Jazz ô Château - Pikey Butler Trio- jardins du Château de Pommorio- Tréveneuc, le 22 avril 2022
Première soirée au Château de Pommorio.
Pour ne pas déroger aux habitudes, le festival a prévu un concert apéritif au jardin , restauration prévue: coquilles Saint-Jacques, homard, huîtres, galettes saucisses... personne ne mourra de faim, ni de soif, d'ailleurs, les bénévoles s'affairent à la buvette.
A 18:10', Pikey Butler, aux couleurs de l'Ukraine, ( contrebasse, chant) , flanqué du fidèle Mathieu Crochemore ( guitare) et de Pierrick Vidal ( saxophone, flûte) prennent place.
Peter Butler et Mathieu étaient passés par Tréveneuc ( à l' Église Saint-Colomban) lors de l'édition Jazz ô Châtaignes, leur set avait fait l'unanimité ( cf article).
Ce soir ils ont soudoyé Pierrick Vidal ( Blow West) pour les accompagner au saxophone.
Le blues 'Sack O Woe' de Cannonball Adderley ouvre le bal,.
Tu le sais, les bluesmen ont tendance à se plaindre, la vie leur joue suivant de vilains tours,... Misery, company and I'm feeling low
Trouble follows me wherever I go
The bag I'm in is just a sack o'woe..
T'avais pas de kleenex à leur offrir, eux, par contre, se sont mis en valeur, après une escapade du sax, Mathieu nous la joue Wes Montgomery, tandis Peter/Pikey caresse aimablement sa double bass.
Ils enchaînent sur le standard Makin' Whoopee, Pikey arborant un couvre-chef presque aussi seyant que celui de Frank Sinatra.
Un gars nous rappelle que notre brave Toots avait l'habitude d'interpréter le classique à l'harmonica.
On va accélérer légèrement car il fait frisquet, voici 'Rat Race', pas celui de Count Basie, non, un morceau de ma plume que j'ai composé pendant ma période londonienne.
On connaissait les courses de lévriers, les combats de coqs, mais des compétitions de rats,j amais entendu parler.
OK, il y a Speedy Gonzales, mais c'est une souris.
La bise pique, j'enfile ma jaquette et on vous joue du Gerry Mulligan, l'instrumental ' Line for Lyons' date de 1964.
Place à un autre géant, Duke Ellington avec 'I Ain't Got Nothin' But The Blues'.
On te l'a dit, le blues c'est pour les pleurnicheurs.
This was a windy blues, ajoute le plus breton des British, en souriant.
Braves gens, j'ai écrit ' Like a Flame' en pensant à James Brown.
Pas de Cold Sweat, ce soir, le vent picote ce qui ne pousse pas à l'excès de consommations.
Vite, une dernière avant la pause.
Sois sympa, you go your way I'll go mine, mais s'il te plaît ' Please Don't Talk About Me When I'm Gone'.
Un rendu efficace.
Une bière plus tard, les revoilà!
Pierrick a sorti une flûte de son petit sac pour ' Nature Boy' que Nat King Cole chantait d'un timbre ressemblant à du melted butter.
On laisse la mean chick à ses malheurs pour attaquer le slow blues qui fait un malheur dans la version d'Ella Fitzgerald ' Since I fell for you'.
Pikey Butler's Jumpin' Five a enregistré ' Rollercoaster' il y a pas mal d'années, la voix de crooner fatigué de Pikey sied à merveille à ce blues nonchalant.
Virage jazzy avec ' Four' de Miles Davis ( lyrics Jon Hendricks) , un morceau au groove purulent et pour terminer en beauté, le trio opte pour Ray Charles , ' I got a woman'.
Job rempli à la perfection, public ravi.
Well done, chaps!