Dans ce texte, je vais tenter d’expliquer en quoi la rumeur Dubaï Porta Potty, qui émerge fin avril 2022 sur les réseaux sociaux, et en particulier sur TikTok mobilise des préjugés racistes, sexistes et misogynoirs (La misogynoir est une forme de misogynie envers les femmes noires dans laquelle la race et le genre jouent un rôle concomitant.).
La rumeur
Fin avril 2022, surgit un trend sur TikTok : #DubaiPortaPotty. Des femmes non natives de Dubaï accepteraient, contre de fortes sommes d’argent, certaines pratiques sexuelles dont la scatophilie. Elles viendraient ou habiteraient à Dubaï dans le seul but de se prostituer et cela s’expliquerait les signes extérieurs de richesses qu’elles affichent sur les réseaux sociaux. Les clients seraient des hommes natifs et citoyens de Dubaï. Sont mises sur le même plan, les femmes qui accepteraient ce genre de pratiques et celles qui seraient forcées à le faire dans le cadre d’un trafic sexuel. De la même façon, sont mises sur le même plan des pratiques sexuelles comme la scatophilie et des crimes comme le fait d’avoir des « relations sexuelles », alors qu’on est majeure, avec des mineurs de moins de 15 ans (on aurait proposé à des femmes majeures de dépuceler des jeunes garçons dubaïotes de 13 ans ce qui constitue un viol).
Les hashtags s’accompagnent de vidéos de scatophilie et de zoophilie (non sourcées, non datées). Les deux vidéos qui ont le plus été partagées permettent simplement de voir que les femmes impliquées sont noires. Début mai, une nouvelle rumeur apparait : une femme ougandaise serait impliquée dans cette affaire et n’ayant pas supporté la révélation, se serait suicidée. Sort alors une vidéo du suicide debunkée par quelques sites qui montrent qu’il s’agit en réalité d’une vidéo tournée en Russie en 2020.
Depuis le début de l’affaire, des centaines de noms de femmes ont été jetés en pâture sur les réseaux sociaux ; aucun nom de client ne l’a été.
Ce hashtag ne naît pas en avril 2022 ; on en trouve trace depuis déjà quelques années.
L’idée que « les influenceuses » (il serait trop long de définir ce terme, mais disons nettement qu’il est empreint de nombreux préjugés sexistes) se seraient enrichies par le travail du sexe est née dés leur apparition. Au milieu des années 2010, un site Tag The Sponsor s’était fait pour spécialité de piéger des instagrameuses en leur proposant beaucoup d’argent contre des pratiques sexuelles. Y étaient mis en avant des riches hommes dubaïotes aux pratiques zoophiles et scatophiles. Une fois la jeune femme ferrée, le site publiait les conversations et son identité numérique avec force insultes sexistes, racistes et transphobes.
Etudions à présent les protagonistes de cette affaire.
L’homme arabe, cet éternel pervers
Dans son livre Mâle décolonisation, l’historien Todd Shepard montre combien en France a été forgée l’image d’un homme « arabe » (le terme « arabe » est entre guillemets car il désigne également des hommes qui ne le sont pas, comme les iraniens, mais sont perçus et définis comme tels par les blanc-he-s) extrêmement viril et sur-sexualisé et ce depuis la colonisation. Dans L’empire des hygiénistes, le politologue Olivier Le Cour Grandmaison démontre lui aussi qu’il existe le fantasme d’un homme arabe en proie à une sexualité anormale. Dés la fin du 19eme siècle, des médecins français vont ainsi prétendre que les hommes arabes ont un sexe plus gros que les européens car ils se masturbent davantage. Ils seraient davantage violeurs et sodomites car soumis à leurs pulsions. On peut encore faire remonter ce fantasme d’un homme arabe à la sexualité débridée à tous les écrits occidentaux autour de la polygamie et du harem ; si les arabes ont autant de femmes, c’est qu’ils ont forcément des besoins sexuels hors du commun.
