La vraie vie est peut-être celle qu’on ne mène pas.
Les fragrances des errances sont indélébiles, les joies concrètes se désagrègent avant de s’achever. Comme une bonté de chair qui n’attend pas le climax pour se détacher de ton corps et disparaître.
Je me rappelle mieux l’ailleurs et ses moindres nuances que les jours précédents remplis de coquilles vides.
Je ne suis pas tout à fait là, je ne suis pas tout à fait ici. Entre les deux, il y a une ligne infranchissable sur laquelle je m’assois à cheval, imaginant une destination inconnue.
Et je tourne en rond aux carrefours qui se succèdent, m’arrêtant aux feux virtuels.
Ainsi vont les choses : pendant que certains font semblant de vivre quand ils vivent, d’autres écrivent comme s’ils faisaient semblant d’écrire.
Et je lis des livres qui n’ont pas encore été écrits.
Par-delà les voiles de la nuit, on regarde le ciel dans les yeux. On y voit d’impossibles printemps.
À l’aube, tu auras chuté dans une tout autre histoire. Cette nouvelle histoire, tu l’auras déjà lue.
N’attends pas l’aube pour prendre la tangente.
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