"Marche arrière", disent les mots écrasés
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La semaine dernière, devant la
perspective d’une politique nationale de lutte contre la hausse des
prix, un certain nombre de producteurs, dont plusieurs grandes
marques nationales alimentaires, et de distributeurs ont brutalement
augmenté leurs prix finaux avec une hausse qui a pu atteindre le
taux de 9 %
La une de dimanche
"Serials étiqueteurs", dit le gros titre
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Dimanche, Página/12 a
dénoncé la manœuvre à la une. Avec l’inventivité et l’humour
graphique qui sont la marque de fabrique de ce quotidien, l’enquête
n’est pas passée inaperçue. Même les journaux de droite
reconnaissent aujourd’hui l’existence du phénomène.
La Prensa traite l'info en bas, avec photo d'un ministre
qui entre d'un pas résolu dans la salle de conférence
En haut, la guerre en Ukraine qui n'a plus souvent
les honneurs de la une de Página/12 mais reste à celles de la presse de droite
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Alertés par le quotidien de la
gauche de gouvernement, les ministres concernés sont passés à la
contre-offensive. Le ministre du Développement productif, Matías
Kulfas, accompagné de son secrétaire d’État au Commerce
intérieur, a convoqué hier les représentants de la grande
distribution et de l’industrie agro-alimentaire. Sitôt terminée
cette réunion qui semble avoir été houleuse, Kulfas a tenu une
conférence de presse. Il y a annoncé qu’il accordait 24 heures
aux industriels et aux grandes enseignes pour justifier les hausses
de prix qui ont été appliqués dans les rayons des supermarchés.
L'info est traitée dans un titre secondaire
en haut sous le titre, à droite
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Fini de rigoler ! Sans
justification valable, les commerçants devront rétrograder les
produits aux prix qui était les leurs le 8 mars dernier.
Deux gros titres qui se passent de traduction !
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Pendant ce temps-là, les organisations patronales agricoles se portent en justice contre l’État pour faire lever les limitations à l’exportation que le gouvernement a récemment imposées aux produits dérivés du soja (farine et huile), probablement en vue de les taxer davantage lorsqu’ils sortent du territoire pour rapporter beaucoup de dollars aux exportateurs, dollars qui la plupart du temps (ce n’est un secret pour personne) atterrissent sur des comptes off-shore. Il est donc plus efficace de taxer à la source !
La vignette de Paz et Rudy ce matin en une de Página/12
pastiche le ton martial des experts qui commentent la campagne russe contre l'Ukraine
Le journaliste (hors champs) : Où en est la guerre contre l'inflation ?
L'expert : La situation du régiment des boulangers à cheval est critique (1)
Traduction © Denise Anne Clavilier
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación(1) Allusion au régiment des Grenadiers à cheval, l'un des deux plus prestigieux corps de la République argentine (Regimiento de Granaderos a Caballo ou MGC). Il fut fondé en 1812 par le futur général José de San Martín et participa à son épique campagne continentale, libérant tour à tour le Chili en 1817-1818 puis le Pérou en 1820-1821. Aujourd'hui, le régiment assure les services de sécurité et de protocole auprès du président de la République et des institutions nationales. Pour des raisons métriques, on ne peut pas faire le même calembour avec l'autre régiment historique, el Regimiento de Patricios (régiment d'infanterie n° 1).