Empruntant son titre à la célèbre chanson interprétée par Judy Garland dans le film Le Magicien d’Oz en 1939, ce récit autobiographique et très intime, nous emmène au début de cet arc-en-ciel, devenu le symbole de la révolution homosexuelle et de la communauté LGBT.
C’est en 1976 que Jacques Joly, alors marié à Lucie, qu’il a épousé dix ans plus tôt, et papa de la petite Constance, fait son coming-out. Même si l’homosexualité est encore totalement taboue à l’époque, il ne parvient plus à faire semblant et s’autorise enfin à aimer les hommes. Ce ne sera malheureusement qu’une première barrière à franchir car en 1981, les premiers cas de sida se révèlent en France, condamnant les séropositifs à mourir encore un peu plus isolés du reste de la société… Ce n’est d’ailleurs que peu avant sa mort que Constance apprendra la vérité concernant cette maladie que son père tentera de cacher jusqu’au bout.
C’est armé de suffisamment de recul et dans le désordre que l’autrice remonte le fil de ses souvenirs, dressant progressivement le portrait de ce père aimant et surtout très courageux, d’abord d’avoir révélé son attirance envers les hommes à une époque où cela était synonyme d’exclusion sociale et de condamnation publique, puis d’avoir subi dans le silence cette maladie couverte de honte. À coups de chapitres courts, elle exprime non seulement le besoin viscéral de se remémorer son père, mais elle restitue surtout une époque où les couleurs de l’arc-en-ciel étaient encore fort sombres.
« Over the Rainbow » est le cri d’amour d’une enfant à ce père disparu trop tôt, accompagné d’une regard plein de justesse sur une époque où le prix à payer pour assumer sa différence était terriblement élevé…
Over the Rainbow, Constance Joly, Flammarion, 192p. 17€
Ils/elles en parlent également : Eve, Anthony, Juju, Cannetille, Bénédicte, Audrey, Domi, Syboulette, Brice, Elodie, Joëlle, Anita, Cléo, Nat&Rose, Catherine, Kitty, Marie, Cécile, Roselyne, Miss Chocolatine, Maman Nature, Marion, HC Dahlem, Mon petit carnet de curiosités, Le tourneur de pages, Ghislaine et Jean-Paul, 68 premières fois
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