Ralph of London - Yellow Sky Highway - EP
Shit Pop Corporation
michel
Ralph of London, tu dis, c'est son vrai nom?
Non, d'abord il s'agit d'un groupe, basé du côté de Valenciennes.
Le Ralph ( Raoul) est vraiment originaire de Londres.
Il est né Ralph Phillips, il a été batteur pour Go-Kart Mozart ( un groupe formé par Lawrence Hayward de Felt), a joué avec Scritti Politti, Hackney Boots, The Proper Ornaments, Ezra Bang and Hot Machine, Bank of Joy,... avant d'en avoir sa claque de la Tamise et du fog pour venir chercher le soleil du Nord et goûter à la bière brassée par la Choulette, et accessoirement fonder un groupe du cru avec quelques locaux: Ralph of London voit le jour et, à ce jour, a pondu une belle série d'esquisses musicales , on note deux full CD's ( The Potato Kingdom et Longformacus), des singles et EP's.
En ce doux mois d'avril, arrive, sur le fil, un nouvel EP : Yellow Sky Highway!
Line-up: Ralph Phillips, vocals, lead gt./ Diane Verspeeten, vocals, keys ( elle officie aussi comme booker)/ Léopold Lecoq, keys, vocals ( cité chez Pom Pom Galli) et François Berkmans, drums, keys.
Artwork signé Ralph Phillips, très influencé par les shades of grey, peut-être pas 50. Tu cherches en vain le parallèle entre ce tableau abstrait, fait d'un fatras d'éléments végétaux peu distincts et l'autoroute devant mener vers la voûte céleste jaune.
tracks-
3 Guillotine Kisses 04:24
Ralph n'a pas à avoir honte pour ' Rose of Shame', le track sautillant qui ouvre avec brio l'exercice.
En mode indie pop ensoleillé, porté par une voix sucrée, évoquant Susanna Hoffs et ses copines, Rose of Shame exhale un parfum d'oranger, un arôme plus familier du côté des collines californiennes que sur les anciens sites métallurgiques du Nord.
Les guitares aux saveurs garage pop, la batterie croustillante, les choeurs harmonieux et le côté Britpop, pré-Brexit, enchantent les pavillons et l' âme.
Avril est le mois des cerisiers en fleurs et des jupes tout aussi fleuries, la seule à ne pas goûter aux joies printanières retrouvées est la pauvre Valérie.
Le revers de la médaille: ' White Bred Blues', le cafard des petits blancs ( where did we go wrong,...) qui prend des allures Blur, c'était avant les délires intellectuels de Damon.
Ce faux blues, mais vrai synth pop, est doté d'une pointe de psychédélisme et orné d'harmonies dignes des Beach Boys ou des Mamans and Papas, une voix off ajoutant un caractère ténébreux à la plage, sortie en single précurseur.
On parlait de psychédélisme et voilà qu'avec 'Guillotine Kisses' on retrouve des sonorités échappées du 'Madcap Laughs' de Syd Barrett.
Un mélodion enfantin, une voix sortant de la brume, peut-être des allusions cachées au "Kuss" de Gustav Klimt, tu peux faire de la pop sans être niais.
La blancheur de la fleur de lis symbolise la pureté, l'innocence et la virginité... Sur le feuillet accompagnant le CD, on nous raconte que la chanson est inspirée de l'histoire tragique de Sainte Maria Goretti, qui en 1902, à douze ans, préféra mourir pour le Christ plutôt que de céder au péché.
Le féminicide n'est pas une invention du 21è siècle!
C'est à nouveau Diane qui prête sa voix sur ce titre sombre et douloureux.
Quand Ralph dit avoir beaucoup écouté les Smiths, les Stone Roses ou les La's, tu n'es pas étonné et lorsque Diane cite les Beatles ou Devendra Banhard, tu comprends encore mieux d'où vient la richesse de leurs arrangements.
Direction le Japon pour contempler the ' Flowers of Edo'.
Edo, l'ancien nom de Tokyo, ville qui a connu une kyrielle d'incendies dantesques pendant 267 années.
Edo, ville maudite, "Fires and quarrels are the flowers of Edo", un peu les Sodome et Gomorrhe asiates.
Ralph de Valenciennes et ses acolytes nous balancent un pop track, aux allures Tom Tom Club, à la construction musicale acrobatique et aux harmonies vocales bondissantes.
Une bien belle manière de clôturer un voyage musical, bref mais enrichissant.
N'oublie pas ton Nikon pour immortaliser toutes les belles choses que tu découvriras.
Prochain concert le 30 avril à Lille au Cirque en DJ set.
Put on your dancing shoes and dance the blues...