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Test du HTC Touch Diamond

Publié le 08 août 2008 par Clandestino

Introduction

Longtemps inconnu du grand public et cantonné dans l'ombre d'autres constructeurs, le taïwanais HTC s'est depuis quelques années taillé une réputation d'acteur incontournable dans le monde des terminaux mobiles communiquants, plus connus sous les termes "PDAphones" ou "Smartphones". En proposant une gamme d'une extrême richesse et des produits simples mais performants, le géant asiatique s'est acquis la confiance d'une large frange du marché.

Disponible en magasins depuis quelques semaines, le Touch Diamond est le premier représentant de la nouvelle génération "Touch". Dernier-né d'une série désormais bien connue, il intègre tous les aspects communicants du moment (3G, HSDPA, Wifi, Bluetooth, GPS/APGS...) et marque également le retour du constructeur aux terminaux à écran VGA.

Caractéristiques Techniques

  • Processeur Qualcomm MSM7201A à 528MHz
  • 192 MB de RAM et 256 MB ROM
  • 4 GB de stockage NAND (non extensibles)
  • Windows Mobile 6.1 Professionnel
  • Interface utilisateur exclusive HTC "TouchFLO 3D"
  • Ecran VGA (480 x 640) de 2.8" avec capteur de luminosité
  • GSM/GPRS/EDGE/UMTS/HSDPA/HSUPA (jusqu'à 7.2 Mbit/s)
  • Bluetooth 2.0 EDR
  • Wifi B/G
  • Puce GPS Qualcomm avec A-GPS
  • Accéléromètre
  • Appareil photo 3 megapixels avec autofocus
  • Dimensions : 51mm x 99mm x 10,7mm
  • Poids : 110g
  • Batterie Li-Ion/polymère de 900mAh

Malgré une fiche technique aussi impressionnante, HTC se permet le luxe de diminuer l'encombrement de son Smartphone par rapport à la génération précédente des "Touch". Malheureusement cela implique un sacrifice au niveau de la batterie qui n'affiche plus qu'un inquiétant 900mAh. Voyons maintenant si, derrière ces caractéristiques alléchantes, ne se cachent pas d'autres mauvaises surprises...

Visite Guidée

Au premier coup d'oeil, le HTC Diamond apparaît comme un objet exceptionnel. Avant même de l'allumer, on ne peut s'empêcher d'admirer ses lignes nettes et précises, sa coque noire brillante et son design épuré. Le dos de l'appareil est habillé de multiples facettes et lui confère un look qui n'est pas sans rappeler la gamme "Prism" de Nokia. Mais cette marque de distinction possède également son revers : le Diamond pourrait être perçu comme trop "tendance" avec le risque que cela comporte : ne faire qu'une saison et (trop ?) rapidement devenir démodé.

Lors de la première prise en main, on se surprend à affermir sa prise, tant l'appareil est léger. C'est également à ce moment que l'on remarque que la qualité des plastiques utilisés est franchement en deçà de ce qu'on est en droit d'espérer pour un appareil de ce niveau. Au toucher, l'ensemble fait plutôt "cheap", et les ajustements ne sont pas parfaits. Après quelques jours d'utilisation, nous avons noté du jeu dans certains mécanismes (boutons, ancrage du port mini USB). Enfin, gare aux traces de doigts, que le noir brillant de l'appareil ne manquera pas d'attirer.

Autre grief : la coque arrière. Bien que l'aspect esthétique de cette coque facettée soit indéniablement du plus bel effet, elle n'assure pas une stabilité suffisante au téléphone, qui dès lors se met à voyager sur votre bureau quand il reçoit un appel en mode vibreur !

Le Diamond présente quatre boutons sous un écran parfaitement intégré dans la coque : une touche "accueil" qui pointe vers la page d'accueil du TouchFLO 3D, un bouton "retour arrière" qui vous ramènera – fort logiquement – une étape en arrière, et les traditionnelles touches permettant de décrocher et de raccrocher pour gérer les appels. Ces quatre touches entourent un pavé directionnel faisant également office de bloc de navigation par le biais d'une molette circulaire dotée d'un détecteur de proximité. Tout ce petit monde est éclairé par une LED blanche du plus bel effet. Classe !

