Grâce à cette collaboration, les clients d'American Express sont invités à ouvrir un compte sur la plate-forme de gestion financière INVEST qui leur est dédiée et qui est une déclinaison de la solution de robot-investissement standard de Vanguard. Les conditions d'accès et de fonctionnement sont relativement classiques, avec un parcours d'entrée en relation commençant par un questionnaire de profilage et d'appétence au risque, un minimum de dépôt de 10 000 dollars et des frais plafonnés à 0,50%.
Le petit plus (?) de l'établissement traditionnel est matérialisé par la possibilité d'obtenir un entretien de 30 minutes avec un professionnel afin d'affiner les objectifs d'épargne et les stratégies de pilotage du portefeuille. Les clients ayant engagé un montant supérieur à 100 000 dollars disposent, quant à eux, d'une option de conversations illimitées avec les experts. Cette pratique pose toutefois question alors que les acteurs nativement « digitaux » ont tendance à ne mettre aucune restriction aux contacts téléphoniques.
En revanche, quelques vrais avantages sont réservés aux utilisateurs d'American Express. Outre la gratuité durant les 90 premiers jours, ils bénéficient de points sur leur compte de carte, utilisables comme toutes les récompenses collectées sur leurs achats habituels (y compris leur transfert vers les hôtels et voyagistes affiliés), en proportion du niveau moyen annuel de leurs actifs (à partir de 50 000 dollars, tout de même !).
L'initiative d'American Express représente un complément intéressant à sa précédente aventure expérimentale avec BodesWell. Cette dernière vise à promouvoir la planification financière à 360° entièrement automatisée auprès d'une population d'américains moyens, non éligible à un service de haut de gamme, tandis que, avec Vanguard, elle introduit une approche mieux adaptée à ceux qui, sans être réellement fortunés, possèdent un patrimoine significatif, leur ouvrant la porte d'un accompagnement personnalisé.
En dépit de son positionnement optimal, INVEST ressemble, sous son incarnation actuelle, à une simple opération de marketing et manque de la sorte une opportunité extraordinaire. À l'ère de l'émergence de la finance enfouie, se contenter de promouvoir le produit d'un tiers, assorti de quelques privilèges originaux, paraît en effet résolument anachronique (et tellement conforme aux vieilles méthodes d'American Express !). La mise en place d'une logique disruptive de gestion de patrimoine intégrée au cœur de l'expérience du porteur de carte serait infiniment plus pertinente et convaincante !