Ah ! tout ce qui se cache, ce qui se cache de bonheur
Et de malheur. Dans les brouillards de la nuit
Le rose ne s’est pas évanoui
Que le chien déjà bâille et s’ennuie.
Il y a autant d’oiseaux que de feuilles dans la forêt
La nuit quand je pense à la poésie
Je ne peux pas, je ne peux pas dormir
Eau d’aurore
Les mots, ne les dissipez pas encore
– Tu les trouveras dans la rue
En allant revoir tes amis :
Entre le grand ciel triste et tout ce qui, gonflé,
Soupire, le miracle naîtra de la terre arrosée.
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Max Jacob (1876-1944) – Le laboratoire central (1921)