Quand on plonge dans la vie des grands saints, on se rend compte qu'ils pleurent tous abondamment. Ils expliquent pourquoi laisser couler des larmes (ou pleurer un bon coup) est capital.
Ignace de Loyola, saint Dominique, le curé d’Ars, Charles de Foucauld… Au lieu de maîtriser leurs émotions, pourquoi, ces saints pleurent-ils abondamment, même plusieurs fois par jour et même en public ? Pleurent-ils comme chaque mortel de chagrin, de douleur ou de rire ? Oui, certainement. Mais surtout, ils pleurent leurs péchés parce qu’ils les éloignent de ce Dieu qu’ils aiment passionnément.
Pour Charles de Foucauld comme pour d’autres grandes figures de sainteté, les larmes signifient quelque chose de capital : elles sont un chemin vers Dieu, un lieu où le rencontrer.
S’inspirant de sainte Catherine de Sienne, Charles de Foucauld canonisé ce 15 mai, encourage ses proches à pleurer… trois fois par jour. Pour lui, les larmes sont des signes de pureté, d’amour envers Dieu. Elles sont accompagnées par la conscience d’avoir exposé son cœur à une souffrance infinie. Cependant, le souvenir des fautes, insiste-il dans ses écrits, ne doit jamais être plus fort que le courage de se relever des péchés. Pour lui comme pour d’autres grandes figures de sainteté, les larmes signifient quelque chose de capital : elles sont un chemin vers Dieu, un lieu où le rencontrer. Dans son ouvrage Des larmes, Anne Lécu dominicaine et médecin à la prison de Fleury-Mérogis décrit ainsi les saints qui pleurent : « Ils expriment ainsi leur désir immense de bonté auquel nous aspirons tous. »
Les larmes, la bénédiction de ceux qui aiment
Les larmes font du bien, mais elles aussi font le bien. L’écrivaine Jacqueline Kelen résume dans son Eloge des larmes, que « ceux qui versent des larmes, aiment ». Leurs larmes signifient avant tout l’amour. La béatitude « Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés » veut dire « Heureux ceux qui pleurent, car ils aiment et ils seront consolés. »
Par son incarnation, le Christ a embrassé la nature de l’homme ainsi que toutes les émotions humaines qui l’accompagnent. Les évangiles montrent clairement les moments où le Christ ressent de la joie, de la colère ou de la tristesse. Il pleure aussi. Et c’est là que la consolation promise commence : l’homme n’est pas seul à pleurer. Ses larmes rejoignent celles du Christ, en qui l’amour est plus fort que la mort. Les grands saints l’ont bien compris.
Marzena Devoud - publié le 15/05/22 sur Aleteia
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