Gerry Johansson est un photographe absorbé par la quête de lieux silencieux et dépeuplés. Avec la même attention opportuniste aux rencontres improbables du regard, il arrête les instants de l’œil sur l’éphémère vision de coïncidences signifiantes de formes, de lumières ou de matières. Dans ses images droites et immobiles, la rectitude des traits et la pureté des dégradés de blancs laissent à croire la vérité des trames et des peaux homochromes de l’architecture anodine de la ville, sur lesquelles la lumière fait son jeu parfait. Parce qu’il se donne à voir dans la scène de l’image capturée, ce travail de longue durée nous rend remarquable le monde multiple, complexe et fragmenté de notre quotidien, avec la même volonté fondatrice et flagrante que l’architecture projetée. Dans son nouvel ouvrage Spanish Summer, publié par les éditions britanniques Mack, Johansson retourne dans l’un des premiers endroits qui a captivé son imagination: les plaines du centre de l’Espagne. La péninsule ibérique est restée gravée dans la mémoire de M. Johansson et l’a incité, des décennies plus tard, à y retourner et à redécouvrir le patrimoine architectural, la signification religieuse et la beauté du pays. Avec ces images, un voyage est fait à travers un paysage dans lequel des milliers d’années de traces culturelles se sont installées. La composition exacte de Johansson et les délicates teintes de noir et blanc révèlent un territoire de transition où les fils téléphoniques transcendent les vieux crucifix, le plâtre moderne rencontre la pierre usée par le temps et les ombres des mégalithes industriels s’étendent aveuglément sur la poussière. Ce très beau livre de 320 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions Mack. Une édition spéciale déclinée en 5 sets, comprenant chacun une première édition signée de Spanish Summer, présentée dans un coffret en carton, avec l’un des cinq tirages à la gélatine argentique (signés et numérotés) est également disponible ici.