Il y avait longtemps que je n'avais foulé les chemins de ce magnifique parc. J'avais appelé ma grand-mère pour lui dire que nos visites mensuelles dans ce lieu magique m'avaient impressionnées (jusqu'à la moelle!).
Je me suis rendue compte ce week-end qu'il avait aussi façonné mon imaginaire.
Je déambulais dans la roseraie avec une vitesse d'escargot. Enfin un escargot, non, plutôt un nez sur pattes, passant d'une rose à l'autre, humant et découvrant si la couleur avait ou non une importance sur l'odeur, découvrant si je préférais le velouté pourpré, le velours duveteux, les simples, doubles ou pleines... préférant les rouges sombres et les roses... à cette époque.
J'ai aimé voir se construire le jardin de mon ex-belle famille. Elle s'informait, recherchait, plantait, coupait ses rosiers et moi j'ai adoré déambuler dans son minuscule univers parfumé. P., maman de X., sera toujours associée au Parc de Bagatelle et à ses roses.
L'orangerie et mon amour pour les agrumes, au point de ne vouloir que ce type d'arbre comme "sapin de Noël".
Je regardais la maison et son jardin potager sans remarquer quelques similitudes avec celles dont je rêve encore aujourd'hui.
Je rêvais de toucher, caresser, polir les statues de sphinx sans savoir que la mythologie prendrait des proportions importantes dans mes intérêts.
Je courrais sous les cascades, je grimpais aux marches et aux rochers. J'allais admirer les poules d'eau, les canards (aux magnifiques col-verts et transparentes canes). Je m'extasiais devant les paons.
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Nous y avons été, le charme a opéré.
Nous avons cherché Kévin, nous en avons trouvé une multitude. Nous avons cherché les femelles pour se rendre compte, à la fin de notre balade, qu'elles se jouaient peut-être de nous en étant perchées, dans les arbres.