Aujourd’hui, ce n’est pas d’une exposition dont je vais vous parler. (Avril 2022)
C’est d’un projet. Un projet que mon mari et moi montions pièce par pièce depuis plus de six mois. Et, aujourd’hui, nous sommes obligés de l’abandonner. Le rêve est mort.
Nous avions l’intention d’acheter un local à Dijon pour y accueillir les expositions d’artistes plasticiens. Ceux-ci, nous le savons, ont très peu d’espaces, dans la proche région, pour montrer leur travail. Même si la Ville de Dijon, avec beaucoup de bonne volonté, leur en propose généreusement plusieurs, mais pas toujours appropriés.
Notre souhait était d’ouvrir une Galerie d’art à but non lucratif. Nous avions déniché un lieu idéal en plein Dijon. Les volumes, la lumière, la surface…
Nous nous projetions déjà dans ce lieu. J’imaginais déjà tel ou tel artiste y installer son travail. Nous étions conscients que le chemin à parcourir jusqu’à la première expo serait long et chaotique. Mais nous nous sommes engagés sur ce chemin la fleur au fusil! Les démarches ont commencé. Les rendez-vous. Les mails. Les coups de fils. Les devis. Les demandes. Les attentes. Les formulaires. Les refus. Les réunions…
Mon mari, surtout, s’était attaqué à l’administratif. Moi, je suivais le processus comme je pouvais… Et je remplissais un carnet d’idées, d’adresses, de noms, pour l’avenir de la Galerie. Nous parlions peu de notre projet autour de nous. Prudents. Seul un petit noyau de connaissances était au courant. Et nous nous faisions un peu aider (mais certain professionnel pas forcément au top…). Plusieurs fois notre moral a chuté! Très bas! Mais nous remontions la pente rapidement.
En dernier lieu, nous avons rencontré trois personnalités de la mairie de Dijon et de la Métropole. Formidables d’écoute, de compréhension et de soutien… Mais malgré leur bonne volonté, les bâtons dans les roues sont restés accrochés… Et l’échéance du compromis de vente approchait, nous avions pris contact avec ces personnes-là, hélas, un peu tardivement, nous n’avions plus le temps d’espérer et d’attendre une solution.
Deux obstacles, surtout, ont fait capoter l’affaire:
-Les contraintes démesurées et très rigides de l’accès PMR (personnes à mobilité réduite) pour ce local ouvert au public. [nous étions bien entendu déterminés à accueillir les personnes à mobilité réduite dans notre galerie, mais les conditions réclamées dépassaient l’entendement….et notre budget.]
-La copropriété, qui a finalement refusé de dialoguer avec nous, alors que nous avions besoin de certaines autorisations (PMR, sorties de secours etc…)
Vidés de notre énergie, tristes et amers, nous ne sommes pas prêts de recommencer une telle expérience. Nous avons été confrontés à l’absurdité et à la médiocrité, à la petitesse et à la bêtise. L’ampleur de notre déception tient, non seulement à notre propre échec, mais à la constatation que beaucoup de ceux qui veulent avancer, faire, créer, bouger……… sont muselés, empêchés, entravés…….. Admiration à ceux qui parviennent malgré tout à réaliser leur projet!
Mais il faut dire que l’art, et la culture en général, n’ont pas bonne presse. « Non essentiels » , n’est-ce pas!!! Eh ben, si! L’art est essentiel à notre liberté, à notre équilibre mental, à notre survie …
Merci donc à nos artistes !
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