Ebel Elektrik [session live Radio Activ'] à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 5 mai 2022

Publié le 08 mai 2022 par Concerts-Review

Ebel Elektrik [session live Radio Activ'] à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 5 mai 2022

NoPo

EBEL ELEKTRIK Session live Bonjour Minuit Saint-Brieuc jeudi 5 Mai 2022
Toujours une joie de revenir aux sessions live à Bonjour Minuit (même plus tôt pas de problème!) avec l'impression d'être à la maison (non pas besoin de téléphone maison).
On y retrouve pas mal d'amis et le zinc pour barboter dans une bière et baratiner sans limites.
Voici l'Ebel, frais comme des gardons et sans coup de pompe malgré leur passage le 30 Avril à Plancoët (au pied de la pompe justement).
Les invités de ce soir ont visiblement fait suivre l'invitation à leurs potes et c'est tant mieux!
On a eu le plaisir de voir une partie de leur set à Paimpol l'année dernière( article) une tuerie!
EBEL... facile, c'est écrit dessus, électrique on te dit, musclé et tonique comme Bebel mais pas que!
La référence au revival 70's semble parfois un peu galvaudée mais pour Ebel, elle reste tout à fait justifiée.
Il s'agit d'un blues-rock racé rappelant Rory Gallagher, Jimi Hendrix, Robin Trower (on peut même y entendre Led Zeppelin) et s'aventurant parfois dans des passages folk prog aux allures des premiers albums de Brieg Guerveno encore plus évident avec le chant breton.
Un album en 2019 suivi d'une longue pause obligée mais d'autres morceaux s'intègrent dont 3 distribués ce soir : Sparfell, War an hent, Spontailh.
Intro larsenique sans vieilles dentelles. La guitare transperce la rythmique lourde.
Aucun échauffement pour les artistes, ils sont déjà en feu, Basile grimaçant à terre.
Florian à ses heures perdues, travaille les transmissions de pensées, il en échange avec les auditeurs en voiture.
'Sparfell' enchaine directement par un solo de guitare sur un fil.
Un mid-tempo s'installe dopé par la voix énervée de Florian et les vagues de riffs.
Le désert bleu (Gouelec'h Glas), après un départ très blues rock rebondissant, nous invite dans un voyage spatio temporel.
Un long passage prog glisse comme un serpent venimeux dans le sable. La gratte gonfle en reverb alors que les cymbales se perdent et que la basse ronfle harmonieusement.
La guitare s'écharde sur les pierres et gémit tel un animal blessé. On pourrait aussi penser à certains morceaux stoner (sentiment confirmé par Marcus plus tard).
Au bout de plusieurs minutes, retour au magma brûlant.
Une pause bien méritée pour l'interview donne l'occasion aux musiciens de se présenter :
Florian Ebel, chanteur, compositeur et guitariste lorientais d'origine, vient d'aménager à St Brieuc depuis 5 mois.
Basile Tuauden, bassiste costarmoricain (Lantic), a étudié ici à Freyssinet.
Axel Roudaut, batteur, vient du bout du monde, plus précisément Douarn(enez), terre rock.
'Vive le rock' gueule d'ailleurs Basile sous la douleur de son front qui a fait connaissance avec son manche de basse.
Florian en profite, avec son accent breton, pour vanter les mérites touristiques du temple de Lanleff où le groupe a enregistré un clip. Ils sortent de résidence au labo à Dinan (y'a pire comme Ehpad!).
Marcus fait remarquer les amplis Kelt appropriés au groupe avec ces racines celtiques.
Florian explique ses textes inspirés par des lectures américaines notamment Kerouac et d'ailleurs le morceau suivant s'appelle 'Sur la route'(War an Hent).
Démarrage tout en douceur pour faire un long chemin : qui va doucement...
Axel soutient Florian aux choeurs. Le solo part dans un bouquet de notes virevoltées sous les doigts agiles du barde. Non de Zeus, ça décoiffe!
Basile martyrise ses grosses cordes qui se plaignent. 'The long and winding road' trace beaucoup plus âpre que chez les Fab Four...
Place à l'épouvantail ('Spontailh'). La guitare encore toute dégoulinante s'ébat, hurle et tente son coming out Jimi Hendrix!
Le rythme se calme mais la guitare me rappelle celle en fusion de Robin Trower (normal un disciple de Jimi). La basse aime ça, elle fait le gros dos et ronronne.
A nouveau un développement évanescent se barre sur les cordes plaintives de la gratte. On passe ensuite à un moment tribal tout en percussions, la cloche n'étant pas laissée de côté et ça sonne!
Et quand j'ai dit 70's, je n'ai pas menti, on a droit à un solo de batterie échevelé autant que sur la tête d'Axel.
Enfin voici l'homme fou qui se prend pour un ornithorynque. Basile en profite pour se placer derrière Florian et finit par emmêler son long fil blanc sur le noir de l'électrique.
C'est ça l'amour! Cependant une femme vient sur scène mettre un terme à cet idylle.
Axel joue sur les bords de sa caisse qui roule magnifiquement.
Florian s'enflamme dans un style à la Gallagher, une bête de scène lui aussi! Puis les cordes chantent telles des sirènes ou des baleines à la Pink Floyd.
Les musiciens dégagent une énergie incroyable et montrent une complicité parsemée de sourires amicaux. 'Riboul (dingue!) Fistoul...'
Il faut les voir se rouler par terre ou se mettre à genoux (bon, pas le batteur, il est dans un fauteuil mais ça a l'air de le titiller!).
Le final s'achève au milieu du public dans des positions toutes plus extravagantes les unes que les autres.
Ebel chante en breton, fiers de l'être. Les gars ne ménagent pas leurs forces, ils donnent tout... un poing c'est tout!!
Simplement fascinant, ils nous emmènent où ils veulent sans résistance et c'est nous qui finissons exténués... mais heureux!
SET LIST
Intro
Sparfell
Gouelec'h Glas
Pause Interview
War an Hent
Spontailh
Dourgi Beghouad