J’ai lu un des quatre premiers titres de cette toute nouvelle collection chez Magnard, La brève, destinée aux collégiens et qui aborde avec des textes courts des thèmes forts. J’adore les illustrations de couverture de Manon Bucciarelli… Dans celui-ci, nous découvrons Salomé, collégienne. Sa mère lui fait remarquer un beau jour que ses « poils aux pattes » commencent à « bien se voir ». Ni une ni deux, elle lui prend un rendez-vous chez l’esthéticienne. Ce moment sera vécu comme un enfer par la jeune fille, révoltée par ce diktat absurde et bien décidée à ne plus jamais retenter l’expérience. Mais, assumer ses poils, en France, qui plus est au collège, n’est pas une mince affaire. Elle se rendra compte, lors d’un voyage scolaire, qu’il en est tout autrement en Allemagne, par exemple. Quelle injustice ! Salomé se fait chahuter par ses camarades mais décide tout de même de camper sur ses positions… Sophie Adriansen profite de ce récit pour revenir sur l’histoire de l’épilation, qui existerait en réalité depuis – 3000 ans avant notre ère et aurait vécu des soubresauts, au rythme des modes. Il faut dire qu’aujourd’hui, il existe également un énorme marché commercial autour de cette pratique. Mais les tabous commencent à se lever, tout doucement. J’ai aimé dans le roman de Sophie Adriansen, la fraîcheur de Salomé, sa colère et sa détermination. Ce livre est un bon moyen d’aborder le sujet avec les adolescentes de son entourage. En scannant le QR code en quatrième de couverture, on peut, de plus, entendre le récit en version audio, et donc ici la voix de l’autrice. Il ne faut pas s’en priver.
Editions Magnard jeunesse – 9 mars 2022
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…