Cette large étude de cardiologues de l’UT Southwestern Medical Center alerte : un score calcique coronaire (CAC : coronary artery calcium) élevé, et un taux de lipoprotéine A Lp(a) élevé, augmentent considérablement et irrémédiablement le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral (AVC).
2 repères majeurs, déjà bien documentés, comme associés au risque de maladie cardiovasculaire mais qui trouvés ensemble, induisent bien plus qu’un double risque. L’étude, publiée dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC) souhaite sensibiliser la communauté médicale à cet effet délétère et synergique, et espère améliorer ainsi la prévention précoce des crises cardiaques.
L’équipe texane, avec des collègues de l’université d’Emory (Atlanta) mène ici une étude multicentrique qui aboutit à un lien significatif entre des niveaux élevés de ces 2 marqueurs majeurs et l’incidence de ces événements cardiovasculaires. « Ces données vont permettre d’accélérer le développement de traitements conçus spécifiquement pour ce groupe à risque très élevé » explique l’auteur principal, le Dr Parag Joshi, cardiologue, membre du Clinical Heart and Vascular Center de l’UT Southwestern.
Parmi les données à retenir :
environ 1 personne sur 6 dans les pays a un taux élevé de Lp(a),
un type de mauvais cholestérol dont les niveaux sont en grande partie déterminés par les gènes ;
- quant au score calcique coronaire, c’est un marqueur dose-dépendant des dépôts de plaque autour du cœur.
- les participants ayant une Lp(a) élevée et un CAC élevé présentent un risque de crise cardiaque ou AVC de 22 % sur 10 ans vs 10 à 15 % moyen sur 10 ans chez les personnes exemptes de ces marqueurs ;
- une Lp(a) élevée + un CAC élevé sont associés au risque le plus élevé de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral sur 10 ans ;
- une Lp(a) élevée et un CAC nul : le risque de crise cardiaque et d’AVC sur 10 ans reste faible lorsque le CAC est nul, même si la Lp(a) est élevée ;
- une Lp(a) faible et un CAC élevé sont associés à un risque de crise cardiaque ou d’AVC sur 10 ans supérieur à la moyenne, mais inférieur à celui associé à une LP(a) élevée et à un CAC élevé combinés.
La Lp(a) constitue ainsi un biomarqueur précieux pour le dépistage précoce du risque de crise cardiaque. Un dépistage primaire pourrait ainsi prendre en compte une Lp(a) élevée, une prise en charge personnalisée reposer sur une thérapie de réduction de la Lp(a) chez les patients avec un CAC élevée.
Enfin, selon 2 grandes études de cohortes citées par les chercheurs, il existe une forte connexion Lp(a) et CAC chez les patients à risque cardiovasculaire.
Source: Journal of the American College of Cardiology (JACC) Mar 2022, 79 (8) 757–768 Independent Association of Lipoprotein(a) and Coronary Artery Calcification With Atherosclerotic Cardiovascular Risk
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Équipe de rédaction SantélogAvr 10, 2022Équipe de rédaction Santélog