ROCK – La première caresse du printemps vient de Grande Bretagne. Wet Leg vient t’apporter un fabuleux cocktail de douceur et d’arrangements entêtants.
C’est donc un tout nouveau duo qui s’empare des esprits depuis début avril. Wet Leg, formé par Rhian Teasdale et Hester Chambers ont enfin dévoilé leur premier bijou, quasiment un an après avoir balancé aux oreilles du Monde le single « Chaise Longue », d’ailleurs adoré par un certain Iggy Pop. Ce morceau qui a accompagné notre été 2021 annonçait un album joussif ancré dans les glorieuses années du rock un peu brut mais pas brutal : les 90’s. Il faut dire que les deux amies issues de la génération Y ont été biberonnées aux Breeders et à Sonic Youth. C’est à la fin de l’été que Rhian et Hester ont décidé de former leur groupe « Wet Leg » (une expression d’ailleurs venue de leur Île de Wight natale), après avoir dansé pendant tout un festival et terminé en beauté devant Idles.
Elles le répètent à chaque interview, elles produisent une musique triste pour les fêtards et une musique de fête pour les gens triste. Leur idée de départ étant simplement de construire et jouer des morceaux pour faire danser les gens, qu’ils passent un bon moment au moins quelques minutes, le temps d’une chanson ou deux. Vous avez les bases pour votre première écoute.
On pourrait d’ailleurs croire à de la négligence ou de la paresse, le chant étant parfois à la limite du parlé et souvent répétitif, mais c’est là toute la richesse des britanniques, il faut faire simple et efficace. Je suis sûr que résonne en vous actuellement en boucle « All day long, in a chaise longue »… On pourrait mettre également en avant le très #MeToo « Wet Leg » («J’étais dans ton rêve mouillé, roulant au volant de ma voiture… qu’est-ce qui t’a fait croire que tu pouvais te toucher en pensant à moi ? ») ou encore la fataliste « Too Late Now », comme une sensation que tout est trop tard, que le temps file et que de toute façon, le passé ne peut être modifié. Finalement on garde tout et on écoute encore et encore ce premier opus.
Vous pourrez toujours chercher un sens profond, mais Rhian et Hester ne tergiverseront pas pour dénoncer ou affirmer quoi que ce soit : Wet Leg se veut tout simplement naturel. Pas besoin de se torturer l’esprit, elles vont droit au but à l’aide de riffs bien placés. Elles le disent d’ailleurs mieux elles mêmes : « En tant que femme, on vous impose tellement de choses, dans le sens où votre seule valeur est de savoir si vous êtes jolie ou cool. Mais nous voulons être loufoques et un peu grossières. ». C’est visiblement un pari réussi puisque le groupe truste le haut des charts de l’autre côté de la Manche et a déjà une tournée bien chargée jusqu’en février prochain.
Damien Rodrigues
Chroniqueur, homme à tout faire, surtout les mojitos : Alors… Damien… Disons que c’est certainement le plus dégueulasse de l’équipe. Non pas par ses origines ibériques, mais plutôt par son attitude. Mal rasé, mal coiffé, mal habillé, et en plus musicalement il est capable d’aimer à la fois de la musique de midinette (Michel Delpech et Indochine) et des sons plus cradingues dans la limite de l’écoutable comme King Gizzard, Ty Segall et autres artistes juste bons à grattouiller les cordes dans tous les sens et chanter en avalant le micro. Il fait beaucoup de choses, enfin surtout donner des ordres aux rédacteurs français, son but étant de prouver aux helvètes de Lords of Rock que les Français sont les meilleurs. Il veut être calife à la place du calife quoi. Autre fait amusant, vous remarquerez qu’il arrive à placer dans chaque interview qu’il est allergique aux sulfites. Genre le mec aime le rock mais pas la bière… Salopard.