C’est une nuit de célébration. Les adultes sont à table, sous l’éclairage de l’ampoule écartelée entre quatre fils électriques tendus sous la glycine. Ils rient, parlent fort, certains pleurent un peu.
L’ennui a rejeté l’enfant au fond du jardin où il dompte sa terreur des ténèbres. Derrière le grand peuplier, ce sont les mystères de la nuit. Les branches du gardien vibrent dans le vent et dansent dans l’œil laiteux d’une lune voilée par des nuages translucides. Ailleurs, une chouette hulule. Et l’enfant réalise que la nuit, rien ne s’arrête, sauf peut-être l’innocence.