L’idée que les hommes arabes auraient d’immenses besoins en matière sexuelle va être mobilisée dans les discours politiques. Lorsque les maisons closes seront fermées en France en 1946, elles resteront ouvertes en Algérie française et dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris, au prétexte que sans prostituées, les Algériens vont violer d’honnêtes femmes blanches. Lors de la guerre d’indépendance en Algérie, des partisans de l’Algérie française vont prétendre que si l’on accorde l’indépendance aux algériens, ceux-ci vont déferler sur la France pour violer les femmes blanches. Todd Shepard montre également que l’extrême droite va utiliser l’image d’un arabe viril et violeur de femme pour à la fois fustiger les hommes français dévirilisés et demander la fin de l’immigration arabe pendant que la gauche utilise les hommes arabes comme figure du révolutionnaire viril.
L’homme arabe est donc porteur depuis presque deux siècles de fantasmes racistes autour de leur sexualité supposément hors norme et criminelle. L’affaire #DubaïPortaPotty ne peut se comprendre hors de ce contexte historique. Dans cette affaire, sont explicitement et exclusivement visés les hommes arabes riches citoyens de Dubaï (pour rappel plus de 90% de la population de Dubaï est étrangère). Chaque video et image les présentent vêtus du costume traditionnel, avec un ou deux chameaux pour illustrer, afin que le panel d’images caricaturales soit exploitée à son maximum.
Si l’on cherche des termes comme « arab men sexuality » sur les réseaux sociaux ou sur google, il semble acquis pour beaucoup que les hommes arabes ont une sexualité débridée, immorale et aiment à maltraiter les femmes en particulier celles qui ne sont pas « les leurs » (je mets évidemment toute l’ironie du monde dans ces guillemets).
Le riche arabe, cet oxymore
Lorsqu’on recherche qui seraient les hommes impliqués dans cette affaire, les termes sont sans équivoque. Reviennent beaucoup, souvent sous le clavier d’hommes masculinistes et racistes (l'un se revendique comme MGTOW), les termes de « bédouin millionnaire ».
Dans son livre, Où va l’argent des pauvres, le sociologue Denis Colombi démontre que certaines fortunes ne suscitent aucun questionnement (celles de riches familles françaises comme les Arnault ou les Pinault par exemple) au contraire de celle des footballeurs par exemple, qui sont d’anciens pauvres et souvent racisés. Il explique que les premiers possèdent le capital social et le capital symbolique qui leur permettent de justifier le fait d’être riche (maitriser les arts et la culture, avoir une légende familiale, contrôler son image publique). Au contraire les footballeurs (et on pourrait y adjoindre les rappeurs, les candidats de télé réalité, certains influenceurs) n’ont pas ces capitaux. Leur fortune est vue comme illégitime et leurs dépenses comme injustifiées, vulgaires et bling bling. Il me semble que le fait de posséder de l’argent et surtout le fait de savoir le dépenser, de façon raisonnable, est aussi vue comme une qualité et une compétence de Blanc-he-s (et surtout d’hommes blancs). Les Autres, qu’ils soient juifs, arabes, noirs, asiatiques, ont des fortunes forcément suspectes qu’ils dilapident de manière inconsidérée. On ne compte plus les reportages en France sur ces chinois qui achètent du vin hors de prix qu’ils seraient incapables d’apprécier, ces arabes qui se font construire des circuits automobiles privés ou ces présidents africains qui couvrent de diamants leurs 50 palais. Il ne s’agit pas de nier que les très riches ont des dépenses inconsidérées mais de comprendre que celles-ci ne sont pas vues de la même manière selon qu’on est blanc ou pas. Lorsqu’en France nous dénonçons l’usage qui est fait de l’argent public, que ce soit pour acheter de la vaisselle, des langoustes ou des fleurs, nous ne nous attaquons pas à l’objet de ces dépenses. Pour beaucoup d’entre nous, nous avons intériorisé que la langouste, la jolie vaisselle ou les fleurs fraîches sont des dépenses légitimes, qu’il ne faut juste pas faire avec de l’argent public. Au contraire lorsqu’un émirati, un rappeur noir ou un milliardaire chinois dépensent leur argent, très vite, les commentaires vont dénoncer la façon de le faire. Il y a donc des codes à maitriser et d’évidence les dubaïotes ne les maitriseraient pas. Dans ce contexte, l’expression « bédouin millionnaire » est explicite ; elle renvoie donc à l’idée d’un enrichissement récent, illégitime, par des gens ne maitrisant pas les codes sociaux et culturels puisqu’à peine sortis du nomadisme et de l’élevage des chèvres et des chameaux. Alors qu’un Bernard Arnault a réussi à force de travail et d’intelligence, l’émirati aurait juste eu à planter un bâton dans le désert, le jour où il cherchait à attacher son chameau et pouf le pétrole a jailli, il n’aurait eu aucun effort à faire. Sa richesse n’est donc pas le fruit de son travail ou son intelligence mais du hasard. Encore une fois, il ne s'agit pas ici de défendre le travail des émiratis, mais de constater la différence de traitement selon qu'on est ou pas racisé.
