Il y a un vent qui dilate les narines de l’homme ;
Oui, il existe.
Il y a un froid qui fige les mâchoires de l’homme ;
Oui, il existe.
Tu n’es pour moi ni une rose, ni une pomme ;
Ni un instant doux et triste –
Mais un vent sombre
Et un froid blanc.
Il y a une pluie qui change les lèvres de la femme ;
Oui, elle existe.
Il y a un éclat qui découvre les cuisses de la femme ;
Oui, il existe.
Tu ne cherches en moi ni une force calme,
Ni un unique confident,
Mais une pluie amère
Et un long éclat d’or.
Il y a une braise qui détruit les corps des amants ;
Oui, elle existe.
Il y a une mort qui ouvre les yeux des amants ;
Oui, elle existe.
Voilà que sur les plaines nuptiales
S’élève une tour d’ivoire,
Aussi pure que la braise
Et comme la mort – lisse
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Stanislas Grochowiak (1934-1976) – Il n’y a pas eu d’été – Traduit du polonais par Bojenna Orszulak.
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