Par Lawrence Reed.
Un article de The Foundation for Economic Education
Cet automne marquera le trentième anniversaire du départ du 10 Downing Street de Margaret Thatcher, première femme à la tête du gouvernement britannique et Premier ministre qui sera resté le plus longtemps à ce poste au XXe siècle. Quels mandats stupéfiants !
De la dépendance à l’autonomie
En 1979, la Dame de fer est devenue Premier ministre d’un pays tourmenté par des conflits sociaux, bloqué par la stagflation et ruiné par des décennies d’État-nounou. La Grande-Bretagne se débattait sur tous les fronts et était l’homme malade de l’Europe.
Pour l’essentiel, Thatcher n’a pas proposé de résoudre les grands problèmes par de petits ajustements comme le suggéraient certains politiciens peureux ou manquant de conviction. Elle s’est mise en campagne, selon ses propres mots, pour faire « reculer les frontières de l’État ». Elle voulait relancer le pays en rétablissant une culture d’entrepreneuriat et de respect de la propriété privée. Elle a rappelé ces objectifs à la nation au cours du deuxième de ses trois mandats, lorsqu’elle a déclaré :
Je suis arrivée au pouvoir avec une intention délibérée : faire passer la société britannique de la dépendance à l’autonomie – d’une nation de quémandeurs à une nation d’entrepreneurs. Une Angleterre qui se lève et agit, plutôt que se rasseoir en attendant que d’autres agissent.
Femme de convictions, elle pensait que des dirigeants sans principes méritaient de tomber car ils étaient trop peureux pour défendre leurs idées. Elle préférait faire ce qu’elle pensait être juste plutôt que ce qui était politiquement acceptable, comme elle l’a montré dans cette réflexion bien connue :
Pour moi, le consensus semble être la voie de l’abandon de toutes les convictions, principes, valeurs et politiques et la poursuite de quelque chose en quoi personne ne croit, mais auquel personne ne s’oppose.
Lors d’une réunion politique mémorable, elle a sorti de son sac un exemplaire de La constitution de la liberté de F.A. Hayek et l’a jeté sur la table en déclarant : « Voilà ce en quoi nous croyons ! ». Une autre fois elle fait remarquer que « les marxistes se lèvent tôt le matin pour faire avancer leur cause. Nous devons nous lever encore plus tôt pour défendre notre liberté. »
Elle a défié les idées reçues au sujet du plafond de verre auquel les femmes étaient confrontées dans le monde politique britannique. Et elle comprenait les difficultés rencontrées par les gens ordinaires, expliquant lors d’une interview :
J’ai débuté dans la vie avec deux grands avantages : pas d’argent et de bons parents.
Avec Margaret Thatcher : déréglementation et progrès
En commençant dans la douleur, sa politique a arraché le pays à son apathie pour l’amener dans une nouvelle ère de progrès et de confiance. Ses onze années à la tête du pays ont prouvé qu’un programme énergique de privatisation, de déréglementation et de réduction d’impôts est un antidote efficace au collectivisme désastreux.
Elle était de plus en plus sceptique envers l’Union européenne, en partie à cause des penchants de celle-ci pour la bureaucratie et la réglementation, en partie à cause des tentatives de gommer les particularités de chacun des pays.
Thatcher est décédée en 2013, mais si elle avait vécu sept ans de plus elle aurait probablement applaudi le Brexit qui a finalement eu lieu le mois dernier. Elle a déclaré à la Chambre des communes en 1991 :
Notre souveraineté ne vient pas de Bruxelles – elle nous appartient de plein droit et nous en sommes les héritiers.
