Hier Soir à Paris, au 1999, une petite salle parisienne tellement discrète qu'on pourrait la manquer facilement même en passant devant, s'est produit Call Me Karizma (Riz), rappeur et rockeur américain de 27 ans.
La salle était très bien disposée, des vestiaires, un bar, une fosse en forme de couloir et la scène, toute petite elle aussi, qui permettait une proximité particulièrement forte avec le public. Je ne comprends toujours pas comment un mashpit a pu avoir lieu, tant l'espace était restreint. Tout était décoré dans une ambiance punk-rock, un peu destroy, qui bizarrement te met directement à l'aise, même si tu n'es pas de cet univers.
Accompagné de son batteur, on a bien senti, dès "Dead Body", le premier morceau, que le public était prêt à le recevoir. Il porte bien son nom, le charme opère instantanément et pendant une heure, on est téléporté dans une autre réalité. "Vacuum Boy", "Monster (Under My Bed)", "In My Head", "Young, In Love & Depressed AF", "Rockstar", "Black Leather", les titres s'enchaînent, coupés par quelques commentaires de Riz, qui ne manquait pas de s'adresser à nous, de communiquer, de créer une véritable connexion, un lien s'est établi lors du show, et il n'y est pas pour rien, faisant partie de ces artistes qui remplissent la scène d'une aura contagieuse, qui met tout le monde d'accord.
L'ayant découvert récemment, je connaissais mal sa musique, je n'en ai pas perdu une miette, et ai profité de chaque instant. Un excellent concert qui m'a totalement satisfaite, ce qui était d'ailleurs le sentiment général, au vu de l'énergie dégagée par la salle, comble.
Je ne peux terminer ce live report sans parler de Yuston XIII qui assurait la première partie, tout en faisant sa première scène. Bien plus sombre et torturé que Riz, mais pas moins talentueux, et toujours avec une lueur d'espoir. Il a très bien occupé la scène, et nous a offert un bel aperçu de son monde à lui, aussi opaque puisse-t-il être. Les textes étant cette fois ci en français, je peux le dire avec assurance, ils étaient bien travaillés, construits, et joliment arrangés, mis en musique.
Si vous en avez un jour l'occasion, allez au 1999, une salle qui vous aidera à aller vers les autres (on y est tellement serrés que c'est obligatoire), et qui vous proposera des concerts dont vous vous souviendrez, puisqu'elle casse complètement la barrière entre la scène et la foule (réduite, mais foule quand même) sans pour autant flouter ou banaliser l'échange qui se crée entre l'artiste et ceux qui sont venus le voir !