Après plusieurs semaines passées sans publier par ici en raison d’un rythme un peu effréné, par ailleurs, j’essaye de reprendre du service avec un article lecture.
Je voulais, en effet, vous parler de « Sang trouble », dernier tome des enquêtes du duo de détectives de Denmark Street, j’ai nommé Cormoran Strike et Robin Ellacott dont je vous ai déjà parlé à quatre reprises (ici, ici, ici et ici). Je ne sais pas si je suis très objective puisque l’auteur(e) de cette série Robert Galbraith n’est autre que J.K Rowling, qui se cache derrière un pseudonyme. Si cette personnalité est, depuis un moment, clivante, il s’agit de l’autrice qui m’a donné la passion de la lecture et c’est donc toujours avec beaucoup de plaisir et d’impatience que je retrouve sa plume.
Le livre : « Sang trouble » (ici)
Crédit photo : L&T
L’auteur : Robert Galbraith est le pseudonyme de J.K Rowling, l’auteure britannique qui a écrit la célébrissime saga « Harry Potter » traduit dans 67 langues et vendue à plus de 450 millions d’exemplaires. Elle a également écrit le roman « Une place à prendre » qui a été adapté en série par la BBC. Avec la saga sur les aventures de Cormoran Strike, J.K Rowling a souhaité sortir de sa zone de confort et questionner sa qualité d’auteure. Ses livres policiers ont été salués par la critique avant que son identité ne soit révélée (et ne fasse exploser les ventes!) Pour la suivre : c’est ici et ici.
Le résumé : « Cormoran Strike est en visite dans sa famille en Cornouailles quand une inconnue l’approche pour lui demander de l’aide. Elle aimerait retrouver sa mère, Margot Bamborough, disparue dans des circonstances jamais éclaircies en 1974. Strike n’a encore jamais travaillé sur une affaire classée, et en l’occurrence, 40 ans se sont écoulés depuis les faits. Intrigué, il accepte, malgré le peu de chances de résoudre l’affaire et la longue liste des cas sur lesquels lui et son associée Robin Ellacott travaillent déjà. Cette dernière est embourbée dans un divorce déjà compliqué, ses sentiments pour Strike n’arrangeant rien. Petit à petit, l’enquête apparaît comme extraordinairement complexe. Sur leur chemin, Robin et Strike rencontrent des témoins peu fiables, s’interrogent sur des jeux de tarots, tout en poursuivant des pistes qui semblent mener vers un serial killer psychopathe. Ils apprendront bientôt, à leurs dépens, que même des affaires classées peuvent se révéler dangereuses… ».
Mon avis : Dans ce nouvel opus, nos deux protagonistes principaux ne sont pas au meilleur de leur forme. Cormoran doit faire face aux problèmes de santé de sa tante Joan, sa mère de coeur, ce qui le contraint à se tourner vers sa douloureuse histoire familiale et ce passé où, petit garçon, il a trop souvent été tiraillé entre son amour filial pour une mère excentrique et absente et sa loyauté envers sa tante. Robin, quant à elle, est plongée dans les affres du divorce et il semblerait que Matthew veuille lui en faire baver. Elle doit donc tout reconstruire et est plus perdue que jamais sur le plan personnel.
En revanche, tout roule pour leur agence de détectives privés qui ne cesse de faire les gros titres du fait de ses réussites insoupçonnées. C’est d’ailleurs cette célébrité qui pousse Anna Bamborough à aborder Strike dans un pub des Cornouailles pour lui confier un cold case vieux de 40 ans. Sa mère, Margot, a, en effet, disparu un soir de pluie alors qu’elle quittait le cabinet médical où elle exerçait. Aucune preuve de son existence ou de sa mort n’a, depuis, été trouvée, mais les spéculations vont bon train et tous les soupçons semblent se diriger vers Dennis Creed, un tueur en série sadique qui a fait un certain nombre de victimes féminines à l’époque dans le quartier londonien de Clerkenwell où Margot s’est précisément évaporée. Seulement, les soupçons ne permettent pas aux familles de faire leur deuil et Anna souhaiterait des réponses. Elle place donc tous ses espoirs entre les mains de Strike et Robin qui ont un an pour sortir le dossier.
Les détectives ressortent alors les cartons poussiéreux des archives de Scotland Yard et retroussent leurs manches pour tout reprendre depuis le début. Ils ne sont, alors, pas au bout de leurs surprises: astrologie, ésotérisme, pègre italienne, serial killer travesti, toutes les pistes sont remontées avec minutie par le duo de fins limiers.
J’ai beaucoup aimé ce tome et ce cold case qui semble, a priori, insolvable mais dont, à force de patience et d’acharnement, les pièces s’assemblent pour dévoiler un tableau tout a fait inattendu.
A l’instar des précédents opus, j’ai retrouvé les mêmes ingrédients qui font recette, mais aussi ceux qui ont un peu plus de mal à prendre.
S’agissant de ce qui me plaît, on retrouve le réalisme de l’enquête. Toutes les brèches sont ouvertes et fouillées. J’admire beaucoup la façon qu’a l’auteur(e) de tisser ses intrigues : on a l’impression qu’on ne s’en sortira jamais alors, qu’en réalité, avec un peu de recul, on comprend que tout est déjà savamment mis en place pour la résolution finale. Il y a, par ailleurs, peu d’ellipses et on ressent à la lecture le caractère fastidieux du labeur d’enquêteur privé, ce qui force l’admiration. J’ai également apprécié retrouver les personnages auxquels on continu de s’attacher. On attend, bien sûr, qu’une histoire d’amour intervienne entre Strike et Robin, mais leur histoire d’amitié est tout autant, voire plus, émouvante.
S’agissant maintenant des points qui m’ont moins plu, je déplore quelques longueurs (le revers de la médaille du réalisme que je saluais quelques lignes plus haut). C’est, en effet, dur de doser mais je pense que ce pavé de plus de 800 pages aurait pu être allégé de quelques chapitres. Un peu dans le même sens, le nombre important de personnages et de pistes suivies a tendance à nous perdre un peu (surtout au début du roman ou après une pause de quelques jours dans le livre). On peut avoir du mal à se souvenir de comment on en est arrivé à ce point de l’intrigue, d’autant plus que les détectives continuent de mener, en parallèle, d’autres enquêtes indépendantes de moindre importance.
J’ai mis pas mal de temps à lire « Sang trouble » qui m’a accompagné plus d’un mois durant (non pas à cause du style narratif ni de l’histoire, mais tout simplement par manque de temps personnel). J’ai toutefois aimé être immergée dans la vie de cette agence pas comme les autres et dans cette enquête à l’atmosphère particulière. J’ai, par conséquent, hâte de retrouver Strike et Robin dans un autre volet et de voir si ces derniers connaissent une évolution personnelle plus importante.
Vous connaissiez cette série ? Elle vous tente ?
Pour ceux d’entre vous qui seraient un peu rebutés par le volume de chacun des tomes, notez que la BBC a, produit une série visant à adapter les quatre premiers tomes de la saga (pas la meilleure adaptation qui soit mais pas moins divertissante et je suis impatiente de rattraper les derniers épisodes que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir). Vous pouvez la retrouver ici.