L'ukraine au coeur de nos pensees

Publié le 18 mars 2022 par Fabianus

Fabiano : Bonjour Professeur. Nous ne nous étions pas vus depuis juin 2020. A cette époque, nous évoquions l’émergence de la Covid et les problèmes sanitaires.

Prof Hitérole : Exact Fabiano ! Et depuis, que d’eaux vaccinales ont coulé sous les ponts ! Je me suis fait vacciner comme il se doit, ou plutôt comme il se doit d’obéir au laboratoire Pfizzer, avec qui j’avais déjà des relations eu égard à mes achats fréquents de Viagra

Fabiano : Ah, j’ignorais…

Prof Hitérole : Oui, enfin, je ne vais pas m’étaler sur ces petits problèmes de santé ! Je suis vacciné et j’ai mon pass sanitaire qui vit ses derniers instants ! Il devrait être suspendu à compter du 14 mars !

Fabiano : Oui, sauf pour les transports en commun et pas sans avoir créé des petits mouvements populaires, dignes successeurs des mouvances gilets jaunes !

Prof Hitérole : Oui, les gens ne voulant pas être vaccinés n’étaient pas sereins, gais ! Ils ont eu besoin de montrer leur acrimonie ! Enfin, ces petites guerres internes n’ont rien de commun avec la catastrophe qui nous tombe dessus ! C’est bien pour cela que nous nous rencontrons ?

Fabiano : Oui professeur ! J’aimerais discuter avec vous de cette guerre aux portes de l’Europe. Poutine attaque l’Ukraine. Que se passe-t-il dans sa tête ?

Prof Hitérole : Le Tsar, suivant le rêve de la grande Catherine, cherche à constituer une grande Russie qui engloberait l’Ukraine et possèderait toutes les façades maritimes de la mer Noire ! En transposant dans l’ère nouvelle, il veut reconstituer une partie de l’empire soviétique qui s’est écroulé avec la chute du mur de Berlin, en 1989. Ainsi que tu l’avais déjà écrit, Fabiano, dans un de tes articles, il a d’abord aidé les séparatistes du Donbass, pro-russes, à faire sécession. Il a toujours soutenu que l’Ukraine conservait en son sein un fascisme purulent qu’il fallait combattre ! C’est un argument récurrent chez lui ! Quasi obsessionnel !

Fabiano : C’est un argument pur Uhlan, comme le dirait un cavalier sale en Prusse, à la lumière de sa lampe russe.

Prof Hitérole : Joli ! Mais l’heure n’est pas à l’humour ! Poutine attaque l’Ukraine depuis le 24 févrieret ne cessera le combat que lorsqu’il contrôlera l’intégralité du pays et pas seulement les zones du Donbass et de Donietz, déjà à sa solde. Il entend « dénazifier » et « démilitariser » l’Ukraine afin que « jamais une menace quelconque visant la Russie n'émane de ce territoire » !

Fabiano : En réalité, il ne veut pas d’un voisin turbulent qui voudrait se rapprocher de l’Union Européenne ou adhérer à l’OTAN !

Prof Hitérole : Exact ! C’est sa hantise ! Il nourrit une paranoïa chronique ! Il a peur de voir s’implanter des missiles ukrainiens, made in USA, à sa frontière. Il reste donc droit dans ses bottes, en dépit d’un mécontentement croissant de sa population qui dit non à la guerre !

Fabiano : Et qui manifeste à ses risques et périls. Car les emprisonnements sont légion comme au bon temps du goulag !

Prof Hitérole : Oui, le peuple russe est très courageux de sortir ainsi pour manifester dans les rues ! Mais l’autocrate n’en a cure. Il gère sa répression malgré cette pression et celle de l’extérieur !

Fabiano : Celle de l’extérieur qui n’est pas militaire mais économique ! Les seules sanctions prévues contre le tyran sont d’ordre économique, c’est bien cela ?

Prof Hitérole : Oui, l’OTAN ne veut pas d’escalade ! Les USA rechignent à s’engager depuis pas mal de temps. Assez de voir des cercueils revenir chez l’Oncle Sam. L’Europe n’a pas d’armée et, quand bien même en disposerait-elle, elle ne l’engagerait pas sur ce théâtre guerrier. L’occident utilise donc l’arme économique : on réduit la Russie aux marchés européens des capitaux, on gèle les avoirs de Poutine, ceux qu’il possède en UE, on exclut les banques russes du système Swift qui facile les virements internationaux, on gèle les avoirs des oligarques, on ferme l’espace aérien européen à l’aviation russe…

Fabiano : On ressent les conséquences de ces dispositions ?

