Grandaddy & The Lost Machine Orchestra - Paris, le Trianon - 20/04/2022

Publié le 25 avril 2022 par Toto

Enchaînement de concerts avec un quatrième en trois semaines. Celui-là, je l'avais coché il y a quelques temps déjà. Mais maman n'étant pas grande amatrice du groupe, je l'avais mis en "stand-by" ("Bye-Bye..."). Et puis, il aura fallu qu'au détour d'une soirée entre parents le sujet soit mis hasardeusement sur la table pour qu'on prenne nos places, à la dernière minute ou presque. Grandaddy, c'est la période bénie de la pop américaine au mitan des années 90-2000. Avec les Flaming Lips (le groupe existait bien avant mais leurs meilleurs disques sont sortis à ce moment-là), Mercury Rev et Sparklehorse. Un quatuor pour l'éternité et au moins quatre chefs d'oeuvres de suite : "Deserter's songs" en 1998, "The Soft Bulletin" en 1999, "The Sophtware Slump" en 2000, "It's a wonderful life" en 2001. On pourrait même rajouter Wilco en 2002. Ce soir-là, au Trianon, magnifique écrin pour une si jolie musique, Grandaddy jouait en intégralité leur grande œuvre, celle de 2000, avec la pochette liée au bug annoncé de cette fameuse année : ce rêve de grands espaces au milieu de toutes ces machines qui envahissaient déjà nos quotidiens. Un disque réarrangé pour musique de chambre avec pas moins de 13 musiciens sur scène - même pas superstitieux, ces américains. Qu'elles soient jouées avec une économie de moyens ou pléthore d'instruments, ces mélodies demeurent éternelles. Le réarrangeur en question est français et s'appelle Jean-Christophe Cheneval. Il a eu, entre autres, la bonne idée de rassembler dans une seule et même pièce musicale, "Jed the humanoid" et "Jed's other poems", deux chansons qui se répondaient en 3eme et 8eme position de "The Sophtware Slump". Décidément, chez nous, on adore Grandaddy, plus que les américains en tout cas. Car avant cela, c'était un professeur de musique de Cognac, Patrice Clayrat, qui avait convaincu le chanteur du groupe, de tourner en France avec sa chorale d'enfants. Il faut dire que quand on s'appelle Lytle et qu'on est originaire de Modesto, on ne peut pas être foncièrement hautain et prétentieux et donc être insensible à une telle preuve d'amour. C'est cette même simplicité, cette discrète humanité qui transparaissent le temps de ces deux heures de concert qu'on voudrait, comme le groupe, ne jamais finir. Des titres des autres albums sont joués en rappel, notamment quelques uns de "Sumday", autre oeuvre essentielle. Lytle a même l'audace de terminer par un titre inédit, affirmant par là même qu'un avenir est encore possible pour Grandaddy. Il aurait été dommage de se priver d'une telle soirée... Surtout qu'on avait une bonne excuse pour esquiver un certain débat, mais cela est une autre histoire...