Journée de soutien pour la paix en Ukraine , à l'Estran à Binic, le 20 mars 2022
michel
Artistes vus: le Quatuor de flûtes ( dirigé par Frédéric Schmidely ) -Benoit Schwartz et le duo Sylvain & Nathan - Sweet Touch - Margot Veenendaal + Jean-Michel Mesmin - Maurice Yacobi + guest.
En ce dimanche annonçant le printemps, les activités ne manquaient pas dans ta zone géographique, comme des obligations familiales te réclamaient at home au plus tard à 18h, tu optes pour la Journée de soutien pour la paix en Ukraine, organisée par l'association Voix Liées, à la Salle de l'Estran à Binic.
L'entreprise a vu le jour dans l'urgence, malgré le délai étriqué, plusieurs artistes ont accepté de participer, bénévolement, à ce projet caritatif dont tous les bénéfices doivent être versés à la Croix Rouge et envoyer vers l'Ukraine.
Début des spectacles à 11h, buvette et restauration sur place ( plus d'une quinzaine de bénévoles au boulot), des expositions ( les oeuvres de Margot Veenendaal, Annie Hamon et Evelyne Bannetel décorent le hall d'entrée, une partie des résultats de la vente est destinée à la Croix Rouge).
Bref une jolie initiative où le public est invité librement, une contribution volontaire étant souhaitée.
Tu arrives à 13h sur place, tu passes commande, au fond du hall un duo guitare/voix bûche sur Georges Brassens.
Margot Veenendaal, peintre et dessinatrice, chante, Jean-Michel Mesmin, lui aussi peintre, mais aussi bédéiste et prof de guitare à ses heures, l'accompagne à la gratte.
Jean-Michel, à son tour, décide de pousser la chansonnette, un Rom trafiqué, qu'il dit, tu t'attends à du Goran Bregović , tu fais fausse route, Margot embraye sur 'Johnny tu n'es pas un ange' , qui effectivement chanté par Maria Lătărețu donne 'Sanie cu zurgalai'.
Le monde commence à arriver, Philippe Saumont et sa marionnette Madeleine, échappée de l'Ehpad de Plouha, ont reçu pour mission de distraire les petits et les grands avant le concert de Sweet Touch.
En ce début d'après-midi ils ont fait aussi fort, à la fin de leur prestation, le public les a ovationnés pendant de longues minutes, on évite l'utilisation de l'interjection 'hourra' qui était le cri des troupes cosaques, marchant à l'ennemi.
Le dimanche les paroissiens sont agenouillés face à l'autel, c'est dans cette position que les deux dames, aux habits de couleurs vives, et Jean Zimmerman, qui dirige le Big Band vocal Couleur Jazz, entament leur messe.
Le gospel "Ring Them Bells" de John Kander et Fred Ebb est entonné a capella, façon doo wop, tandis que le trio rythme le chant en se frottant les mains avant de passer aux fingersnaps pour les filles et au chest beating pour l'élément mâle.
Ce jazz sans instrument se colore d'un numéro de trompette buccale très British, Jean entreprenant une étonnante séquence d'air upright bass, Avishai Cohen en est resté baba!
La France était occupée, Paul Eluard écrivait ...Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom...
Il nous faut bientôt céder la place aux artistes suivants, c'est dur de choisir, car on les aime toutes, mais on vous joue 'Hymn to Freedom' d'Oscar Peterson ( lyrics d' Harriette Hamilton ), encore un titre de circonstance, pour terminer par 'It's the Girl' en close harmony comme le faisait les soeurs Boswell dans les années 30.
Le texte, fort et juste, expose en images pertinentes le conflit actuel, Sylvain Nathan et Jean Zimmerman au violon drapent le propos d'un fond musical adéquat.
Exit provisoire du récitant, parti se désaltérer, mais pas à la fontaine, Sylvain ( Bidoire?) et Nathan sont restés en place et proposent trois titres folk, tendance protest songs, le premier évoque la situation en Ukraine, ' Doggy bag' dépeint les sans-abris de Saint-Brieuc et ' Flamboyant' , un morceau chantant l'espoir, termine cet impromptu pendant lequel le public a admiré le jeu racé du jeune Nathan à la guitare, le violon de Jean donnant un cachet 'Hurricane' de Bob Dylan à la dernière tirade.
Revoilà le poète rabelaisien Benoit Schwartz, il nous sert trois contes de son cru, le premier évoque à la fois Epicure et Casanova et pourrait se déterminer par la maxime ' pour vivre heureux, vivons ivres', le second, tout aussi philosophique, dénigre les propos de Jean-Jacques Rousseau affirmant que l'être humain naît sans vices et enfin, il nous balade du côté de Nankin où pour lire l'heure il suffit de scruter les yeux des chats.
T'as essayé avec ta vieille chatte, les aiguilles étaient bloquées.
Avant de quitter Binic , tu assistes à un dernier acte, le Quatuor de flûtes du conservatoire de St - Brieuc présente le 'Quatuor Printanier', une composition d'Eric Ledeuil.
Esther Causin, Maxime Clorennec, Frédéric Schmidely et Aurélie Guérécheau interprètent avec brio cette suite primesautière, aussi vive et pure qu'un ruisseau qui dévale gaiement les pentes d une verte montagne.
En reprenant le chemin de ton domicile, tu t'es surpris à fredonner ' à la claire fontaine'.
N'ayant pas de costume de bain, tu ne t'es pas baigné.
PS: à l'issue de la journée 1 700 € de dons ont été collectés pour l'Ukraine.