En prolongeant à Nancy contre toute attente, le latéral droit marocain Michael Chrétien a surpris son monde à commencer par Pablo Correa qui se retrouve avec trois joueurs pour un poste. Mais Jean Calvé le prend bien... Pas de soucis...
Marocain, mais né à Nancy le 10 juillet 1984, Michael est un jeune garçon peut-être un peu turbulent et se retrouve dès l'âge de 5 ans dans le club de Vandoeuvre. L'ancien International tricolore Yannick Stopyra, qui a marqué l'histoire du FC Sochaux Montbéliard, le repère et le fait intégrer son centre de préformation, à Madine, à la fin des années 1990. catalogué comme un joueur technique plutôt que physique, il ne retient pas vraiment l'attention de la Ligue 1, mais qu'importe le club de son coeur, Nancy, lui propose d'y venir achever sa formation et de jouer avec la CFA. En cette fin d'année 2002, l'ASNL connaît de grosses difficultés sportives. Moussa Bezaz, l'entraîneur de l'époque préfère ménager ses cadres et titularise Michael en Coupe de la Ligue face à Châteauroux, c'est son premier match avec les professionnels. Ses débuts son convaincants et vue que la situation nancéenne est compliquée en Ligue 2 (ils finissant la saison 2002-2003 à la 15è place), le jeune joueur de 19 ans est un des principaux gagnants de l'arrivée sur le banc de Pablo Correa avec 21 matches au compteur en fin d'exercice.
Gagner sa place avec Pablo Correa.
Pourtant ce n'est qu'en février 2004 qu'il signe son premier contrat professionnel ! Symbole de la renaissance du chardon, Michael Chrétien est de la campagne 2004-2005 qui apporte la montée en Ligue 1 et le titre de champion de Ligue 2. L'apprentissage du haut niveau est rude avec un match inaugural ponctué par une défaite 1-0 face à l'AS Monaco à Marcel Picot (un but d'Olivier Kapo). 4,5 dans l'Équipe en ayant reçu un carton rouge en toute fin de match (alors qu'Éli Kroupi s'était déjà fait sortir), c'est bien payé !
N'encaissant que 37 buts durant l'exercice, le promu anime le championnat (colle un 6-0 à Rennes), finit le champion dans un fauteuil (12è) et trouve même le moyen de remporter une Coupe de la Ligue, particulièrement délaissée cette année-là, face à l'OGC Nice (2-1). Chrétien fait lui des kilomètres en Ligue 1 et comme il paraît qu'il « faut avoir 100 matches en Ligue 1 pour un joueur de Ligue 1 » (Guy Roux), ce n'est pas du luxe.
La saison 2006-2007 est encore mieux. Européen, l'ancien promu bat Schalke 04 au premier tour de la Coupe UEFA et accompli le plus gros de l'opération maintien à la fin des matches allers (29 points). Chrétien inscrit son premier but en Ligue 1, connait sa première sélection avec son pays : Le Maroc. Plus fort encore, la saison dernière, deux saisons après avoir quitté la Ligue 2, l'ASNL est leader du championnat entre la 5è et la 9è journée. Du coup, un latéral droit assez offensif dans un club peu huppé qui truste les premières places de la Ligue 1, ça ne va passer inaperçu bien longtemps.
Quand Nancy devient trop petit... puis non en fait.
À l'issue de cette saison 2007-2008, Michael Chrétien est nommé dans l'équipe type de la Ligue 1 sur le blog coupfranc.fr (plus honorifique sur France2foot désolé) et ne manque pas de propositions pour un avenir meilleur loin des chardons et des fantômes de la famille Platini. Des demandes de renseignements aux offres concrètes, il ne reste que le Betis et le FC Séville. En tout cas, le 28 juillet dernier, le joueur annonçait clairement son « envie de quitter le club... j'essaie de faire le forcing pour que l'on me laisse partir ». Le Président Rousselot accepte le départ de son protégé (si possible à l'étranger) mais annonce la couleur : « Chrétien n'est pas donné ». Des offres de 4 et 5 millions d'euros sont refusées. Si Puygrenier part à St-Petersbourg pour 6 millions d'euros, Rousselot estime céder le contrat du joueur pour 8 millions d'euros.
Poker menteur ou pas, Pablo Correa s'est fait à l'idée de perdre le joueur et a dès les premières heures du mercato estival fait signer libre le manceau Jean Calvé. Dans l'idée de le faire jouer à la place du marocain. Mai voilà sans un challenge sportif réellement intéressant, Chrétien préfère prolonger à Nancy et met Pablo Correa dans une situation délicate, même le premier à devoir tirer la gueule, Jean Calvé, le prend plutôt bien face caméra : « Pour moi, ça ne change rien puisque lorsque je suis arrivé, il était encore là ». L'ancien Manceau nous sert juste derrière le couplet de la « concurrence qui aide à progresser ».
À avoir un joueur qui a signé pour jouer et un autre qui prolongé faute de mieux, le tout au même poste : On a vu des crises de vestiaires pour moins que ça !