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Cette fois, le taux d’inflation
a dépassé les bornes. C’est le plus haut taux mensuel enregistré
depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis le krach national de Noël
2001… En Argentine, il a voulu se mesurer à l’inflation dans le
reste du monde et il ne doit pas être loin du podium avec sa moyenne
générale de 6,7 % pour le seul mois de mars. Une nouvelle
désastreuse qui arrive à la veille du long week-end de Pâques qui
commence demain, Vendredi Saint, pour s’achever dimanche soir.
Synthèse générale tirée du rapport de l'INDEC
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Ce n’est toutefois une surprise
pour personne. D’abord parce que les consommateurs se rendent
compte au jour le jour du phénomène en faisant leurs courses.
Ensuite parce que ce type de chiffres circulait dans la presse depuis
plusieurs jours grâce à des estimations publiées par des cabinets
privés.
Synthèse des différentes variations dans le temps et l'espace
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Et pour une fois, ce n’est pas
l’alimentation qui mène le bal mais les frais liés à la
scolarité et à la formation, depuis l’école primaire jusqu’à
l’université en passant par tout ce qui est formation
professionnelle. C’est le plus inflationniste des postes de
dépenses dans toutes les régions, sauf dans le nord-est où elle
est dépassée, mais de très peu, par les dépenses énergétiques
des ménages (électricité, gaz et carburant).
Région par région, les cinq postes les plus inflationnistes
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Les dépenses liées au logement
(loyer et autres consommations en lien avec le lieu de résidence)
apparaissent aussi parmi les cinq postes les plus inflationnistes
dans toutes les régions, sauf la Patagonie, avec la plus basse
densité humaine de tout le pays.
Les titreurs n'hésitent pas à user des grands thèmes
de l'extrême-droite occidentale avec cette question
sur la décadence du pays !
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Tout cela nous donne un taux
interannuel de 55,1 %, soit déjà beaucoup plus que celui
laissé par Mauricio Macri lorsqu’il a quitté la Casa Rosada le 10
décembre 2019, à une époque de calme plat pour l’inflation
internationale, et un cumul depuis le 1er janvier de
16,1 % (pour un trimestre).µ
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Récemment, le gouvernement
argentin a conclu, à un prix intéressant, un accord de fourniture
de gaz avec la Bolivie pour voir venir l’hiver (c’est dans deux
mois). Par ailleurs, le pays est producteur de pétrole mais ne
parvient pas à satisfaire l’ensemble du marché, en particulier la
demande du transport de marchandises comme en témoigne la une de La
Nación de ce matin, qui se délecte en soulignant à chaque fois
les difficultés qui surgissent devant le gouvernement (de gauche).
L'info est bien en une (tout en haut) mais cette fois-ci,
le journal a préféré titrer sur une rencontre de parlementaires
européens et latino-américains à dominante poutinienne
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Le contexte international
n’épargne donc pas l’Amérique du Sud, même si un pays comme
l’Argentine, producteur de céréales, de viande, de lait et de
fruits, devrait pouvoir, dans un proche avenir, capter des parts de
marché que l’Ukraine ne pourra pas couvrir. Une rente juteuse qui
s’annonce pour le patronat agraire plus que pour l’ensemble du
pays : fraude fiscale, dissimulation de capitaux dans les
paradis fiscaux et intérêts privés à la manœuvre.
Pour aller plus loin :
lire l’article de Clarínlire l’article de La Nación, qui gratifie cette fois-ci encore ses lecteurs de ses propres graphiques (ceux de l’INDEC sont pourtant plus parlants)
lire le rapport de l'INDEC