Le combiné dispose également de deux touches dédiées au volume sur la tranche et d'une touche d'allumage/extinction sur le dessus. Dans l'ensemble, ces boutons répondent plutôt bien, même s'il vaut mieux étre doté de doigts longs et fins. Tout au plus notera-t-on une course très courte pour les boutons de volume et de mise sous tension, mais rien de dramatique.

A la base, on retrouve le connecteur mini USB, servant à la fois au rechargement, à la connexion avec un ordinateur et au branchement d'un casque. On regrettera comme d'habitude cette configuration qui pénalise l'utilisateur dans son choix d'un casque de meilleure facture, celui fourni d'origine étant franchement dispensable. En outre, quand le téléphone est en charge, la lecture audio est impossible, à moins de passer par un adaptateur tiers.

Outre ce défaut récurrent de la connectique, on regrettera également l'absence de slot pour carte d'extension mémoire. A l'instar de l'iPhone, dont il se présente clairement comme un concurrent direct, le Diamond ne peut voir sa mémoire interne de 4 GB étendue. Or, ces 4 GB seront rapidement saturés – surtout quand la concurrence propose désormais 8 Go ou 16 Go. Cette limitation gênante interdira également l'installation d'un des nombreux logiciels de navigation GPS dont les cartes sont fournies exclusivement... Sur carte mémoire !

Tout comme nombre de ses cousins, le Diamond embarque une puce GPS. Il s'agit toujours de la puce Qualcomm qui équipe déjà plusieurs membres de la famille (TyTN II, Trinity, Touch Cruise, ...). On aurait bien sûr préféré une SirfStar III. L'accrochage des satellites sera grandement facilité par la fonction A-GPS, et la puce elle-même offre une sensibilité de bonne facture dans des conditions "standards". En ville, cependant, au milieu des "canyons urbains", elle a tendance à perdre le signal un peu trop souvent.

Cette dernière critique s'applique également à la réception 3G. En utilisant le réseau Proximus (réputé pour sa couverture), il arrive régulièrement que le téléphone se mette à décrocher. Il suffit parfois de se déplacer de quelques dizaines de centimètres pour retrouver le signal. Aux dernières nouvelles, HTC aurait corrigé le tir en mettant à disposition des utilisateurs une nouvelle ROM.

Enfin, même si l'on aurait apprécié un écran qui prenne un peu plus ses aises (2,8 pouces contre 3,5 pour l'iPhone), on ne peut que saluer la très bonne qualité de l'affichage VGA (640 x 480 pixels). Les couleurs sont belles et lumineuses, les détails nets, le rendu clair et facile à lire.

Le Diamond offre son lot de nouveautés et d'exclusivités qui visent à faciliter grandement la vie de son utilisateur. Par exemple :

  • Vous pouvez allumer le téléphone en retirant le stylet de son logement
  • Pendant une communication, retirer le stylet de son logement ouvrira une note
  • Une petite vibration vous indiquera que votre correspondant à décroché
  • En réunion, retournez le PDA face contre la table pour le passer en mode silence
  • Quand vous le connectez sur un PC, l'appareil vous proposera de choisir entre lancer ActiveSync ou être utilisé comme une clef USB

L'offre Logicielle : TouchFLO 3D

Propulsé par la dernière version de l'OS mobile de Microsoft, le Diamond propose avant tout une superbe interface utilisateur, développée en interne par le constructeur. N'ayons pas peur des mots : TouchFLO 3D est (visuellement) une vraie petite merveille. Cette surcouche au système d'exploitation, qui se présente comme un plug-in "today" en plein écran, offre un accès aisé aux principales fonctions de l'appareil : contacts, calendrier, tâches, messagerie, SMS, météo, musique, albums photos et vidéo, internet, applications et réglages, le tout à travers des graphismes clairs et agréables.







Mais hélas...

Si le concept de base avait tout pour plaire, en pratique c'est tout autre chose : TouchFLO 3D est lent, manque cruellement de réactivité, et se bloque parfois pendant plusieurs secondes d'affilées. C'est d'autant plus étonnant que la puissance du processeur semblait avoir été prévue pour encaisser la charge nécéssaire. Dans les faits, au bout d'une quinzaine de minutes, nous nous sommes surpris à nous diriger vers les réglages de l'appareil pour trouver comment désactiver le plugin. C'est dommage, car cette technologie avait tout pour séduire. Malheureusement, "belle interface" ne rime pas forçément avec "ergonomie", ce dont nous avons fait l'expérience. Utiliser TouchFLO revient à passer la majeure partie de votre temps à scroller de gauche à droite pour accéder à une fonction. De même, l'accès aux différentes fonctionnalités nécéssite un nombre ahurissant de "clics". Au final, c'est plus énervant qu'autre chose, et passés les premiers moments de ravissement, cela devient franchement agaçant. Un (très) gros bémol donc, malgré les quelques corrections présentes dans la mise à jour fournie par le constructeur dans la dernière ROM mise à la disposition des utilisateurs.

