Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma courte vie que chaque son, chaque parole, chaque nuance, est composante de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot "habibi" voulant dire en dialecte irakien, Je T'aime.
Musique, je t'aime.
Brian Eno quitte l'excellente formation Roxy Music après la tournée voulant promouvoir le second album, For Your Pleasure. Bryan Ferry insiste beaucoup pour prendre les décisions dans le groupe et Eno a beaucoup d'idées qu'il voit refouler par le chanteur/pianiste. Eno est aussi sur les touches des claviers. Et sur scène, il est flamboyant. Parfois, il attire davantage l'attention que le beau Bryan. Les brouilles sont donc fréquentes. Las de voir ses propositions refusées, Eno quitte Roxy Music et lance coup sur coup, en 1974, deux albums axés sur la pop, mais des morceaux originaux et audacieux. Il fait plus audacieux encore, avec Robert Fripp, l'année de sa séparation du band. L'excellent Another Green World, en 1975, vient s'opposer au disco qui est en cours de conquérir le monde. La même année, inspiré de Furniture Music, d'Erik Satie, Eno a envie de minimalisme.
En jouant avec le variations sonores, les vitesses, les ajouts d'instruments, les rubans, il est à la fois cuisinier du son, architecte sonore et peintre ambient. Il n'est pas étonnant d'entendre la Face A de cet album dans les endroits de relaxation, les salons de massages, d'acupuncture, les spas et les endroits voulus zen. Eno vient tout juste de créer sa propre étiquette de disque, Obscure records, dans le but précis d'y aller d'audace. Et si son dernier effort (et son prochain) a été partagé entre morceaux instrumentaux et morceaux chantés, celui-là sera entièrement instrumental, même digital.
Mais les cartes obliques font aussi naître certains éclairs de génie. La Face B de l'album sera composée de trois variations du Canon de Pachebel avec le jazzmen Gavin Bryars, qui en fait aussi les arrangements. Chaque variation implique une manière différente de manipuler et de réajuster les fragments musicaux. Dans le premier fragment, le tempo des musiciens est allégé. Les instruments jouant plus bas, paraissent les plus lents. Dans le second morceau, des groupes de sons sont associés des temps variés, parfois dans des directions différentes, et issus de différents endroits de l'oeuvre originale. La dernière pièce fait jouer tous les musiciens, Eno, Bryars et le Cockpit Ensemble, liés à différentes séquences de notes, de différentes longueurs (bien entendu) mais étirant volontairement et changeant la cadence de son connus (le Canon de Pachelbel) pour nous amener ailleurs. Un peu spooky.
C'est parce que Bowie adorait cet album qu'il a fait les efforts afin d'avoir Eno en studio avec lui par la suite.
Pour amateurs de new age, de zen, de musique instrumentale, de plaisirs mentaux, d'ambient, de musique électronique, de musique classique, de musique d'avant-garde, du Canon de Pachelbel.