Gallimard
130 pages
13€50
La vie d’un écrivain n’est jamais facile. Pour Amos Oz, il en est aussi ainsi, surtout depuis son succès planétaire et son rôle dans « le renouveau de la littérature israélienne » que les médias se plaisent tant à lui donner. Agacé par les éternelles (et oh combien répétitives) questions du type « pourquoi écrivez-vous ? », « pour qui ? », « quel message voulait vous transmettre ? » etc, l’auteur de Vie et mort en quatre rimes va nous livrer, sans honte ni fierté, une fiction ou la part d’autobiographie est fortement marquée. Assurément, vous ne verrez plus cette plume comme avant : regards lubriques, fantasmes et autres insanités voyeuses sont à l’honneur, le côté bohème et pacifiste en moins, manière de montrer et de clamer une certaine marginalité.
Le récit est divisé en divers points de vue, de telle manière qu’on ne sait plus trop à travers quels yeux le lecteur suit le déroulement de l’histoire. Cette caractéristique porte le récit durant une grande partie, du texte mais chute dans les dernières pages, nous laissant sur notre faim, un peu hagard et perdu.
Esprit perturbé et encensé, Amos Oz voit l’auteur comme un prisme démystifiant une société en constante effervescence, avec un regard neuf quasi-prophétique, comme il fût d’un temps les poètes, ceux qui écrivaient la vie et la mort en quelques vers. Mais ce n’est pas donné à tout le monde. Loin de là.