C'est une des spécificités du domaine que d'offrir un ruban multicolore aux visiteurs dès les premiers jours du printemps d'une taille monumentale de 250 mètres de long sur 12 de large. Ce sont des tulipes de la variété Triumph, de couleur rouge, orange, rose et jaune, plus resplendissantes les unes que les autres.
Il méritait qu'on revienne le contempler en pleine floraison, et d'autant plus cette année puisqu'une tulipe serait baptisée du nom de Cheverny.
L'événement s'inscrit dans une certaine logique. D'abord parce que, comme je viens de l'écrire, le château célèbre depuis neuf ans cette fleur emblématique des Pays-Bas, objet de spéculations inouïes autrefois. Ensuite parce qu'il possède déjà d'une fleur à son nom, une rose créée par les Jardineries Georges Delbard en 2017 et qui a remporté tous les prix, signe que la marquise Cosntance de Vibraye a eu le bon oeil en la choisissant.
Avant cette cérémonie, tout a commencé par un "mariage" entre les propriétaires du célèbre monument loir-et-chérien et Jan Ligthart, un producteur de bulbes renommé. Ils se sont associés pour développer et promouvoir une tulipe que Constance de Vibraye a elle-même choisie lors d’un voyage dans le nord de la Hollande. Il s’agit d’une déclinaison de la famille des tulipes du type "Triumph" et produira une tulipe à floraison précoce. Elle a pour ancêtre entre autres la fameuse variété "Strong Gold" qui, comme son nom l’indique, est connue pour sa force et sa robustesse.
C'est elle qui a élu la tulipe au cours d'un séjour effectué en Hollande l’année dernière organisé avec le concours de son Excellence monsieur l'ambassadeur des Pays-Bas en FrancePieter de Gooijer. Celle-ci portera naturellement le nom de "Château de Cheverny". La cérémonie a eu lieu aujourd'hui en présence de ses deux marraines la chanteuse française Chantal Goya et la créatrice de mode franco-néerlandaise Louise-Jacqueline Snoek, qui a d’ailleurs dessiné une robe inspirée de cette fleur et dont les créations firent l'objet d'une exposition dans la salle des Trophées.Espérons que les plants auront apprécié le Monmousseau, un vin régional qui fut servi aux invités, en toute modération évidemment. La joie était lisible sur les visages parce que le fameux ruban de tulipes, riche de 250 000 pieds, n'avait pas pu être admirés par les visiteurs en 2020 ni en 2021, à cause de l'épidémie de Covid. Non plus que les 100 000 autres tulipes plantées dans les différents jardins.Pour le moment on peut voir de près la tulipe "Château de Cheverny" dans les bacs qui se trouvent près de l'Orangerie. Bien qu'elle soit robuste il n'est pas prévu de l'installer l'an prochain dans le fameux ruban. Je suis certaine que l'équipe de jardiniers trouvera pour elle le meilleur moyen de la mettre à l'honneur.Les décorations d'oeufs géants sont dispersées dans les parcs et jardins. Un livre géant est ouvert en face du château sur la page d'une recette de gâteau de circonstance alors que la reproduction du château est décorée cette fois avec des oeufs de Pâques.C'est encoreJan Ligthart, le producteur de bulbes, qui avait offert les tulipes dont on pouvait admirer des bouquets dans de nombreuses salles :La marquise affectionne aussi les lapins, tous les lapins et Pâques est une occasion de les laisser envahir le jardin et plusieurs pièces dans les appartements que nous avons (re)découverts avec cette nouvelle décoration. Nous pourrons reconnaitre au passage la famille Flopsaut de Beatrix Potter ou le lapin d'Alice au pays des merveilles.
Je vous invite à relire mes articles précédents si vous désirez connaitre l'histoire du château. J'ajoute quelques clichés de circonstance témoignant de l'association entre les Pays-Bas et la France dont les drapeaux emploient les mêmes couleurs. La table était dressée pour le dîner de gala de la soirée.Et quelques photos plus précises de certaines pièces que je n'avais pas immortalisées au cours de ma précédente venue. Comme cette brisure sur la quatrième marche du grand escalier (en hommage à Tintin), une tenue de chasse à courre, une évocation de la lingerie, la chambre d'enfants avec son berceau Napoléon, un coffre de pirates, les broderies persanes du XVII° du lit royal de style Duchesse ou le portrait de la Grande Mademoiselle qui aimait tant les lieux qu'elle les qualifiait d'enchantés.Il fut agréable de se retrouver après cette visite pour entendre Chantal Goya raconter quelques péripéties à l'occasion d’un concert qu’elle avait donné, en néerlandais, à Anvers voici quelques années et auquel il semblerait que l'épouse de l'ambassadrice ait assisté. En tout cas elle est, comme Constance de Vibraye une fervente admiratrice de al chanteuse qui, en toute gentillesse, a chanté le lapin chasseur après avoir expliqué les circonstances dans lesquelles son mari, Jean-Jacques Debout avait composé la chanson.Au cours de cette journée très complète nous sommes aussi retournés sur le cours d'eau et dans la forêt, fleurie de primevères sauvages, après avoir déjeuné dans l'Orangerie et gouté le vin de la propriété.
Par contre, nous n'avons pas approché les chiens, dont le repas qui autrefois se passait sous le regard d'un public nombreux, était désormais pris loin de la foule, la faute au Covid. Ce sera sans doute l'objet de mon prochain article sur le domaine.Une dernière information pour tous les amoureux du patrimoine : sachant que Cheverny fut le premier château privé à ouvrir ses portes aux visiteurs en 1922 le domaine fêtera en septembre le centenaire de cette ouverture. Charles-Antoine de Vibraye, propriétaire du Château de Cheverny. a promis de belles surprises qui sont en préparation pour le week-end des 17 et 18 septembre 2022
Domaine du Château de ChevernyAvenue du Château – 41700 ChevernyTél : 02 54 79 96 29
Articles précédents : sur la visite du château
Les jardins le plan d'eau et le parc
L'exposition Moulinsart