Privée de toute connexion internet pendant un temps qui s’annonce long, je stocke les notes dans les tréfonds du disque dur et vous les envoie au hasard de mes nomadisations wi-fi.
Jeudi 7 août
Le chinchard et le baignassout’
Le chinchard est un petit poisson de l’Atlantique qui se pêche en été, comme le touriste. C’est ainsi que, sur l’île d’Ouessant, on désigne le visiteur d’un jour, qui débarque de la vedette le matin, grimpe sur un vélo de location et veut impérativement déguster une galette complète à midi.Le baignassout’, c’est le même, mais en voiture et sur l’île d’Oléron. Aussi indispensable à la survie de l’île que pénible pour le quotidien des îliens, il est traditionnellement parqué dans un des très nombreux campings de l’île. Dire qu’on le méprise peut sembler un peu fort, et pourtant … Ce matin, voulant acheter un vulgaire kilo de tomates sur le marché, il a fallu que je m’impose : madame la marchande faisait d’abord passer les habitués, quelque soit leur ordre d’arrivée. Avec ma bonne bouille de baignassout’, je me sentais transparente. Et puis il y eut le faux garde-champêtre, hurlant des blagues oiseuses aux baignassout’ assemblés sous la halle, sans croire lui-même un seul instant aux fadaises qu’il débitait. Cette île est décidément beaucoup plus agréable en dehors du mois d’août.