On a donc déterminé deux stéréotypes :
- l’idée que les arabes en général ont une sexualité hors norme, exacerbée et perverse
- l’idée que les hommes dubaïotes ont de l’argent à ne plus savoir qu’en faire et ne possèdent pas les codes pour bien le dépenser
Et c’est ainsi que nait l’idée que les hommes dubaïotes sont des pervers sexuels prêts à dépenser des sommes folles pour pratiquer des actes sexuels extrêmes.
Deux sont particulièrement convoqués ; la scatophilie et la zoophilie (avec les chameaux tant qu'à faire) (a-t-on besoin de souligner l’imaginaire encore une fois raciste de cette image ?).
L’homme émirati, ce nouveau marquis de Sade
Dans l’imaginaire autour des violences sexuelles et des pratiques sexuelles hors norme (même s’il conviendrait là aussi de définir ce qu’elles recouvrent mais cet article est déjà trop long), coexistent deux idées
- l’idée que les très riches, les « puissants » auraient une sexualité débridée, hors norme, perverse
- l’idée que les très pauvres seraient dans le même cas (souvenez vous de toutes les « blagues » autour des gens du nord consanguins par exemple, qui ont toujours visé les classes populaires du nord, jamais évidemment les classes bourgeoises. Cela a également visé au 19eme siècle les ouvriers, par exemple les canuts lyonnais).
Rien n’a jamais validé ces deux stéréotypes. Non les riches – puisque c’est d’eux qu’on parle ici – ne violent pas davantage, n’ont des pratiques sexuelles particulières (si tant est qu’on peut l’estimer). On peut tout au plus dire qu’ils ont davantage les moyens de se protéger lorsqu’ils sont attaqués médiatiquement ou judiciairement, parce qu’ils connaissent les lois, ont un capital social et symbolique. Encore une fois il ne s’agit pas de dire qu’aucun riche n’a jamais payé une femme pour lui déféquer sur le visage mais le justifier par le fait qu’il est riche, ou arabe ou les deux est, comme souvent, mal comprendre ce que peut être la domination masculine.
Pour le dire simplement, les hommes défèquent autant partout.
Les femmes ces éternelles salopes vénales
S’il existe bel et bien de la prostitution à Dubaï, il est extrêmement difficile de déterminer le nombre de prostituées qui y travaillent. Certains avancent le chiffre de 45 000 personnes mais qui n’est jamais justifié. Une chercheuse américaine Pardis Mahdavi a travaillé sur le trafic sexuel à Dubaï : elle considère qu’il y a en effet beaucoup de prostitution dans la ville sans pour autant la chiffrer. Ses recherches semblent démontrer que les femmes pauvres migrantes qui arrivent à la prostitution, le font parce que les conditions de travail précédentes (travail domestique par exemple) étaient pires (« My fieldwork revealed, however, that women move into the sex industry as a way out of the oppression they experience in domestic work or in joblessness in their home countries »). Il ne s’agit pas d’idéaliser le travail du sexe mais de démontrer que les autres activités peuvent également être sources d’oppression y compris sexuelles (il y a eu de nombreux travaux sur les violences sexuelles dont sont victimes les maids dans les EAU par exemple si le sujet vous intéresse). Comme Mahdavi le démontre, le terme de trafic humain a été réduit au fait, pour des hommes, d’enlever des femmes et de les forcer à la prostitution. Or, le travail forcé, quel qu’il soit peut être appelé trafic humain. Si l’on sous-paie, maltraite une femme de ménage qu’on force à travailler dans des conditions indignes, il s’agit bel et bien de trafic humain. Cette définition trop restreinte du trafic d’êtres humains en général et des femmes en particulier a entrainé une panique morale qui a contribué à invisibiliser la volonté des femmes à migrer, à faire d’elle des victimes (de la traite) ou des criminelles (car voulant se prostituer). Dans cet article, les deux autrices étudient le stigmate attaché aux femmes marocaines (ou vues comme telles) à Dubaï qui fait qu’elles sont vues comme des prostituées en puissance.
