Depuis plus de 20 ans, l'abstention ne cesse d'augmenter.
La désaffection du corps électoral traduit surtout, non pas un désintérêt de la politique, mais le sentiment de l'inutilité du vote.
Et, comment le nier quand des gouvernements avec une étiquette de gauche d'obédience PS-EELV, de droite (UMP-LR) ou autoproclamés de gauche et de droite (LREM) conduisent la même politique de régression sociale, de mise en concurrence de tous les secteurs d'activités ou de destruction de l'appareil industriel depuis plus de 20 ans.
Les abstentionnistes sont les perdants de ces politiques, dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer. Contrairement aux affirmations des éditocrates, l'électorat populaire ne vote pas pour l'extrême droite, il s'abstient majoritairement.
Or, l'abstention sert les intérêts des partis précités en les sur-représentant à chaque élection, leurs candidats se retrouvant élus avec moins de 20 % des voix du corps électoral. Peu d'élu-e-s sont issu-e-s des classes populaires ou moyennes.
Aucun-e élu-e du bloc bourgeois n'a connu la précarité, et, cela explique ainsi, en partie, leur refus d'augmenter le SMIC et les minimas sociaux, leur désintérêt pour le logement social, les services publics dans l'ensemble du territoire et la désindustrialisation.
En définitive, l'abstention gonfle l'importance du bloc bourgeois et garantit dans les assemblées la préservation des intérêts de la bourgeoisie : niches fiscales diverses et variées pour échapper à l'impôt, suppression de l'ISF, sélection par l'argent pour rentrer dans certaines écoles de l'enseignement supérieur, etc.
S'abstenir, tout au moins au premier tour d'une élection où la diversité des candidatures permet de voter pour un-e candidat-e proche de ses idées et de ses intérêts de classe, surtout à la présidentielle, revient à laisser réélire les mêmes qui agissent contre les intérêts des classes populaires et moyennes.
S'abstenir, c'est autoriser les Macron, les Le Pen, les Pécresse ou les Zemmour à augmenter l'âge de la retraite et le nombre de cotisations, à détruire la sécurité sociale en promettant de fausses augmentations salaires via la fin des cotisations sociales, la stagnation du SMIC et des minimas sociaux, la poursuite de la destruction des services publics, le règne sans partage du marché en matière d'électricité, de gaz, de carburants et de produits de première nécessité.
S'abstenir, au vu des derniers sondages, c'est donner un quitus à Macron à poursuivre sa politique de réduction de nos libertés et de régression sociale.
S'abstenir, c'est valider les auto-autorisations de sortir, les confinements, le couvre-feu, le pass sanitaire, le pass vaccinal, la liberté qui dépend d'un QR code, les soignants interdits d'exercer leur profession, les fermetures de lits, les gilets jaunes ou de simples passants ou curieux mutilés, éborgnés ou tués, la fiscalité injuste, la baisse des APL.
S'abstenir, c'est reprendre 5 ans de Macron à l'issue d'un 2d tour avec Le Pen qui défend, peu ou prou, le même programme social, économique et sécuritaire !
Le 10 avril, votons Mélenchon pour éviter ce cauchemar.