Prof Hitérole : Elles sont rapides et pleines de roublardise, si j’ose dire. En effet, le rouble, la monnaie nationale russe est en train de s’effondrer ! L’embargo va acculer la Russie à vivre en autarcie ! Elle pourrait tenir un an comme cela, selon les experts, mais pas plus ! Et un an de privation pour les Russes : pouvoir d’achat égratigné, pénurie et donc davantage de manifestations anti-Poutine !

Fabiano : Mais l’arme économique n’est-elle pas à double tranchant ?

Prof Hitérole : L’économie n’a que des cercles vicieux en temps de guerre, sauf pour les marchands d’arme ! Oui, cette arme est nid, comme dirait Aznavour, nid de boomerangs, de coups qui nous reviennent dans la tronche. Les entreprises qui exportent en Russie vont subir les conséquences : moins de débouchés. Et puis, il y a nos entreprises qui sont implantées en Russie et en Ukraine ! Pour ne citer qu’un exemple, le groupe LVMH, le n° 1 du luxe français, a annoncé fermer ses 124 boutiques en Russie ! Il y a du chômage dans l’air !

Fabiano : Oui, ça sent le gaz ! A propos de gaz, qu’en est-il de celui que l’Union Européenne achète à la Russie ?

Prof Hitérole : On fait comme si l’embargo n’existait pas ! En dépit de la crise actuelle et malgré la multiplication des sanctions occidentales, la Russie continue aujourd'hui d'injecter via des pipelines ce combustible fossile à l'Europe, qui ne se presse pas pour arrêter ces échanges ! En réalité, l’arme du gaz russe est terrible. L’UE est trop dépendante de cette énergie et donc continue à payer la Russie, laquelle récupère de l’argent pour s’acheter des armes !

Fabiano : Et continuer la guerre, à coups de bombardements contre les civils, destructions massives de villes et, conséquemment, exode des populations !

Prof Hitérole : Oui, c’est une des principales conséquences de ce conflit. Fin février, plus de 50.000 Ukrainiens avait fui les bombardements pour se réfugier en Pologne ou en Moldavie. Les secours s’organisent. L’aide internationale fait acheminer des vivres et médicaments. Mais en Russie, aussi, l’exode existe. Journalistes, intellectuels, artistes quittent leur pays pour ne pas être identifiés à un régime criminel sanctionnant toute critique de la guerre.

Fabiano : Quand cela va-t-il finir ?

Prof Hitérole : Nul ne le sait ! Il est possible que les armées russes s’enlisent dans le pays, par manque d’énergie pour les blindés ou parce que les Ukrainiens vont durablement pratiquer une guérilla urbaine dans les ruines des villes que les avions Mig auront bombardées dans le but de terroriser la population. Il est possible que la guerre perdure, voire qu’elle se propage ailleurs, en Pologne, en Moldavie, car Poutine est incontrôlable. Personne ne sait jusqu’où peut aller sa folie liée à une grande paranoïa !

Fabiano : Oui, il voit des nazis partout ! Il a l’impression que tout le monde lui en veut et se pose en victime. Dès lors, il a beau jeu d’utiliser la légitime défense !

Prof Hitérole : C’est exactement cela ! Et il agite la terreur, la menace nucléaire. Il multiplie les exercices d’intimidation, à proximité de la Pologne, notamment.

Fabiano : On ne peut rien faire pour l’annihiler ?

Prof Hitérole : Difficile. La Cour Pénale Internationale a ouvert une enquête sur les crimes de guerre perpétrés en Ukraine. Une lettre morte, car Poutine n’a que faire de ces procédures qui exigeraient qu’il soit arrêté par des membres de son propre gouvernement ! Or Poutine contrôle tout, il musèle la Presse, agite sa propagande sur les chaînes de TV qui lui sont inféodées !

Fabiano : Donc la guerre va continuer avec ces bombardements aveugles, ces victimes civiles, l’exode, et…la crise économique !

Prof Hitérole : Oui, et avec un président Zelenski, ancien clown devenu héros national dans ce pays au drapeau jaune et bleu ! Cette guerre nous montre, encore une fois, la complexité de notre humanité ! Il y a des héros, des salauds, des lâches, des résistants, des gens qui souffrent de pénurie, d’autres qui perdront leur emploi, par répercussion ! Il y a les vendeurs d’armes qui s’enrichissent, les politiciens frileux qui atermoient, et les va-t'en guerre, prêts à en découdre !

Fabiano : Et cette dramatique se déroule en pleine campagne électorale, chez nous !

Prof Hitérole : Oui, et elle l’éclipse ! Je pense que l’abstention sera forte ! Mais le phénomène n’est pas vraiment nouveau !

Fabiano : Ce n’est pas faux ! Bien, attendons la suite des évènements ! En attendant je vais aller aider des voisins qui organisent des collectes de vêtements et médicaments pour nos frères ukrainiens !

Prof Hitérole : Bravo Fabiano ! Je vais faire de même dans deux jours ! Au plaisir de se revoir !