Adieu Internet Explorer, bonjour Opera !

Surprise de taille : HTC a décidé de faire l'impasse sur le sempiternel Internet Explorer et lui a préféré Opera Mobile, qui nous est ici fourni dans sa toute dernière version, la 9.5. Développée conjointement par le constructeur taïwanais et l'éditeur norvégien, cette version a été spécifiquement pensée pour une exploitation optimale sur le dernier-né d'HTC, et cela se sent. L'utilisation est incroyablement intuitive, le scrolling répond avec précision et rapidité, le zoom par la molette tactile est bluffant d'efficacité, et – cerise sur le gâteau – la gestion de l'accéléromètre est intégrée, permettant de basculer l'affichage lorsque vous tournez le PDA. Le navigateur digère à peu près tout ce qu'on lui donne en pâture, à l'exception du Flash que nous n'avons pas étés en mesure de faire fonctionner. Tout au plus pourra-t-on noter quelques ralentissements ponctuels, mais HTC signe ici une énorme évolution par rapport à Internet Explorer, frappé plus que jamais d'obsolescence.

Windows Mobile 6.1

Pour le reste, le Diamond embarque les traditionnelles applications fournies en standard avec Windows Mobile 6.1, plus quelques petits extras fournis par HTC. Au menu, donc : Office Mobile, Outlook, et le panel habituel des utilitaires. La machine virtuelle JAVA est signée Esmertec, qu'HTC privilégie désormais au détriment du vieillissant Intent. Un lecteur de podcast et de flux RSS est également de la partie.



Une offre logicielle de qualité

Au chapitre de la détente, on notera la présence de "Teeter", un jeu original exploitant l'accéléromètre du Diamond, et qui consiste à diriger une bille sur des parcours semés d'obstacles en bougeant physiquement le téléphone – c'est l'occasion de se rendre compte que l'accéléromètre répond avec souplesse et précision. HTC a également ajouté un album photo plus performant et quelques utilitaires de son cru, comme par exemple le "MP3 Trimmer" qui vous permettra de créer des sonneries réutilisables à partir de vos morceaux de musique préférés. Enfin, le constructeur propose un client YouTube d'excellente facture, qui vous offre un accès direct à l'immense bibliothèque de vidéos du site bien connu, à condition de disposer d'un accès 3G ou Wifi (attention à la facture !).



Le PDA intègre également un récepteur FM. Celui-ci requiert l'utilisation d'un kit piéton qui fera office d'antenne. Mais le logiciel autorise la bascule du son sur le haut parleur malgré la connexion du casque. Si l'interface est assez jolie, on ne s'étonnera pas que les fonctions soient basiques, et qu'on ne puisse pas enregistrer ce que l'on écoute. De plus la sensibilité assez moyenne ne permet pas toujours une écoute confortable en déplacement.

Le GPS : en demi-teinte

Le Diamond est doté d'une puce GPS Qualcomm dont nous avons déjà parlé plus haut. Cette puce étant compatible A-GPS, HTC fournit fort logiquement un utilitaire permettant de télécharger les éphémérides A-GPS. Par contre, grosse déception, aucun logiciel de navigation n'est fourni, même pas en version d'essai. Il vous faudra passer par le portefeuille pour acquérir un package complémentaire comme Tomtom, iGo, Garmin ou Via Michelin, tout en gardant à l'esprit que toutes les solutions ne conviendront pas, la faute en incombant principalement à l'absence de port d'extension Mini/MicroSD, souvent nécessaire pour lire les cartes fournies sur ce type de support. Autre possibilité, vous équiper de Google Maps.

L'APN : ergonomie à revoir !

