Cette équipe de l’Université de Wisconsin-Madison et de l’Université de Tokyo fait le point sur l’efficacité des thérapies antivirales et par anticorps utilisées pour traiter la maladie COVID, contre la variante BA.2 d’Omicron, la souche aujourd’hui dominante du SARS-CoV-2. Cette étude de laboratoire, publiée dans le New England Journal of Mezdicine (NEJM) confirme que BA.2 reste sensible à ces antiviraux ainsi qu’à certains des anticorps monoclonaux également utilisés pour traiter le COVID-19. Des données rassurantes mais qui révèlent une baisse significative d'efficacité de ces traitements connus contre les nouvelles variantes. Un appel donc au développement de nouveaux traitements.
La variante BA.2 d’Omicron actuellement dominante peut se propager plus rapidement que la variante BA.1 déjà très contagieuse, précisent les auteurs. Il est donc essentiel de valider l’efficacité des médicaments déjà connus et utilisés pour traiter la maladie COVID contre cette nouvelle variante. Ces tests de laboratoires confirment l’efficacité des antiviraux remdesivir, molnupiravir et l'ingrédient actif de la pilule Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) ainsi que celle de certains anticorps monoclonaux, comme l’Evusheld d'AstraZeneca. Mais de certains anticorps seulement.
Globalement une efficacité moindre des médicaments actuels
Ces expériences de laboratoire in vitro, menées sur des cellules de primates non humains, ont testé 7 anticorps monoclonaux, 3 combinaisons d'anticorps et les 3 antiviraux contre la variante BA.2. La plupart des traitements par anticorps cliniquement approuvés sont en fait des combinaisons de plusieurs anticorps. Ces tests montrent que :
- le médicament intraveineux remdesivir et les ingrédients actifs de 2 anti-COVID-19, le Paxlovid et le molnupiravir sont presque aussi efficaces contre BA.1 que contre la souche originale de SARS-CoV-2 ;
- le traitement par anticorps le plus efficace contre la variante BA.2 est l’Evusheld, qui est approuvé en prophylaxie contre l'infection au COVID-19 chez les personnes à risque de forme grave ;
- les autres anticorps comme l’etesevimab/bamlanivmab, utilisés ensemble en tant que traitement unique ne parviennent pas à neutraliser le virus BA.2 à des doses courantes dans ces tests de laboratoire. D'autres traitements par anticorps enfin s’avèrent moins efficaces contre BA.2 que contre les souches antérieures de SARS-COV-2.
Ainsi, sans être totalement négatifs, pris ensemble, ces résultats alertent contre une moindre efficacité de certains traitements anti-COVID disponibles contre les nouvelles variantes. Ce qui est logique, ces traitements ayant testés ou conçus contre des versions antérieures du virus.
Il faudra donc développer de nouveaux médicaments contre les nouvelles variantes, un processus qui prend des mois, soulignent les chercheurs.
Source: New England Journal of Medicine March 10, 2022 DOI: 10.1056/NEJMc2119407 Efficacy of Antibodies and Antiviral Drugs against Covid-19 Omicron Variant
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Équipe de rédaction SantélogMar 14, 2022Rédaction Santé log