4 ans, 1 mois et 7 jours

Voilà le délai qu’il nous a fallu afin de clôturer un déménagement qui s’est mal passé.

En effet, le déménageur a enfin payé la somme qu’il nous doit, qu’il doit à mon assurance.

Rappel des faits :

Lors d’un déménagement payé par votre employeur, vous devez lui fournir trois devis et le devis pris est celui qui est le moins cher.

Fin juin 2004, nous quittons Créteil et nous confions notre déménagement à Le Gars (déménageur ayant quatre antennes dans la RP). Nous avions pris un tout compris, comme d’habitude, mais nous avions déjà préparé certains cartons (surtout ce qui était de valeur). Le jour J, nous attendons le camion plus de deux heures. En temps normal, les déménageurs sont là maxi à 8 heures. Le temps de nous inquiéter et d’appeler la société. Enfin, les voilà et je ne vous dis pas le travail (baclé, tout est mis n’importe comment dans les cartons), je n’avais jamais vu ça. A 15 heures, tout était plié, ils n’ont donc passé que 5 heures dans l’appartement. En temps normal, il faut compter une journée. Ils étaient deux pros et deux intérimaires.

1er juillet, nous sommes à Marseille, les déménageurs sont là de bonne heure et ils ne sont que deux. Tout commence normalement mais ils doivent partir très tôt. Manque de chance, l’ascenseur tombe en panne quelques heures. Ils continuent à décharger mais commencent à dire que si l’ascenseur n’est pas réparé, ils laisseront tout dans le hall d’entrée de l’immeuble. L’appartement se remplit et je commence à voir les dégâts que je leur montre et prends en photo. Diverses choses sont cassées, d’autres manquantes. J’émets les  réserves d’usage sur le bon de livraison mais je ne détaille pas tout (j’apprendrai plus tard qu’il faut le faire).

Deux lettres recommandées suivent, pas de réponse. Plusieurs appels téléphoniques, toujours des fins de non-recevoir. Cela dure six mois de cette façon. Je prends mon courage à deux mains et j’informe la répression des fraudes de mon problème. Ils me répondent. J’ai affaire à deux femmes très sympathiques et qui connaissent ces fameux déménageurs. Elles leur rendent visite, de nombreuses fpos mais ils  n’ont pas peur, ils sont habitués. Au bout de quelques mois, elles arrivent à savoir que notre dossier n’a jamais été transmis à l’assureur. Sous pression, l’entreprise le fait, nous adresse une lettre recommandée nous informant que si nous engageons des poursuites, nous serons obligés de payer.

Nous avions un an pour les engager. Début juin, je charge mon assurance de l’affaire. Elle croit très peu à nos chances de succès. La jurisprudence donne raison maintenant aux déménageurs car il y a eu beaucoup d’abus. J’étais prête à laisser tomber mais mon homme a dit “On tente”. Donc, on a tenté. Contacts avec l’avocate qui, elle aussi, connait l’entreprise (celle-ci a de nombreux procès contre elle). Nous devons attendre 9 mois pour avoir connaître le jugement. Nous gagnons, il est condamné à nous régler que ce qu’il a détérioré mais rien sur le reste. Il a eu énormément de chance.

Mais ce n’est pas fini.

Nous devons attendre encore deux ans le règlement car même si le jugement est effectif, le règlement peut être très long, même si des huissiers sont mandatés. Dans notre cas, l’avocate en a mandaté un qui est passé après les autres car l’entreprise devait déjà de l’argent à d’autres organismes dont je pense l’Etat.

Je peux vous certifier qu’il ne faut pas abandonner, qu’il faut être pugnace, ne pas toujours croire ce que l’on nous dit, faire en sorte que la justice triomphe lorsque nous sommes dans notre droit, que des entreprises vénales soient condamnées mais surtout qu’elles paient pour les dégâts qu’elles occasionnent. Oh, je sais, qu’ils continueront à travailler, surtout mal, qu’ils toucheront de l’argent, que leurs employés seront traités comme des moins que rien. En tous les cas, nous, nous avons gagné, c’est fini. L’expérience fut longue, douleureuse. Sur un nombre de six déménagements (dont 5 très bien passés), je sais maintenant ce que je dois faire. Le prochain déménagement (s’il y a lieu) sera plus que vérifié. Ils ne partiront pas avant, et tant pis, s’ils ne sont pas contents et que je doive les enfermer avant qu’ils ne signent les papiers.