La créatrice de Dix Pour Cent lance enfin sa première création originale pour Netflix et Drôle est … une réussite. C’est à la fois différent de ce que l’on a pour habitude de voir dans le monde des séries françaises et en même temps quelque chose qui pourra parler à tout le monde. Fanny Herrero veut ici nous faire passer un bon moment avec des jeunes comédiens de la scène du stand-up et pour une fois, ils sont tous mis en avant de façon intelligente. Drôle ne cherche pas forcément qu’à nous faire rire mais aussi à nous montrer les travers de cette profession pas toujours rose pour ceux qui veulent percer. Nous suivons ici quatre personnages (Nezir, Aïssatou, Bling et Appoline), tous à différents stades de leur carrière. Bling a réussi, Aïssatou vient de faire un million de vue et commence sa carrière alors que d’autres sont au point mort à la recherche d’une occasion. On retrouve ici une série chorale, un peu comme était structurée Dix Pour Cent. Fanny Herrero nous permet donc de retrouver une mécanique familière pour nous conter un récit totalement différent.
Des jeunes comédiens essayent de se faire une place dans le milieu du stand-up parisien. Après s'être consacrée à sa vie de famille, Aïssatou revient sur la scène du "Drôle Comedy Club" pour confronter ses derniers sketchs devant le public. Elle est épaulée par Nezir, lequel peine à joindre les deux bouts. Ex-star du stand-up, Bling, quant à lui, traverse une mauvaise passe. Confrontés à une concurrence redoutable, doivent-ils jeter l'éponge ou persévérer ?
Si la dynamique reste la même que sa grande soeur, créant un univers un brin prévisible par moment, cela n’enlève en rien au charme de la série. Drôle est drôle et en même temps attachante. On se laisse prendre aux pérégrinations de tous, des hauts et des bas de chacun afin de nous plonger dans les affres de ce métier. Les personnages restent simples, ce qui permet là aussi de s’attacher rapidement à eux et de comprendre les tenants et les aboutissants. Il y a quelques clichés et poncifs que la série ne peut oublier mais qui permettent finalement de nous raccrocher aux images que l’on pourrait connaître en tant que spectateur du stand-up (ou novice). Les dialogues sont là, parfois trop nombreux, ce qui ne permet pas toujours de profiter pleinement de la vie des personnages mais Drôle se veut aussi feel-good. On passe un bon moment avec eux et on se laisse porter. Le point de départ (le premier épisode) n’est pas ce que Drôle fait de mieux alors que la série cherche son propre ton et ses personnages.
Drôle est grandement aidée par les interprètes et Nezir est tout de suite le meilleur de tous. Younès Boucif est parfait et devient quelqu’un auquel on s’attache rapidement. Mariama Gueye de son côté apporte une énergie solaire au récit quant Jean Siuen avec son personnage de Bling amuse par son arrogance et son orgueil. Chacun apporte une petite touche aux personnages, rendant le tout encore plus intéressant que sur le papier. Drôle parvient à parler du business du stand-up de façon intelligente. On sent que la créatrice a fait ses recherches et ne se contente pas du stand-up et donc de l’humour. Elle veut montrer les coulisses de ce métier. Un peu comme Dix Pour Cent qui était elle aussi très documentée sur les agents de star, Drôle fait la même chose mais avec un monde différent. Il y a une énergie communicative que l’on prend plaisir à s’accaparer au fil des épisodes. Si six épisodes c’est presque trop court, Drôle est en tout cas une belle petite réussite chez Netflix et démontre cette envie (probablement) du diffuseur de créer du contenu original de qualité.
Note : 7/10. En bref, une petite série fraîche, drôle et attachante avec une galerie de personnages que l’on a envie de pousser plus haut.
Disponible sur Netflix