L’IRT Saint Exupéry et les membres du projet MAMA ont partagé ce matin les avancées technologiques et scientifiques de ce projet qui contribue au renforcement et à la modernisation du secteur industriel français de la construction aéronautique et de sa chaîne d’approvisionnement. Débuté en 2018, MAMA a pour objectifs la réduction des coûts de fabrication de pièces primaires d’aérostructure, et le renforcement de la compétitivité économique de l’industrie française dans le domaine de la construction aéronautique.
Parmi les résultats présentés, un démonstrateur en alliage de titane TA6V de 800 mm de long correspondant à un tronçon échelle 1 d’un cadre de fuselage de l’
[caption id="attachment_5233" align="alignnone" width="300"] @Airbus[/caption]
https://www.airbusgroup.com/int/en.html" href="https://aeromorning.com/annuaire/airbus-group-2/" class="glossaryLink ">Airbus A350 a été dévoilé. Il a permis de démontrer une réduction de matière première engagée en matriçage de plus de 30% par rapport à la solution industrielle actuelle.
Un ensemble d’innovations technologiques au service de la construction aéronautique.
Le projet MAMA (Metallic Advanced Materials for Aeronautics) porté par l’IRT Saint Exupéry depuis 2018, vise à proposer de nouvelles conditions de forgeage/matriçage de pièces aéronautiques en alliage de Titane (TA6V) et de les associer à des techniques émergentes de fabrication additive par dépôt de poudres et de fils métalliques. Il s’appuie sur une plateforme de recherche unique en Europe développée au cours du projet et dédiée à l’hybridation entre des procédés de matriçage et des technologies de fabrication additive métallique. Les objectifs industriels résident dans la réduction significative des coûts récurrents de fabrication, des volumes de matière première engagée et le développement de solutions de réparations de pièces aéronautiques à très forte valeur ajoutée. Le projet contribue aussi à une diminution significative de l’empreinte environnementale de l’industrie de la construction aéronautique. Il prendra fin à l’été 2023.
Membres du projet MAMA:
[caption id="attachment_5233" align="alignnone" width="300"] @Airbus[/caption]
https://www.airbusgroup.com/int/en.html" href="https://aeromorning.com/annuaire/airbus-group-2/" class="glossaryLink ">Airbus, Aubert & Duval, CIRIMAT, La région Occitanie, l’ENIT de Tarbes, l’IRT Saint Exupéry, MECAPREC, RECAERO, spécialiste de la rechange aéronautique RECAERO s'est spécialisée dans la fabrication de pièces de rechanges, sous-ensembles, et kits de modification à délais courts. RECAERO propose dans ces domaines une prestation élargie, pièces métalliques et composites, ré-industrialisation complète si nécessaire, livraisons partout dans le monde. En accompagnement de ses activités de fabrication, RECAERO développe son Bureau d'Etudes centré sur les problèmes de Support d'Après Vente : Kits de modification, Réparations... Enfin, pour optimiser le chargement de ses unités, RECAERO intervient sur les fabrications séries :
- La pièce à forte valeur ajoutée,
- Le développement de son unité de fabrication en Inde lui permet de proposer des fabrications série pour les cadences élevées.
Les leviers technologiques éprouvés.
Dès 2018, l’équipe du projet MAMA s’est engagée dans la recherche de leviers technologiques permettant de réduire significativement (30 à 40%) les quantités de matière première et d’énergie consommée sur l’ensemble de la gamme de fabrication de pièces élémentaires aéronautiques en alliage de Titane TA6V. Trois pistes ont ainsi été identifiées très tôt dans le projet et ont conduit à un effort de recherche soutenu qui se poursuit toujours :
Le matriçage à très haute température
• Le matriçage à très haute température permettant un écoulement facilité du métal lors de sa mise en forme, une réduction des efforts de matriçage et l’obtention d’une pièce brute de matriçage (ébauche) plus proche des cotes finales désirées. L’obtention d’une telle ébauche, si elle offre l’intérêt de réduire significativement le volume de matière éliminé par les opérations d’usinage ultérieures (fraisage), rend ces dernières très délicates. En effet, étant donnée la très forte réduction des surépaisseurs entre la pièce ébauche et la pièce finie, la maîtrise des déformations générées lors de ces opérations est un sujet du premier ordre afin de garantir in fine les tolérances dimensionnelles des pièces élémentaires usinées et leur assemblage ultérieur. Cette maîtrise passe par la mise en place d’outils de simulation, validés par une démarche expérimentale et qui permettent d’identifier les stratégies d’usinage les plus pertinentes.
La combinaison ou l’hybridation du matriçage avec des technologies de fabrication additive
• La combinaison ou l’hybridation du matriçage avec des technologies de fabrication additive permettant d’améliorer la performance technico-économique du matriçage. L’opération consiste à « déposer » la matière localement à l’aide d’un procédé additif sur une ébauche issue de matriçage, afin de reconstituer une pièce unique. Cette combinaison de procédés permet à la fois de réduire globalement la quantité de matière première utilisée ainsi que les efforts de presse nécessaires pour ce qui concerne la partie matricée de l’ébauche.
La simplification de la gamme de fabrication du demi-produit
• La simplification de la gamme de fabrication du demi-produit. Le demi-produit ou lopin désigne la matière engagée lors du matriçage. Il se présente généralement sous la forme de cylindres issus de barres forgées. Les opérations de forgeage, réalisées aux alentours de 1000°C en ce qui concerne l’alliage de Titane TA6V, sont très coûteuses et énergivores. Les travaux menés dans le cadre du projet consistent à revisiter ces opérations et les simplifier.
Les développements menés dans le cadre des deux premiers volets ci-dessus ont conduit à identifier des débouchés industriels potentiels de procédés de fabrication additive dans le domaine de la réparation d’outillages et de pièces avions ainsi que dans le marché de la pièce de rechange. Cela a conduit à une extension du programme de travail de recherche en 2020.
Source : IRT Saint Exupery