Dans son livre de 2002, Statecraft: Strategies for a Changing World, elle déclare :
L’Europe, hormis au sens géographique, est une construction totalement artificielle. Cela n’a aucun sens d’agglomérer Beethoven et Debussy, Voltaire et Burke, Vermeer et Picasso, Notre Dame et St Paul, le bœuf bouilli et la bouillabaisse, et de les dépeindre comme les éléments d’une réalité musicale, philosophique, artistique, architecturale ou gastronomique européenne. Si l’Europe nous enchante, comme elle m’a si souvent enchantée, c’est précisément par ses contrastes et ses contradictions, et non par sa cohérence et sa continuité.
Elle n’était bien entendu pas parfaite et elle a fait des compromis lorsqu’elle a senti qu’il le fallait. Mais elle avait raison concernant une vision d’ensemble, en particulier à propos des vices du socialisme et des vertus de la liberté. Comme je l’ai écrit en 2013 lors de son décès dans l’hommage intitulé « Le mal des idées malsaines » :
Les socialistes l’ont détestée parce qu’elle les a affrontés, qu’elle a mis en doute leur compassion feinte, qu’elle a osé montrer l’étatisme comme la secte absurde et déshumanisante qu’elle est.
Elle a symboliquement arraché le gant de velours de la main de fer et elle a parlé du socialisme de l’État-providence comme d’un loup déguisé en agneau. Toutes choses que les adorateurs de l’État ne peuvent supporter.
Alors que se déroule cette année l’élection présidentielle en Amérique, je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que Margaret Thatcher penserait de nos politiciens et de leurs promesses. Nul doute qu’elle critiquerait les mauvaises habitudes bipartisanes de Washington de dépense et d’endettement.
Je pense toutefois qu’elle conserverait un mépris particulier pour ces démagogues qui achètent des votes et se complaisent dans la lutte des classes et toutes les nuances de socialisme. Je la vois bien gronder Bernie Sanders en des termes comme : « Nous avons déjà essayé ce que vous prônez et cela a lamentablement échoué. Devenez adulte, trouvez-vous un vrai boulot pour changer et retenez les leçons de l’histoire et de l’économie ! »
Sa vision du socialisme
Vous n’avez pas besoin de me croire sur parole. Je vous propose ici certaines des citations les plus incisives de Margaret Thatcher au sujet du socialisme qui semble séduire tant d’Américains ces temps-ci. Elles s’étalent sur plusieurs décennies de sa vie publique.
1. « Il est bon de se souvenir comment nous avons conquis notre liberté dans ce pays – pas par de grandes campagnes abstraites, mais par le refus d’hommes et de femmes ordinaires de se faire prendre leur argent par l’État. Au début, des gens se sont alliés pour dire au gouvernement de l’époque : vous ne prendrez pas notre argent avant d’avoir réparé les préjudices qui nous sont faits. C’était leur argent, leur bien, qui était la source de leur indépendance vis-à-vis de l’administration. »
2. « La raison philosophique pour laquelle nous sommes contre les nationalisations et pour l’entreprise privée, c’est que nous croyons que le progrès économique vient de l’inventivité, des compétences, de la détermination et de l’esprit pionnier d’hommes et de femmes extraordinaires. S’ils ne peuvent pas mettre en pratique cet esprit ici, ils iront ailleurs dans un autre pays de libre entreprise qui progressera alors plus que nous sur le plan économique. Nous devrions plutôt encourager les petites entreprises et les petites sociétés parce que le degré d’innovation issue de ces entreprises est fantastique. »
3. « On m’a attaquée pour avoir mené un combat d’arrière-garde en défendant les intérêts de la classe moyenne… Eh bien si les valeurs de la classe moyenne sont d’encourager la diversité et le libre-arbitre, de mettre en place des incitations et de justes récompenses pour les compétences et le travail, de maintenir des barrières efficaces contre l’abus de pouvoir de l’État et de croire à l’accès le plus large à la propriété privée, alors ces valeurs sont bien celles que je tente de défendre. Ce n’est pas une lutte pour des privilèges, c’est une lutte pour la liberté – la liberté pour chaque citoyen ».
