoute avoir pris en compte « son parcours scolaire, sa récente qualification, et la promesse d'embauche dont il se prévaut ». Aline, membre du comité de soutien, assure que la préfecture a déjà cette promesse. « Ce qu'ils veulent, c'est le contrat d'embauche », dit-elle. Assigné à résidence chez son frère pendant quinze jours, Oussama devra pointer au commissariat. Mardi, tous les documents demandés devraient être entre les main du préfet du Rhône.
Texte et photo : Benoit Pavan
source:http://www.libelyon.fr/

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