Aujourd'hui, enseigner les bases de la gestion des finances personnelles aux enfants est une de ces tâches éducatives essentielles que, malheureusement, personne ne se sent capable d'assumer sereinement. ABN AMRO a donc conclu un partenariat avec la jeune pousse suédoise Gimi afin de combler cette lacune embarrassante.
Sans surprise, dans un monde (et encore plus dans un pays tels que les Pays-Bas) où l'argent lui-même est devenu presque exclusivement « digital », la solution proposée consiste en une application mobile, déclinée en deux versions, pour les parents et pour leur progéniture. Conçue par des spécialistes de la pédagogie, elle s'appuie naturellement sur des mécanismes ludiques pour remplir sa mission, combinant contenus courts, faciles à ingurgiter, avec quiz et autres jeux encourageant leur assimilation.
Outre les niveaux à franchir et les badges qui récompensent (symboliquement) les progrès accomplis, la solution inscrit également ses leçons dans la réalité quotidienne de ses utilisateurs. Étonnamment, l'unique angle d'attaque retenu dans ce registre est celui de l'épargne. Une connexion directe avec le compte dédié ouvert pour l'enfant permet ainsi à ce dernier de surveiller l'évolution de ses économies, mais aussi de définir les projets pour lesquels il met de côté et d'en mesurer constamment l'avancement.
Un volet complémentaire à cette approche est matérialisé par le module d'attribution de corvées. Assez classiquement, les adultes (y compris des tiers qui auraient été invités à participer par les parents) ont la possibilité de demander l'exécution d'une tâche, assortie d'une gratification (dont on peut supposer qu'elle est versée directement depuis le logiciel), qui va alimenter immédiatement le compte d'épargne. À l'inverse, les jeunes ont tout loisir de suggérer leurs propres idées de petits travaux à effectuer.
En fait, le choix a priori surprenant de Gimi de focaliser la mise en pratique de l'apprentissage seulement sur l'épargne s'explique et se justifie facilement. D'une part, il lui évite de devoir s'immiscer dans les paiements et les complications opérationnelles que cela entraînerait. D'autre part, il faut reconnaître que cet aspect du pilotage de budget est bien le plus difficile à appréhender et que, à ce titre, il mérite toute l'attention. D'ailleurs, dans tous les cas, il s'articule automatiquement avec le sujet des dépenses.
Quand les parents ne savent plus comment inculquer les principes fondamentaux de l'argent à leurs rejetons et que l'école a déjà tant de matières à traiter, le recours à un logiciel ad hoc représente l'alternative normale du XXIème siècle. Encore faut-il le mettre à la portée du plus grand nombre. Voilà justement le rôle que peut jouer la banque, à la fois parce qu'il s'agit de son domaine d'expertise et parce qu'une éducation financière minimale constitue une garantie de comportements futurs plus sains et plus responsables (avec, par exemple, un moindre risque d'endettement, selon ABN AMRO).