4. « Notre défi consiste à créer le contexte économique qui permet à l’initiative privée et à l’entreprise privée de s’épanouir au bénéfice du consommateur, du salarié, du retraité et de la société dans son ensemble… Je crois que nous devrions juger les individus selon leur mérite et non selon leur profil. Je crois que la personne prête à travailler le plus dur devrait en retirer les plus grands bénéfices et les conserver après impôt. Que nous devrions soutenir les travailleurs et pas les tire-au-flanc ; qu’il est non seulement permis mais louable de vouloir faire profiter votre propre famille de vos propres efforts. »
5. « Je crois profondément – vraiment avec une foi fervente – aux vertus de l’autonomie et de l’indépendance de l’individu. C’est sur elles que se fonde la défense d’une société libre, par l’affirmation que le progrès humain s’obtient bien mieux en offrant l’espace le plus libre possible aux développements des talents individuels, ce qui est conditionné uniquement par le respect des qualités et de la liberté des autres… Pendant de nombreuses années il y a eu une érosion subtile des vertus essentielles de la société libre. L’autonomie a été moquée comme si c’était une prétention absurde de banlieusards. Économiser a été assimilé à de l’avarice. Le désir des parents de choisir et de se battre pour ce qu’ils considèrent eux-mêmes comme la meilleure éducation pour leur enfant a été méprisé. »
6. « Je ne crois pas, malgré tout cela, que les gens de ce pays ont abandonné toute foi dans les qualités et les caractéristiques qui ont fait d’eux un grand peuple. Pas une seconde. Nous sommes toujours le même peuple. Tout ce qui s’est passé c’est que nous avons temporairement perdu confiance en nos propres forces. Nous avons perdu de vue les étendards. Les clairons ont sonné avec hésitation. Il est de notre devoir, de notre raison d’être, de brandir ces étendards, afin que tous puissent les voir, et de faire sonner les clairons fort et clair, afin que tous puissent les entendre. Ils rallieront tout simplement ceux qui s’y reconnaissent vraiment. »
7. « Je ne cesserai jamais de combattre. Je veux que ce pays survive, prospère et soit libre… Je n’ai pas combattu les forces destructrices du socialisme pendant plus de vingt ans pour m’arrêter maintenant, alors que la phase critique du combat nous arrive dessus. »
8. « Quelles sont donc les leçons que nous avons tirées des trente dernières années ? D’abord, que la poursuite de l’égalité en elle-même est un mirage. Ce qui est plus souhaitable et plus facile que la poursuite de l’égalité c’est la poursuite de l’égalité des chances. Et la chance ne veut rien dire sauf si elle inclut le droit d’être inégaux et la liberté d’être différents. Une des raisons pour lesquelles nous valorisons les individus c’est non parce qu’ils sont identiques, mais parce qu’ils sont tous différents. Je crois qu’il y a un dicton dans le Middle West : Ne coupez pas les coquelicots les plus hauts. Laissez-les grandir. Je dirais : laissez les enfants grandir et certains seront plus grands que les autres s’ils ont en eux-mêmes la capacité de le devenir. Car nous devons construire une société dans laquelle chaque citoyen peut développer tout son potentiel, à la fois pour son propre bénéfice et pour la société dans son ensemble, une société dans laquelle l’originalité, la compétence, l’énergie et l’économie sont récompensées, dans laquelle nous encourageons plutôt que nous ne restreignons la variété et la richesse de la nature humaine. »
9. « Permettez-moi de vous donner ma vision. Le droit pour un homme de travailler comme il le veut, de dépenser ce qu’il gagne, de posséder des biens, d’avoir l’État à son service et non pas comme maître, telle est la tradition britannique. C’est l’essence d’une économie libre. Et de celle-ci dépendent tous nos autres libertés. »