Mahdavi le démontre également, il y a des préjugés de classe et de race dans la prostitution à Dubaï ; et les femmes noires africaines qui se prostituent sont celles qui sont le plus stigmatisées et discriminées.
Rappelons qu’en théorie, la prostitution est illégale à Dubaï ; on risque la prison, des amendes et l’expulsion.
Dans les multiples discussions autour de #DubaiPortaPotty les femmes sont bien davantage mises en accusation que les hommes, et en particulier les « influenceuses », terme un peu fourre-tout qui désigne apparemment ici une femme qui a une présence numérique plus ou moins importante et affiche ostensiblement des signes extérieurs de richesse.
Denis Colombi le montre bien dans son livre, il faut mériter son argent et beaucoup de considérations morales y sont rattachées. Il ne faut pas trop l’exhiber et si on le fait, il faut envoyer des signes qu’on a mérité cet argent, et qu’on a su le dépenser d’un manière convenable.
La capacité à gagner de l’argent est vue comme une qualité essentiellement masculine et les femmes riches souvent suspectées de l’avoir acquis de manière illégitime, c’est-à-dire par la prostitution (on pourrait là aussi se demander en quoi c’est illégitime mais encore une fois cet article est déjà très long). En se bornant au milieu des influenceurs, on pourrait dire que tous les hommes qui s’enrichissent à coups d’arnaques au CPF, de paris sportifs, de NFT, de trading et autres pyramides de Ponzi, ne sont pas devenus riches de manière extrêmement honnête mais pourtant ce sont les femmes qui sont mises en accusation, alors même qu’elles sont parfois victimes.
La migration des femmes n’est donc pas vue de la même manière que celle des hommes, même si la classe sociale et la race jouent évidemment également. La sociologue Gail Pheterson montrait ainsi que la volonté de migration des femmes dans certains pays avait été bridée au prétexte qu'elles risquaient de se se prostituer ; des femmes haïtiennes se sont vues ainsi refuser un visa d’entrée aux Etats-Unis. Elle déclare ainsi « il y a de fortes chances pour que le stigmate et le chef d'accusation auxquels la femme migrante par besoin économique va être confrontée seront la prostitution » On peut rajouter qu’à l’heure actuelle ce sont la majeure partie des femmes qui migrent dans certains pays qui sont vues comme de potentielles prostituées ; celles qui y échappent sont celles en couple hétérosexuel et/ou qui ont un emploi de cadre supérieur ou équivalent. Beaucoup de femmes qui viennent seules à Dubaï sont suspectées d'être prostituées ; cela touche en particulier les marocaines comme je le disais plus haut.
L’affaire #DubaiPortaPotty est révélatrice d’un sexisme certain :
- les femmes adorent les choses inutiles et chères comme les sacs à main de luxe : elles sont superficielles. En effet est surtout mis en avant le fait que ces femmes ont accepté ce genre de choses pour se payer des articles de luxe et pas pour survivre.
- pour les obtenir, elles sont prêtes à tout y compris à des actes sexuels dégradants avec des hommes et, critère qui semble être aggravant, qui ne sont même pas de la même culture/nationalité qu'elles : elles sont corrompues et dépravées.
