A vrai dire, je n'ai qu'une vision brumeuse et partielle des guerres successives et interminables qui s'enchaînent au Moyen-Orient. Comme si le journal de France 2 ne pouvait rien faire pour
éclaircir tout ça. Schématiquement, c'est Israël contre la Palestine. Des tanks contre des voitures qui explosent. C'est désincarné. Même s'il y a des morts par grappes, des explosions, l'horreur
maintes fois décrite...
La guerre du Liban, 1982. Le Liban. Il faut regarder sur une carte pour avoir une idée un peu plus précise. Les cèdres du Liban, la gastronomie (le taboulé, les mezzés ou les
fallafels)...Certes.
En 1982, le personnage principal et le réalisateur du film, Ari Folman, a 17 ans. Il est enrôlé dans l'armée Israélienne pour cette guerre. Aujourd'hui, il a près de 45 ans et il ne se souvient
plus de cet épisode pourtant marquant de sa vie.
Il part à la recherche de ses compagnons d'infortune et réalise un film d'animation aux dessins extraordinairement beaux. Il mène l'enquête sur lui-même. La mémoire ne lui a laissé qu'une seule
trace : celle d'un ciel illuminé de fusées éclairantes, aux allures de feux d'artifices. Il se souvient aussi d'une baignade à Beyrouth...mais tout cela est aussi improbable que
fantasmagorique...
L'absurdité d'une guerre à laquelle les protagonistes ne comprennent rien, l'horreur d'un génocide orchestré par d'anciennes victimes d'un génocide, le travail de la mémoire qui efface, qui
trouble, qui transforme le passé pour n'en laisser qu'un cauchemar, qu'une odeur ou qu'une vision fantasmée, selon les personnalités, selon les histoires vécues...C'est un travail marquant et
poétique, beau et effrayant...
Je vous conseille vraiment ce film. Et puis dites-vous que la salle où on projette Wall-e sera bondée d’enfants faisant du bruit !
CC