10. « Certains socialistes semblent croire que les gens devraient être des numéros dans un ordinateur de l’administration. Nous croyons qu’ils devraient être des personnes. Nous sommes tous inégaux. Personne, grâce au ciel, n’est pareil à un autre, contrairement à ce que peuvent prétendre la plupart des socialistes. Nous croyons que chacun a le droit d’être différent mais pour nous chaque être humain est d’une importance égale. »
11. « Les socialistes nous disent que telle industrie génère des profits énormes et qu’ils ne devraient pas aller aux actionnaires – mais que le public devrait engranger les bénéfices. Des bénéfices ? Quels bénéfices ? Lorsque vous faites entrer dans le giron de l’État une industrie rentable, les bénéfices ont tôt fait de disparaitre. La poule aux œufs d’or fait la tête. Les poules d’État ne sont pas de grandes pondeuses. L’industrie de l’acier a été nationalisée il y a quelques années dans l’intérêt public – et pourtant le seul intérêt qui reste aux gens est d’assister au spectacle déprimant de leur argent jeté par les fenêtres au rythme de millions de livres par jour. »
12. « Il en est qui nous alertent non seulement au sujet de la menace venue de l’extérieur, mais aussi au sujet de quelque chose de plus insidieux, qu’on ne perçoit pas immédiatement, quelque chose qui n’est pas toujours intentionnel, qui se produit ici chez nous. Que nous montrent-ils ? Ils nous montrent l’expansion régulière et sans scrupule de l’État socialiste. Mais personne ne prétend que la majorité des socialistes est inspirée par autre chose que des idéaux humanitaires et de bonnes intentions. En même temps je pense que bien peu nieraient à présent qu’ils ont créé un monstre qu’ils ne peuvent contrôler. Inexorablement, l’État que les socialistes ont créé devient de plus en plus hasardeux quand il tente de dispenser une justice économique et sociale qu’il tente de dispenser, de plus en plus étouffant par ses effets sur les aspirations humaines et l’initiative, de plus en plus politiquement sélectif dans sa défense des droits des citoyens, de plus en plus gargantuesque dans son appétit – et de plus en plus désastreusement incompétent dans ses résultats. Par-dessus tout, il représente une grave menace, quoique non intentionnelle, envers la liberté de ce pays, car il n’y pas de liberté lorsque l’État contrôle totalement l’économie. La liberté individuelle et la liberté économique sont inséparables. On ne peut pas avoir l’une sans l’autre. On ne peut pas perdre l’une sans perdre l’autre. »
13. « Une de nos principales et constantes priorités, lorsque nous serons revenus au pouvoir, sera de rétablir les libertés que les socialistes ont usurpées. Qu’ils sachent que ce n’est pas le rôle de l’État de posséder le plus possible de biens. Ce n’est pas le rôle de l’État de saisir tout ce qu’on lui laisse prendre. Ce n’est pas le rôle de l’État d’agir en dompteur, de faire claquer le fouet, de dicter le fardeau que nous devons tous porter ou de dire jusqu’où nous devons monter. Tout cela c’est la philosophie du socialisme. Nous la rejetons totalement car, même avec de bonnes intentions, elle mène dans une seule direction : l’érosion et finalement la destruction du mode de vie démocratique. »
14. « Il n’existe pas de socialisme sans danger. Si c’est sans danger ce n’est pas du socialisme. Et si c’est du socialisme ce n’est pas sans danger. Le chemin du socialisme nous entraîne vers le bas, vers moins de liberté, moins de prospérité, nous abaisse vers plus de confusion, plus d’échec. Si nous le suivons à destination, nous mènerons ce pays à la ruine. »
15. « La réussite économique du monde occidental est le produit de sa philosophie morale et de sa pratique. Les résultats économiques sont meilleurs car sa philosophie morale est supérieure. Elle est supérieure car elle part de la personne, avec sa singularité, sa responsabilité et sa capacité à choisir. C’est à coup sûr infiniment préférable à la philosophie socialiste-étatiste qui met en place un système économique centralisé auquel l’individu doit se conformer, qui le domine, qui le dirige et qui lui dénie le droit de choisir librement. Le choix est l’essence de l’éthique : s’il n’y avait pas de choix il n’y aurait pas d’éthique, pas de bien, pas de mal ; le bien et le mal n’ont de sens que dans la mesure où l’homme est libre de choisir. »
