A la surface des écrans, les Jeux Olympiques de Pékin 2008, c'est :
Les athlètes qu'on bichonne.
Les multinationales prêtes à donner toujours plus d'argent pour passer à la télé.
Des invités de marque prêts à tout pour avoir la meilleure place dans la tribune officielle.
Quelques timides manifestations par correspondance.
Des droits télévisuels astronomiques.
Bref, tout ce qui fait le quotidien grassouillet de nos médias émerveillés devant cette grande fête du sport, partagée par toute une planète, sauf peut-être les petites ouvrières chinoises du textile qui ont fabriqué les jeans dans lesquels les gros touristes vont venir admirer les beaux athlètes bien nourris.
Gageons que, pour elles, la devise de ces Jeux des Oubliés sera :
Plus vite – les cadences.
Plus haut – les salaires ? Non, mais le nombre d'heures (jusqu'à 27 heures de travail d'affilée pour satisfaire les commandes du sponsor officiel).
Plus fort – les réprimandes.
Plus fort – les brimades et sévices physiques sur ces gamines de 14 ans, à qui l'on pose des pince à linges pour tenir leurs paupières ouvertes.
Plus-fort – les prélévements sur leur maigre salaire pour la nourriture, l'eau et le dortoir dont elles ne peuvent sortir sans autorisation.
Mais surtout, plus long, le versement des salaires, plus long, le temps passé sans revoir la famille.
Si l'essentiel c'est de participer, alors ils ont drôlement participés tous les mingongs qui ont construit les tours dernier cri et le village olympique tout confort. Et médaille d'or, de vitesse, de courage et d'endurance à toutes ces petites tailleuses chinoises tout droit sorties de Zola qui ne veilleront surement pas le soir pour regarder les nocturnes sur une télé qu'elles n'ont pas.Merci, Monsieur de Coubertin, ça c'est du sport !
Si après cela, vous avez toujours la fibre olympique, cliquez sur l'écran de télé.
Nef