« Quatre-vingt-douze : c’est le nombre de fois où l’on m’a dit « Non », « Sortez », « Pas intéressé » ou (ma réponse préférée) « Trouver-vous un vrai job ! » J’ai été carrément rejeté quatre-vingt-douze fois. J’ai dû ravaler mon angoisse et afficher un sourire, quatre-vingt-douze fois. Je suis sorti quatre-vingt-douze fois en me disant : Mais bon sang qu’est-ce que je suis en train de faire de ma vie ?
Finalement, vers la fin de la journée, je suis entré dans la boutique qui portait le numéro quatre-vingt-treize… et j’ai vendu un forfait de télécoms ! J’étais fou de joie, j’avais finalement fait une vente. Je suis sorti par cette porte la tête haute, je dépensais déjà dans ma tête mes 70 dollars de commission…jusqu’à ce que j’aie une horrible prise de conscience. J’ai regardé jusqu’ne bas de la rue, j’ai vu les douzaines d’autres magasins que j’avais encore à visiter et j’ai pensé que je devais refaire tout ça le lendemain. Et le jour suivant. Et encore le jour suivant.
(…) Ce soir-là, de retour à la maison, j’ai tapé sur Google : « comment vendre ». Je suis tombé sur YouTube (alors tout nouveau) où Brian Tracy et Zig Ziglar, ainsi que quelques autres, avaient posté des vidéos de formation sur la vente. Je les ai regardées jusqu’à ce que je n’en puisse plus et que je me jette sur le lit. Le lendemain, j’ai essayé d’utiliser ce que j’avais appris. Au lieu de quatre-vingt-douze « non », je n’ai en à en subir que soixante-dix avant d’obtenir un « oui ». Ce soir-là, j’ai regardé plus de vidéos. Le lendemain, j’ai utilisé ce que j’avais appris de mes deux premiers jours, j’y ai ajouté ce que j’avais appris la veille au soir et j’ai obtenu un « oui » à la porte numéro 48.
Je ne savais pas improviser. Je ne savais pas relever le fil de la conversation avec une autre personne pour y faufiler mon argumentaire de vente. Tout ce que je savais faire, c’était pratiquement la même chose à chaque fois que je passais la porte d’un magasin. J’avais créé une sorte de processus ad hoc, et je m’y cramponnais. »
Matthew Pollard est finalement devenu directeur commercial de cette société de télécoms ! Les préjugés sur les compétences de vente des introvertis sont tenaces. Il est vrai que si les introvertis essaient de copier le style naturel des extravertis, ils risquent de s’épuiser et de n’atteindre que des résultats médiocres. En revanche, lorsqu’ils s’appuient à la fois sur les points forts de leur personnalité et sur un processus robuste, les voilà capables de battre des records de vente de façon répétée !