Le Diamond dispose d'un APN de 3 megapixels, avec autofocus, qui délivre des images claires et bien contrastées. Sans faire de miracle, le capteur propose des couleurs assez juste et ne tombe pas dans les pièges habituels (ombres, bruit, ...). L'interface du logiciel de l'APN reste dans la lignée de la génération précédente et ne s'offre qu'un léger lifting graphique pour coller à l'ensemble. Hélas, côté ergonomie, l'absence d'un bouton matériel dédié à la prise de photo se fait cruellement sentir. Présent sur tous les anciens modèles, on ne peut que regretter qu'HTC ait décidé de le retirer pour une raison qui nous échappe. De ce fait, il est quasi impossible de prendre une photo en moins de 10 secondes. Autant pour la spontanéité...

Autonomie : là où ça fait très mal

Reste le point qui nous a le plus déçus : l'autonomie. Pour faire fonctionner tout ce petit monde, alimenter le GPS, le Wifi, le Bluetooth, le superbe écran VGA et le processeur cadencé à 528Mhz, HTC ne nous a donné qu'une batterie Li-Ion/polymère de 900mAh. Autant dire, rien. En utilisation "normale" (une quinzaine de coups de fil, un peu de wifi, un peu de surf et de YouTube en 3G, une demi-heure de GPS, quelques morceaux de musique et de mails), on atteint péniblement une journée complète.

Attendez-vous donc à devoir soit recharger l'appareil quotidiennement, soit à faire l'impasse sur les fonctions les plus gourmandes (GPS, 3G, Wifi). C'est d'autant plus incompréhensible que rien n'empêchait le constructeur de doter son téléphone d'une batterie plus puissante, au prix que quelques grammes supplémentaires. Pour preuve, la déclinaison "pro" du Diamond, le Touch Pro, sera fourni d'office avec une batterie de 1500mAh. Pire, à peine le Diamond officiellement lancé, le Taïwanais a annoncé la disponibilité prochaine d'une batterie "haute capacité" de 1650mAh... Qui fera prendre un bon demi-centimètre d'embonpoint au PDA. Cherchez l'erreur ! Quoiqu'il en soit, cet (énorme) point négatif risquera d'en faire hésiter plus d'un...

Faut-il acheter un Touch Diamond ?

Au final, notre impression est plutôt mitigée. Sur le papier, le Diamond apparaît comme le téléphone parfait, le compagnon communiquant par excellence. Dans les faits, on a trop souvent l'impression d'un bâclage, comme s'il avait fallu mettre l'engin sur le marché coûte que coûte, pour concurrencer à tout prix l'iPhone 3G, quitte à laisser les premiers acquéreurs essuyer les plâtres. C'est une chose à laquelle HTC ne nous avait pas habitués, et qui nous a surpris.

Attractif, le Diamond l'est certainement. Mais il n'est pas exempt de (gros) défauts. La durée de vie de la batterie, la lourdeur de l'interface TouchFLO 3D, l'absence de logiciel de navigation en standard, la qualité globale de fabrication, sont autant de facteurs qui nous laissent l'impression d'un produit pas tout à fait terminé. Pour un logiciel, on parlerait de "beta". Reste à espérer que le géant asiatique saura rapidement corriger le tir et se recentrer sur sa compétence première, qui reste de nous proposer des produits étonnants, attractifs et bourrés de bonnes idées.

Alors, faut-il acheter un Diamond ? Si vous ne jurez que par les derniers gadgets tendances, que vous voulez un objet beau à défaut d'être fonctionnel, que votre seule ambition est de faire pâlir de jalousie ceux de vos amis qui vous cassent les pieds avec "iPhone par-ci, iPhone par-là", alors oui. Achetez un Diamond. Si par contre vous cherchez un appareil fiable, bien conçu, si la perspective de vous balader avec une alimentation en permanence vous hérisse, si l'idée de devoir attendre plusieurs secondes entre l'appui sur l'écran et l'éxécution de l'action demandée vous inssuporte, alors non. N'achetez pas de Diamond. Ou du moins, pas tout de suite. Laissez-le faire sa maladie de jeunesse. Car tôt ou tard, vous aussi viendrez à y succomber. Ou alors, si vous pouvez l'attendre, patientez jusqu'à l'arrivée du Touch Pro, qui promet d'être une autre petite merveille.

Le HTC Touch Diamond est en vente au prix moyen de 549€ sur le net et dans la majorité des magasins spécialisés.


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