Après Beholder et Beholder 2, Alawar Premium redémarre pour nous donner de nouvelles opportunités de dictature totale. Les jeux précédents sont devenus des classiques du monde indépendant. Semblable à Thesis, dans son approche, le spectateur vous oblige à être un pion dans un plan politique complexe, quelque part entre un régime totalitaire et une révolution naissante. On retient surtout leur ambiance prenante et les profonds dilemmes qu’ils imposent aux joueurs. Mais cette troisième œuvre est-elle l’œuvre de ces prédécesseurs ? C’est notre avis. Frank Scharwz a obtenu son petit poste au ministère de la Magie en travaillant dur et en suivant les règles (parfois abusives) du Grand Leader. Mais cela ne l’a pas empêché de couler. En tant que victime d’une organisation, il a été menacé d’une éventuelle peine de prison… ou pire. Pour survivre, il n’a pas le choix : il doit passer un marché avec un officier militaire de haut rang. C’est ainsi que Frank est devenu un espion, à la fois propriétaire et membre du ministère de la Magie. En conséquence, il devra suivre, rechercher, écouter et parfois piéger son propriétaire et ses collègues. Mais la vie dans l’État totalitaire n’est pas facile, et il fait parfois des choix complexes pour assurer la prospérité de sa famille, une meilleure place dans le système ou la chute de celle-ci. Si vous êtes nouveau dans cette série de jeux indépendants, voici un bref rappel. The Beholder est un jeu de gestion spécial qui vous plonge dans un régime totalitaire où la mort n’est jamais loin. En tant que propriétaire (ou employé du ministère), votre objectif est de recueillir le plus d’informations possible sur les personnes que vous rencontrez. Vous pouvez le faire simplement en leur parlant, ou en recherchant leur appartement/bureau ou en y installant des caméras pendant leur absence. Après cela, vous aurez le choix : ne rien faire, condamner quelqu’un illégalement ou le faire chanter. Dans le monde de Beholder, il y a tellement d’opportunités parce qu’il y a tellement d’interdictions. Ajoutez à cela la possibilité d’aider un compagnon d’armes aux abois ou de défendre sa famille coûte que coûte, et vous vous retrouvez avec une pléthore de tâches, notamment les choix à faire, souvent difficiles. C’est la puissance de ce jeu. Beholder 3, comme ses prédécesseurs, vous place souvent dans des dilemmes moraux exaspérants. Tout simplement, chaque action a un effet plus ou moins important sur le reste du jeu (fin, progression, possibilités qui disparaissent…). Contraint par vos faibles revenus, toutes les options doivent être envisagées ou vous vous retrouverez bientôt contraint de faire des sacrifices. Pour cette raison, Beholder 3 maintient une tension constante, ce qui en fait une expérience unique. Cependant, il est souvent sapé par certaines discussions incohérentes qui brisent l’immersion. Pour un jeu qui repose principalement sur la narration, c’est un gros inconvénient. On l’a déjà vu… Mais les similitudes avec les deux premiers jeux ne s’arrêtent pas là. Beholder 3 est publiquement conçu comme un hybride de Beholder et Beholder 2. C’est simple, le jeu est à la fois en 3D et en 2D, et vous incarnez un propriétaire qui est également membre du département. Beholder 3 est un et deux combinés dans le même jeu. Cette dualité permet de rythmer légèrement l’expérience et de la diversifier (du moins dans un premier temps). Un point intéressant, mais malheureusement, quand on a déjà essayé les deux premiers titres, on a très vite une impression de déjà-vu. Alors, bien sûr, c’était sympa de retrouver une ambiance sombre et une direction artistique inspirée de The Lover. Il est indéniable que le gameplay est efficace et plus facile à prendre en main. Mais Beholder 3 réduit son manque d’ajouts majeurs comme la traînée. En ne cherchant pas à se renouveler, Alawar Premium nous fournit des plats réchauffés, et ça commence à se voir. Qu’il s’agisse d’un locataire ou d’un membre de votre famille, les profils présentés rappellent les jeux d’antan (gamin malade, ado rebelle, etc.). La ramification devient vite prévisible et perd ainsi en intensité et en intérêt. Même si le fond vaut parfois le détour, l’histoire se complique à la fin et la forme l’empêche de déployer librement ses ailes. Un manque important de rythme Beholder 3 manque beaucoup de rythme. Il faut un certain temps pour que le jeu démarre réellement, et vous n’êtes autorisé à entrer dans le ministère de la Magie qu’après quelques heures de jeu (il y aura donc de plus en plus de quêtes engageantes). Sachant que ce dernier est terminé dans moins de dix heures, ça fait longtemps. En effet, pendant longtemps, vous n’aurez plus qu’à remplir des dossiers entre deux poubelles pour les vider. Les vrais défis et difficultés du titre (payer des factures élevées et des tâches limitées dans le temps) commencent à mi-chemin de son cycle de vie. De quoi faire abandonner certaines personnes bien avant que les choses ne deviennent vraiment intéressantes, ce qui est dommage. De plus, le dialogue du jeu n’aide pas avec le rythme, ce qui affecte l’expérience. Les effets sonores utilisés comme doublage sont parfois cocasses, se répètent, et interrompent souvent l’atmosphère du dialogue qu’ils sont censés retranscrire. Niveau sonorité, on a aussi remarqué une quasi-absence de l’ambiance sonore, ce qui était un peu trop flagrant. Ajoutez les bogues assez existentiels et vous comprendrez pourquoi le charisme habituel de Beholder a du mal à transparaître dans le troisième opus.
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