L'europe pollue le Ghana, c'est une honte.
Publié le 08 août 2008 par Anakyne
Le Ghana, nouveau dépotoir pour les déchets électroniques
Selon un rapport de Greenpeace, les enfants de ce pays africain sont exposés au plomb, au bromure, au mercure et à la dioxine, et travaillent sans protection pour récupérer quelques pièces de
métal.
Philippe Crouzillacq, 01net., le 07/08/2008 à 18h21
Si l'Enfer existe, il doit ressembler aux décharges à ciel ouvert du Ghana, un petit pays de l'Afrique de l'Ouest coincé
entre le Togo, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Après l'Inde et la Chine, c'est, selon Greenpeace, la dernière destination à la mode pour ces cargos qui viennent déverser les déchets
électroniques en provenance d'Europe et des Etats-Unis. Téléphone portable, TV à écran plat, ordinateurs... toutes les gammes d'appareils sont représentées.
Les enquêteurs de Greenpeace se sont rendus sur place et ce qu'ils en
ramènent fait froid dans le dos : des enfants travaillent au dépeçage de machines obsolètes (ou juste passées de mode). Sans protection, ils sont, rapporte Greenpeace, exposés à des substances
comme le mercure et à des teneurs en plomb jusqu'à cent fois supérieures aux normes tolérées. Selon le Dr. Kevin Bridgen
« la plupart des produits chimiques diffusés sont hautement
toxiques. A terme, cela peut avoir des conséquences sur le système reproductif des enfants, sur le développement du cerveau ou sur le système nerveux. »
Des montagnes de déchets
Les enfants et les travailleurs pauvres qui s'affairent à mains nues autour des machines sont souvent à la recherche de morceaux d'aluminium ou de cuivre qu'ils pourront revendre au mieux
deux dollars les cinq kilos. En Europe, la directive DEEE a bien tenté d'encadrer le traitement des déchets électroniques, en instaurant une « écotaxe » destinée à financer une
filière de collecte des appareils en fin de vie. Mais certains prestataires profitent aujourd'hui du système en se faisant payer par les entreprises pour un recyclage des déchets on ne peut plus
fictif, puisqu'en sous-main ils rétrocèdent ces mêmes déchets à des intermédiaires du sud-est asiatique. Pour Greenpeace, un autre volet de cette lutte contre les déchets électroniques consiste à
s'adresser directement aux fabricants pour leur faire prendre conscience de l'impact de leur production sur l'environnement. Certains prêtent une oreille attentive aux discours de l'ONG, d'autres
comme Sharp ou Philips préfèrent opter pour la politique de l'autruche.