Méditer, l'arme de construction massive
Je l'ai glissé ici ou là, si vous êtes une lectrice ou un lecteur attentif de ce blog, vous l'avez suivi depuis quelques temps déjà : la méditation occupe une place importante dans ma vie.
Lors de la si belle retraite d'écriture dont je reviens, j'ai guidé pour la toute première fois une méditation de groupe. Pendant la retraite, la méditation était au programme tous les jours et le dernier matin je me suis lancée : j'ai proposé de remplacer la voix en boîte par ma propre guidance. Une fois de plus, qu'ai-je bien fait d' écouter mon cœur et non pas mes commères intérieures - qui me disaient par exemple " qui es-tu pour proposer ça, toi qui ne l'a jamais fait et qui n'a aucune légitimité pour le faire ? ".
Nous étions dix à méditer ensemble, à cœur ouvert. Le moment était tellement fort, la vibration tellement puissante, la joie tellement présente... j'en ai pleuré. Plusieurs participantes m'ont dit avoir beaucoup apprécié ce moment. J'ai alors proposé d'enregistrer une séance que je leur partagerais.
Et je me suis finalement décidée à partager cette méditation au plus grand nombre, la voici donc, accessible depuis soundcloud :
La méditation a changé ma vie.
Alors que j'étais au cœur de la tempête dans ma vie personnelle, il y a trois ans de cela, j'ai décidé de méditer chaque jour, matin et soir. J'avais appris à méditer lors d'un stage vipassana, en version assez " hard " disons-le, quelques années plus tôt, je vous parlais ici et là de mes cent heures de méditations et de mes dix journées de silence. Par la suite la pratique ne s'est pourtant pas installée durablement dans mon quotidien.
Il a fallu que je sois confrontée au grand bazar de ma vie intime pour que je m'y mette à nouveau.
Après trois années de méditation quotidienne, je peux l'assumer aujourd'hui : la méditation a changé ma vie. La méditation est une arme de construction massive (de soi). Grâce à elle j'ai réussi à prendre du recul là où j'avais le nez en permanence dans le guidon. J'ai réussi à laisser un espace, parfois aussi mince qu'une feuille de papier, entre les faits et mes réactions. Je suis passée du mode réaction à chaud à action en conscience.
Méditer ne fait pas de moi un Bouddha en herbe ni une femme parfaite, mais une personne qui choisit qui elle est, et surtout moins en proie aux aléas de la vie. Évidemment il m'arrive encore de m'énerver ou de réagir plus vite ou plus intensément que je le souhaiterais, notamment dans ma vie de famille. La vie de couple au long cours et la maternité sont mes grandes sources d'apprentissage. Il est tellement plus simple de garder son calme avec des amis d'un soir ou seule sur un coussin de méditation qu'à la fin d'une journée chargée pour quatre personnes... Néanmoins les colères sont plus espacées, moins intenses, et surtout surtout, j'arrive à retrouver mon calme intérieur, le fameux " ciel bleu " dont je parle dans la méditation, bien plus rapidement.
Méditer ne fait pas de moi une meilleure personne, mais me laisse mieux être la personne que je souhaite incarner.
La colère garde d'ailleurs une place dans ma vie, pour les combats qui me tiennent à cœur. Mais sa place est limitée et, surtout, juste !
Dans cette méditation partagée aujourd'hui, je vous propose un mélange de deux pratiques que j'affectionne. La méditation de pleine conscience, que j'ai apprise en stage Vipassana et si bien popularisée par Christophe André, que l'on peut aussi nommer méditation sans objet. L'objectif est d'observer ce qui est, sans jugement. Une porte d'accès à cette pratique est la simple observation de son souffle, ce fidèle compagnon d'une vie.
A cette méditation, j'ajoute une visualisation d'ancrage à la Terre et au cosmos. Je trouve cette visualisation puissante : à chaque fois que je la pratique, je me sens portée et en harmonie avec ce qui m'entoure. Écouter de belles personnes comme Lili Barbery ou Marie Sahuguede m'ont permis de faire mienne cette technique.
Comme je disais à mes âmie-sœurs d'écriture, je vous souhaite de trouver autant de sérénité et de puissance dans cette pratique que j'ai pu en trouver. Je vous souhaite aussi de pouvoir un jour pratiquer seule et sans support quel qu'il soit : tout est en nous, en permanence à portée de cœur !