16. « Dans notre philosophie le sens de la vie de l’individu n’est pas d’être le serviteur de l’État et de ses objectifs, mais de tirer le meilleur parti de ses talents et de ses qualités. Le sentiment d’être autonome, de jouer un rôle dans la famille, de posséder des biens en propre, de tracer son propre chemin, font tous partie du bagage spirituel qui stabilise le citoyen responsable et qui fournit les assises solides depuis lesquelles les gens regardent autour d’eux pour voir ce qu’ils pourraient faire de plus, pour les autres et pour eux-mêmes. Voilà ce que nous appelons une société morale ; pas une société dans laquelle l’État est responsable de tout et personne n’est responsable de l’État. »
17. « Une fois que vous avez mis dans la tête des gens que tout peut être fait par l’État, et que c’est d’une certaine manière un pis-aller ou même dégradant de le laisser faire à des personnes privées, alors vous commencez à priver les êtres humains d’une des composantes essentielles de l’humanité – la responsabilité morale individuelle. Vous allez, de fait, tarir en eux la source de la gentillesse humaine. Si vous permettez aux gens de transférer toute leur responsabilité personnelle à l’État, le moment viendra – et c’est vraiment pour bientôt – où ce que le contribuable sera disposé à fournir pour le bien de l’humanité s’avèrera être beaucoup moins que ce que l’individu était disposé à donner par amour pour son prochain. Alors ne soyez pas tentés de confondre la vertu avec le collectivisme. Je me demande si les services de l’État auraient fait autant pour l’homme tombé dans le fossé que ce que le bon samaritain a fait pour lui ? »
18. « Le capitalisme populaire, qui est l’expression économique de la liberté, se révèle être un moyen bien plus séduisant pour diffuser le pouvoir dans notre société. Les socialistes crient « le pouvoir au peuple » et lèvent le poing serré en disant cela. Nous savons tous ce que cela signifie vraiment – le pouvoir sur le peuple, le pouvoir à l’État. Pour nous les conservateurs, le capitalisme populaire ne ment pas : le pouvoir par la propriété à l’homme et la femme de la rue, donné avec confiance et la main ouverte. »
19. « Je pense que nous avons traversé une période où trop d’enfants et d’adultes ont été bercé de « j’ai un problème, c’est le boulot de l’administration de s’en occuper ! » ou encore « j’ai un problème, je vais demander une aide pour y faire face ! Je suis à la rue, l’administration doit me loger ! » Et donc ils se déchargent de leur problème sur la société, et c’est qui, la société ? Cela n’existe pas ! Il n’y a que des individus hommes et femmes et des familles, l’État ne peut rien faire sans les gens et les gens s’occupent en priorité d’eux-mêmes. Il est de notre devoir de prendre soin de nous-mêmes et ensuite d’aider à prendre soin de notre voisin ; la vie est une affaire de réciprocité et les gens pensent beaucoup trop à leurs droits sans penser à leurs devoirs. La société, cela n’existe pas. Il existe une mosaïque vivante d’hommes et de femmes et de gens, et la beauté de cette mosaïque et la qualité de nos vies dépendent de combien chacun de nous est prêt à se prendre en charge, combien chacun de nous est prêt à regarder autour de lui pour aider par ses propres forces ceux qui sont dans le malheur. »
20. « Je suis partie en campagne pour détruire le socialisme parce que je sentais qu’il était en opposition avec le caractère du peuple. Nous avons été le premier pays au monde à faire reculer les frontières du socialisme, et ensuite à faire avancer les frontières de la liberté. Nous avons récupéré notre héritage ; nous le renouvelons et nous le prolongeons. »