Je ne crois pas que tu aies jamais été sur le pont, d'ailleurs. Je crois que le pont, en fait, c'est toi.
Cette phrase est le mot de la fin de ce roman de Charlotte Frossard. Elle ne peut donc se comprendre qu'après l'avoir lu. Elle en éclaire le titre qui paraît a priori singulier, Sur le pont.
Louise travaille à la RTS1. Sous la férule autoritaire de Karin, après avoir échoué à l'examen d'entrée pour devenir journaliste, dans l'ombre, elle prête main forte aux émissions en difficulté.
Après un temps dans ce petit emploi, le recrutement promis est sans cesse repoussé. Alors Louise décide de saisir l'occasion, quand elle apprend l'existence d'un concours qui serait salvateur:
Thème du concours: fascismes et guerres du vingtième siècle.
Le lauréat du concours, qui consiste à rédiger un texte d'une trentaine de pages documentées sur ce thème, obtiendra comme récompense le statut de journaliste qu'elle convoite tant.
L'ascendance de Louise est portugaise. Or le Portugal, ancienne puissance coloniale, a connu une dictature oubliée d'Europe à partir de 1933 jusqu'à la révolution des oeillets en 1974.
Pour ce faire, Louise quitte son emploi. Pendant deux mois elle fera une recherche à La Chaux-de-Fonds où vivent ses grands-parents, avant d'aller sur place pendant deux autres mois.
Parallèlement au récit d'une vie personnelle instable, ce roman est une quête sur pourquoi, quand et comment sa famille s'est retrouvée sur la rive Suisse, bien éloignée de la rive Portugal...
Francis Richard
1 - Radio Télévision Suisse, basée à Genève.
Sur le pont, Charlotte Frossard, 272 pages, Encre Fraîche