Fiche technique :
Avec Leonardo Di Caprio, Mark Wahlberg, Lorraine Brasco, Juliette Lewis, Jim Caroll, Ernie Hudson, James Madio, Patrick McCaw, Bruno Kirby, Josh Mostel, Michael Imperioli, Brittany Daniel, Toby Huss, Michael Rapaport et John Hoyt.. Réalisation : Scott Kalvert. Scénario : Jim Caroll & Bryan Goluloff. Directeur de la photographie : David Phillips. Montage : Dana Congdon. Musique: Graeme Revell.
Durée : 100 mn. Disponible en VO, VOST et VF.
Résumé :
Jim (Léonardo Di Caprio) et sa bande de copains (dont l’un d’eux est joué par Mark Wahlberg, la future vedette que l’on connaît) suivent une scolarité rigide dans une école catho et traînent leur mal de vivre dans les rues de New York. Le basket, qu’ils pratiquent à un haut niveau, est leur seule passion. De dérapages en désillusions, ils vont préférer la seringue au ballon. Jim écrit son journal intime, celui d’une descente aux enfers...
L’avis de Bernard Alapetite :
Le film, le premier du metteur en scène, est l’adaptation d’un livre autobiographique célèbre aux USA de Jim Carroll, l’un des chefs de file de l’avant-garde new-yorkaise des années 70, proche d’Andy Warhol, de Lou Reed et du Velvet Underground. Ce garçon précoce publie son premier recueil de poèmes à 22 ans, Living at the movies, pour lequel il est pressenti pour le prix Pulitzer. Il publie The Basketball Diaries en 1978, à l’âge de 28 ans, dans lequel il racontait au jour le jour son expérience d’ado paumé, drogué, clochardisé, prostitué... Cette prostitution homosexuelle est discrètement présente dans le film dans une scène où l’on perçoit un relent d’homophobie. Ce livre, publié en France par les éditions 10/18 (n°2644), sera le livre culte d’une partie de la jeunesse américaine ; il sidérera Jack Kerouac et marquera cette jeunesse comme l’avait fait avant lui le fameux L’Attrape-cœurs de Salinger. On peut le comparer à ce que fut en France au début des années 80, Flash (Le Livre de Poche). Pourtant le film connaîtra un échec commercial aux USA... Caroll a également commis plusieurs disques, dont Catholic Boy en 91, et on entend certaines de ses chansons dans la bande originale d’E.T.
À noter que Caroll a suivi le tournage du film et a même joué le rôle d’un vieux junkie dans une scène avec Di Caprio. Ce dernier, comme pour le rôle de Rimbaud, fait preuve d’un grand talent d’interprète à la tête d’une distribution homogène et talentueuse. Il donne une dimension époustouflante à ce personnage d’adolescent désespéré qui ne rêve que de devenir pur. Il faut être courageux pour accepter un tel rôle à l’aube d’une carrière ; il est vrai que Basketball Diaries fut tourné avant son succès titanesque...
Le film n’a dû sa sortie en France, trois ans après son tournage, qu’en raison du succès de Titanic, et c’est une chance, car il aurait été dommage de se priver de ce film bien écrit et bien joué, mais assez mollement filmé, sauf dans les scènes où intervient la musique dans lesquelles Kalvert se souvient qu’il est un bon réalisateur de clips. Dans la lignée d’Outsiders de Coppola, Basketball Diaries est un mélo crépusculaire presque exclusivement interprété par une ribambelle de garçons, souvent dénudés.
À signaler, à ce titre, quelques scènes particulièrement intéressantes comme celle où les jeunes gens improvisent une partie de basket streap-tease la nuit sous la pluie diluvienne, ou celle où le beau Léonardo se fait fouetter devant tous ses camarades de classe par un prêtre-professeur. On voit DiCaprio jouer au basket à moitié nu avec beaucoup de gros plans impudiques, dont un sur ses fesses nues : il est patent que la réalisation n’est pas insensible aux beautés garçonnières juvéniles. Mais on le voit surtout se battre dans des rues sombres, faire le plein d’héro, vomir et pleurer beaucoup. Le film installe une vision sans fioritures de la toxicomanie, on dira que c’est un peu « Drugstore Schoolboy ».
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