Dans la V ème république, la politique étrangère et la défense sont traditionnellement du domaine réservé du chef de l’Etat. La réforme constitutionnelle avalise la disparition fonctionnelle du Premier Ministre tout en maintenant l’irresponsabilité du chef de l’état. Celle du Renseignement (cf AFP-Google) centralise toutes les orientations et données dans les mains du chef de l’état.
Dans la suppression de la publicité pour les chaînes télévisées publiques, on a vu comment les décisions relatives à la Culture échappaient totalement au ministère concerné.
On a pu constater, avec la valse des magistrats qui a suivi l’élection présidentielle comment la justice était instrumentalisée. Il n’est qu’à suivre l’impunité garantie aux combines des Hauts de Seine pour s’en convaincre. Les modifications opérées dans la composition du CSM par la réforme constitutionnelle (cf. Libération ) vont encore davantage dans le sens de son instrumentalisation.
Côté média, l’annonce, par notre Président, de sa volonté de nommer les responsables des chaînes et radios publiques va dans le sens d’un contrôle politique encore plus étroit du droit à l’information.
Parallèlement, les fichiers scolaires qui se mettent en place ont provoqué de saines réactions à Toulouse. Ils ne sont rien à côté des dangers d’Edvige (cf. LibéLyon).
Le charcutage électoral qui se prépare, notamment pour renforcer ma main-mise de la droite sur le Sénat (formellement représentant les collectivités locales qui sont pourtant très majoritairement à gauche) annonce que cette majorité entend, avant tout, rester au pouvoir et par (presque) tous les moyens.
Bref, on pourrait continuer longtemps une énumération mettant en évidence que notre République change insensiblement de nature et que notre démocratie ressemble tous les jours un peu plus à une monarchie élective.
Les Français ne semblent pas s’en rendre compte, les socialistes non plus. Nous risquons de nous réveiller, insensiblement et très bientôt, avec la bouche pâteuse.