En creux, cela nous dit que les femmes qui paraissent riches sur les réseaux sociaux le sont d’une manière illégitime (ce qui veut dire qu’il y a des manières légitimes de l’être) et que cette illégitimité s’accompagne de perversité. Cela oblige forcément toutes les influenceuses à apporter des preuves de leur moralité et à se désolidariser des travailleuses du sexe en condamnant leur immoralité supposée. Cela met évidemment en avant que là où les influenceurs ont des dépenses méritées et mesurées (les voitures de luxe par exemple), les influenceuses ont des dépenses irraisonnées et inutiles (les sacs de luxe). La « bonne façon » de dépenser son argent est donc vue au prisme social, racial mais aussi de genre.
La femme noire, l’archétype de toutes les femmes vénales
Il existe un fort stéréotype misogynoir qui insinue que les femmes noires sont vénales et prêts à tout pour avoir de l’argent. C’est le trope de la femme noire « gold digger » qui est analysé dans cet article par exemple. Les femmes noires en général et africaines en particulier seraient prêtes à tout pour obtenir de l’argent y compris aux choses les plus dégradantes. Il n’est pas étonnant dans ce contexte que les seules vidéos censées témoigner de cette affaire, mettent en scène des femmes noires. Nous l’avons vu, la richesse légitime est associée aux hommes blancs. Une femme noire aura d’autant plus à justifier l’origine de sa richesse si elle la montre sur les réseaux sociaux et encore plus si elle est africaine. Les marques de luxe, lorsqu’elles ont commencé à produire des accessoires moins chers afin que des gens moins fortunés puissent se les acheter (la fameuse banane ou casquette Vuitton par exemple) ou lorsque des « riches illégitimes » ont commencé à acheter des pièces chères ont perdu en prestige. Le luxe doit revenir aux bourgeois blancs exclusivement. Lorsque Oprah Winfrey se fait refouler d’un magasin de luxe en Suisse, c'est parce qu'une femme noire n'a rien à faire dans un tel magasin, elle y est illégitime à ne serait-ce qu'y entrer. Et lorsqu’on y rajoute l’origine géographique, cela s’accentue ; une femme noire africaine aura sans cesse à justifier qu’elle a gagné honnêtement l'argent de ses sacs de luxe, que ceux-ci sont bien authentiques et qu'elle a acheté les bons modèles (pas trop bling bling).
Si des influenceuses de nombreux pays ont été dénoncées dans l’affaire #DubaiPOrtaPotty, les influenceuses noires africaines ont payé un prix très lourd avec des listes de noms dévoilées. Beaucoup ont été sommées de s’expliquer. Des hommes (sans surprise) prétendent détenir les listes des coupables et déclarent ainsi : 5 influenceuses, 7 miss, 8 artistes, 6 web comédiennes, 16 tik tokeuses, 7 mannequins et 2 animatrices télés chroniqueuses sont mises en cause pour la Côte d’Ivoire. Au-delà des rumeurs définitivement liées au nom de ces jeunes femmes, cela met en danger ces femmes. La prostitution et les « conduites immorales » sont interdites à Dubaï et les femmes dont les noms circulent peuvent être emprisonnées ou expulsées du jour au lendemain sur la foi de simples rumeurs racistes et/ou sexistes, d’autant plus si elles sont noires et africaines. Il a été démontré que les femmes subissent beaucoup plus de harcèlement que les hommes sur les réseaux sociaux et que ce harcèlement s'accentue encore si elles sont noires ; l'affaire #DubaiPortaPotty en est encore une preuve.
Dans ce texte, vous l’aurez compris, je ne me suis pas intéressée à la véracité du #DubaiPortaPotty. ll y a des femmes qui se prostituent à Dubaï. Je cherche en revanche à montrer tous les stéréotypes racistes, sexistes et misogynoirs associés à cette affaire. L’idée est ici clairement de « faire tomber » des femmes et même si on peut n’avoir aucune espèce de sympathie pour celles et ceux qui choisissent l’exil fiscal à Dubaï, pas plus que pour des émirati richissimes, on peut également dénoncer les stéréotypes sexistes et pour certains racistes dont ils sont victimes.